Six mois déjà. Il y a six mois presque jour pour jour j'étais hagard devant l'écran de mon Toshiba sous Windows 2000, après plusieurs jours passés à suivre seconde par second le trajet d'un colis parti d'Asie, en transit par la Hollande est désormais probablement entrain de rouler quelque part dans les rues de Paname. Dans ce colis : ce qui allait être ma première jouissance informatique depuis bien longtemps. Un Powerbook 15'' à 1,5ghz, 1go de RAM, disque dur à 5400 t/m, carte graphique 128mo et un clavier qui brille la nuit.
Comment en suis-je arrivé à un tel état d'excitation ? Franchement, je ne sais pas. Il y a de la magie chez Apple, j'y croyais pas mais je dois m'incliner : c'est vrai.
Et pourtant, c'était pas gagné : passionné d'informatique depuis longtemps, je gagne aujourd'hui très confortablement ma vie grâce à elle, mais le revers de la médaille, c'est que j'étais devenu blasé. Mes émois, je les ais connus enfant, au déballage du premier ZX81, ou plus tard de l'Atari 520ST. Même le premier PC, c'était quand même quelque chose. Mais après, fini : les PC s'upgradaient sans gloire. J'avais certes connu le petit frisson bien légitime de la première carte Vodoo ou du premier lecteur DVD, mais c'était plus pareil. Le plaisir est passé dans les systèmes : la découverte de Linux, les batailles nocturnes avec Madame Debian, les livres de chez Monsieur O'Reilly. Côté hard, par contre, plus rien. Plus de frisson. L'achat du Toshiba, mon premier portable, a certes été une révélation : désormais les tours ne serviraient qu'à jouer, ou de serveurs. Pour bosser ce sera le portable. Mais la joie est bien vite retombée, et la routine de Windows 2000 a pris le dessus.
Et puis arriva le ver dans la pomme. Un pote, et aussi collègue de boulot. On part tous les deux aux Etats-Unis pour un déplacement professionnel. Je l'avais déjà vu ne jamais quitter ses écouteurs blancs, et son portable rigolo en Titanium toujours sous le bras.
Mais là, on a pu papoter. De toute façon on avait du temps : on partait rien foutre une semaine au bout du monde. Il m'a fait écouter l'iPod. M'a montré son tibook. "Tiens, c'est joli, ça a l'air vachement rigolo en plus tout ça. Mais bon, c'est du Mac, hein... tu fais rien de sérieux avec un Mac. Même les pirates ne peuvent pas s'attaquer à un Mac, justement parce qu'on peut rien faire avec...y compris l'utilisateur, ahahaha".
Ca, c'était moi. Ah oui, j'ai oublié de vous dire : j'étais un extrêmiste anti-Mac. M'en voulez pas : il faut bien reconnaître que pour un passionné, les systèmes 7,8,9 faisaient pitié, hein ?
Mais là, mon pote prononce le mot magique : "FreeBSD". A ma tête, il a du penser avoir dit un gros mot. Un FreeBSD dans un Mac ? Quelle drôle d'idée.
Bref, le voyage se passe tranquillou. On fait beaucoup de shopping, un peu de boulot. Et là, le coup de grâce : "Tiens, justement, y'a l'iPod mini qui vient de sortir cette semaine, tu veux le voir ?".
Rahh, les Macqueux sont fourbes ! Je vous la fait courte : deux heures après je revenais avec un mini. Et pourtant, mon dernier walkman était à cassette, c'était il y a quinze ans. C'est dire que je ne suis pas un consommateur de musique.
Et là pourtant, seul dans ma chambre d'hôtel, c'est le choc : du plaisir en déballant l'engin ! Un appareil presque sexy, un vrai plaisir à le manipuler, à le regarder. Le doute a suivi le plaisir. "Si Apple est capable de faire ça avec un walkman à la con, peut-être que leurs portables sont finalement pas mal alors ?". De retour à Paris s'ensuit une longue et frénétique quête d'information. Google est mon ami. Première étape : le site d'Apple et la page "Unix" de MacOS X. Waou, c'est donc vrai ? Et avec un noyau Mach ? Et ben... Apple parle enfin sérieusement...
Viendront ensuite les forums, les questions aux potes, les nuits de lecture et, pour finir, la commande sur l'Apple Store, excité et impatient comme jamais.
