Avant installation du SSD : 35-37°c en moyenne dans l'imac
Après installation du SSD : 30-32°c
Retirer le HDD classique diminue pas mal la température ambiante quand même ...
C'est le contraire (i.e. température supérieure ou identique) qui aurait été anormal. Malheureusement, on ne peut rien en conclure.
La conception thermique d'un ordinateur repose sur un système d'inéquations permettant de maintenir en toutes circonstances la température (non mesurable) des points chauds (sources de chaleur) au-dessous de seuils fixés par les constructeurs des composants, sur la seule base des
mesures indirectes réalisées à des endroits stratégiques de la machine, de l'
efficacité théorique des moyens de dissipation (radiateurs, ventilateurs, canalisation des flux d'air, évents, etc.) et d'hypothèses sur les conditions environnementales.
La compacité des laptops et des desktops intégrés rend cette conception particulièrement critique.
Les points les plus chauds de nature électronique travaillent à des températures généralement supérieures à 100°C, et leur limite absolue tourne autour de 120°C à 150°C. Les mesures indirectes réalisées par les capteurs sont quant à elles beaucoup plus basses, car elles ne rendent compte que de l'état de points intermédiaires sur le parcours de la chaleur entre les sources chaudes et l'environnement extérieur froid de l'ordinateur.
En toute logique, le fait de retirer une source de chaleur modifie le système d'inéquations thermiques, à moins que les flux d'air ne soient pas modifiés et qu'on ait intégré dès le départ que cette source puisse ne produire aucune chaleur. En gardant le même paramétrage du système de contrôle de la ventilation, cette suppression mène naturellement à baisser les températures d'équilibre mesurées et à réduite l'efficacité du système de dissipation en abaissant la vitesse des ventilateurs. Cela peut avoir pour conséquence d'augmenter la température des points chauds présentant les poids relatifs les plus faibles dans le système d'inéquations thermiques.
Si on supprime une source qui, en dissipant 5W, provoquait une augmentation moyenne de 5°C sur le capteur, alors on va par exemple augmenter de 1W les puissances dissipées de cinq autres sources qui provoqueront chacune une augmentation moyenne de 1°C sur le capteur. Malheureusement, cette augmentation de 1W de la puissance dissipée pourrait provoquer une élévation de la température interne supérieure à la limite critique, notamment pour les plus composants les plus chauds et les moins bien refroidis. Toutefois ce phénomène est atténué lorsqu'on dispose de capteurs qui ne sont pas directement impactés par la source supprimée.
En changeant le HDD par un SDD sans enlever le capteur associé, on prend donc déjà un risque, parce qu'on se base sur une hypothèse optimiste.
Mais si, en plus, on supprime le capteur du HDD, alors on fausse totalement le comportement du système, en lui faisait croire qu'il règne toujours un froid glacial au coeur de l'ordinateur.
En plus du phénomène décrit ci-dessus, les points chauds dont la dissipation intervenait dans la mesure supprimée seront beaucoup moins pris en compte par le système, et l'élévation de leur température sera encore moins circonscrite. Ils pourraient atteindre leur limite thermique fatale, alors que dans le même temps les capteurs encore présents affichent des températures plus basses qu'avec le HDD.
On risque ainsi de se trouver dans une situation ubuesque, où la survie de certains composants ne dépend plus que de l'importance de la chaleur dissipée par d'autres composants situés beaucoup plus loin dans la machine : les premiers pourraient brûler si les seconds ne restent pas assez chauds !
En pratique donc, si l'iMac paraît plus froid et continue de fonctionner, cela ne signifie pas que la situation est bonne. Le remplacement brutal du HDD par le SSD met à mal la conception de la dissipation thermique de la machine du fait de la perte partielle des moyens de contrôle et du déséquilibre entre le nouveau comportement physique et son ancien modèle théorique, ce qui mène potentiellement à une surchauffe de certains composants.
La conséquence attendue est une augmentation du risque de pannes et une réduction de la durée de vie de l'appareil.
Par ailleurs, l'illusion qu'un logiciel comme SMC puisse régler le problème me paraît dangereuse.
Comme à l'évidence on ne poussera par défaut jamais les ventilateurs à un régime trop élevé, celui qu'on imposera correspondra fatalement à une situation limite dont on ne pourra jamais garantir qu'elle ne sera pas un jour atteinte ou dépassée, notamment lors de conditions exceptionnelles défavorables (été caniculaire et sec, local mal aéré, machine empoussiérée...).
Dans l'absolu, SMC ne devrait être utilisé qu'en connaissance de cause, après avoir fait des relevés de puissance et de température à différents régimes (notamment sur les composants ne disposant pas de capteur), et établi les caractéristiques des flux thermiques dissipatifs.
Dans le cas contraire, la machine devrait conserver tous ses capteurs et garder un paramétrage au moins aussi efficace que celui calculé par les ingénieurs d'Apple.