Là aussi, je vous la fait courte : déballage presque religieux. Même la boîte est belle. Frissons, exclamations, impatience... premier boot... découverte. Un système super ludique, très facile à prendre en main. A première vue, tout y est logique, étudié... mais le switcher ne s'y sent pas perdu pour autant. On tourne, on regarde, on clique... ma souris wireless Logitech est détectée immédiatement, le clic droit et la mollette sont là... je suis en confiance. A chaque coin du système, c'est des sourires..."ah ouais, pas con...". Exposé, bien sûr. Mais aussi pouvoir tirer des images pour les mettre sur le bureau, directement depuis le navigateur, ou tirer une url pour la déposer dans un document texte...
Et puis y'a le terminal ! Quelques ls, pwd, id, less et vi plus tard je suis convaincu : ce système est génial. Il a réussi à être beau, simple, pratique... tout en restant un vrai Unix comme on les aimes (note aux puristes : bien sûr, le système de démarrage est batârd, ni vraiment BSD ni vraiment System V, et bien sûr y'a Netinfo qui remplacerait presque certains fichiers à plat... mais quand même, c'est un Unix !).
Le temps du domptage viendra après, pour l'instant j'ai du boulot. Copie des documents depuis Windows 2000, téléchargement de quelques logiciels utiles (curieusement, j'utilise sous Mac le navigateur et le client mail par défaut, là ou sous Windows c'était hors de question). Importation de l'agenda depuis l'extension Firefox sous Windows, et ça roule. Bien sûr, quelques pétouilles en chemin, notament dans l'encodage des fichiers textes (l'iso à la sauce Microsoft est différent de l'iso à la sauce Apple...). Mais j'ai pu bosser quasi-immédiatement, sans mettre les mains dans le système, très naturellement. C'est toute la beauté d'OS X de pouvoir être utilisé immédiatement et très simplement.
Mais bien sûr, le temps du domptage est venu, quelques semaines ou mois plus tard, je ne sais plus. La curiosité, sûrement. Pour mieux connaître ce système qui me séduisait toujours plus au quotidien. Pas un souci, pas un plantage, une stabilité incroyable, la sortie de veille ultra-rapide, et au final une observation "scientifique" : je travaillais vraiment mieux et plus agréablement depuis l'arrivée du Mac.
Donc, je creuse. La encore, je vous la fait courte : sous Aqua, il y a un autre univers. Un autre système, en fait (ben oui, c'est Darwin !). Le tout fait de MacOS un système ultra-customisable. La souplesse des scripts sous Unix (bash, perl...), des outils en ligne de commande (Curl !) et les raffinements d'Apple (AppleScript, accès en ligne de commande aux applications de l'interface graphique...).
L'activation et la configuration d'Apache, PHP et Postfix se font en un tour de main. MySQL suivra immédiatement. Et voilà... plus besoin de ma machine de développement web sous Linux. A l'écran du Powerbook, plusieurs fenêtres de terminal ouvertes : loggé dans MySQL en local, une seconde sur le système de fichier du PB et une autre ouverte via SSH sur un serveur de production à l'autre bout du monde. Toutes les mêmes, la même puissance, les mêmes commandes... et pourtant d'un coup de poigné Exposé me renvoie vers le bonheur d'Aqua. Ce dont j'avais rêvé.
Et puis ce silence... après un Toshiba asmathique ronfleur, le PB est un repos permanent.
Mes seules réserves sont vite parties, mais il faut quand même parler des points négatifs :
- La chaleur. C'est vrai que ça chauffe beaucoup un Mac, surtout l'été. Mais on s'y habitue bien et l'hiver, on est bien content
(plus sérieusement, il ne chauffe quasiment plus aujourd'hui, en hiver).
- L'écran. Moi, l'antialiasing d'Apple me tuais les yeux. Impossible de m'y faire. Mais un tour dans les préférences et on dégage l'antialiasing (on peut aussi le faire via Onyx).
- Le clavier. Au début, je regrettais vraiment le clavier ultra confortable du Toshiba. Mais on s'habitue très vite à celui du PB. Il est plus ferme, mais très agréable. Aujourd'hui, j'ai du mal à utiliser le Tosh, je rate toutes les touches !
- Le son de merde. Là, franchement, faute de goût impardonnable. Même un Toshiba vieux de deux ans avait le bon goût d'avoir des enceintes Harman Kardon intégrées. Le Powerbook, qui coûte la peau des fesses, a des enceintes Bontampi ridicules.
- Le modem. Chez moi, il est très instable, et se connecter en déplacement via modem 56k est parfois un peu lourd (déconnexions régulières peu de temps après s'être connecté).
- Les cables sur le côté. Je sais, c'est nécessaire pour s'offrir le super design et l'écran qui prend pas trop de place. Mais quand même, c'est pas toujours très pratique. Heureusement, depuis le wifi, il n'y a plus que l'alim qui traîne
Voilà, c'est tout ! (ah si... depuis la 10.3.7, le ventilo se déclenche plus souvent. Moi qui ne l'entendait jamais ou presque, ça me dérange ! C'est qu'on devient exigeant avec un portable aussi silencieux !).
Bref, bilan six mois après le switch : je n'ai absolument aucune raison au monde de revenir vers Windows pour bosser. C'est franchement une telle évidence que la question ne se pose pas une seconde. Même le serveur de développement sous Linux ne sert plus autant depuis que le Powerbook est là, c'est dire...
Voilà... désolé pour ce poste carrément trop long, mais six mois de bonheur, ça se fête
Comment en suis-je arrivé à un tel état d'excitation ? Franchement, je ne sais pas. Il y a de la magie chez Apple, j'y croyais pas mais je dois m'incliner : c'est vrai.
Et pourtant, c'était pas gagné : passionné d'informatique depuis longtemps, je gagne aujourd'hui très confortablement ma vie grâce à elle, mais le revers de la médaille, c'est que j'étais devenu blasé. Mes émois, je les ais connus enfant, au déballage du premier ZX81, ou plus tard de l'Atari 520ST. Même le premier PC, c'était quand même quelque chose. Mais après, fini : les PC s'upgradaient sans gloire. J'avais certes connu le petit frisson bien légitime de la première carte Vodoo ou du premier lecteur DVD, mais c'était plus pareil. Le plaisir est passé dans les systèmes : la découverte de Linux, les batailles nocturnes avec Madame Debian, les livres de chez Monsieur O'Reilly. Côté hard, par contre, plus rien. Plus de frisson. L'achat du Toshiba, mon premier portable, a certes été une révélation : désormais les tours ne serviraient qu'à jouer, ou de serveurs. Pour bosser ce sera le portable. Mais la joie est bien vite retombée, et la routine de Windows 2000 a pris le dessus.
Et puis arriva le ver dans la pomme. Un pote, et aussi collègue de boulot. On part tous les deux aux Etats-Unis pour un déplacement professionnel. Je l'avais déjà vu ne jamais quitter ses écouteurs blancs, et son portable rigolo en Titanium toujours sous le bras.
Mais là, on a pu papoter. De toute façon on avait du temps : on partait rien foutre une semaine au bout du monde. Il m'a fait écouter l'iPod. M'a montré son tibook. "Tiens, c'est joli, ça a l'air vachement rigolo en plus tout ça. Mais bon, c'est du Mac, hein... tu fais rien de sérieux avec un Mac. Même les pirates ne peuvent pas s'attaquer à un Mac, justement parce qu'on peut rien faire avec...y compris l'utilisateur, ahahaha".
Ca, c'était moi. Ah oui, j'ai oublié de vous dire : j'étais un extrêmiste anti-Mac. M'en voulez pas : il faut bien reconnaître que pour un passionné, les systèmes 7,8,9 faisaient pitié, hein ?
Mais là, mon pote prononce le mot magique : "FreeBSD". A ma tête, il a du penser avoir dit un gros mot. Un FreeBSD dans un Mac ? Quelle drôle d'idée.
Bref, le voyage se passe tranquillou. On fait beaucoup de shopping, un peu de boulot. Et là, le coup de grâce : "Tiens, justement, y'a l'iPod mini qui vient de sortir cette semaine, tu veux le voir ?".
Rahh, les Macqueux sont fourbes ! Je vous la fait courte : deux heures après je revenais avec un mini. Et pourtant, mon dernier walkman était à cassette, c'était il y a quinze ans. C'est dire que je ne suis pas un consommateur de musique.
Et là pourtant, seul dans ma chambre d'hôtel, c'est le choc : du plaisir en déballant l'engin ! Un appareil presque sexy, un vrai plaisir à le manipuler, à le regarder. Le doute a suivi le plaisir. "Si Apple est capable de faire ça avec un walkman à la con, peut-être que leurs portables sont finalement pas mal alors ?". De retour à Paris s'ensuit une longue et frénétique quête d'information. Google est mon ami. Première étape : le site d'Apple et la page "Unix" de MacOS X. Waou, c'est donc vrai ? Et avec un noyau Mach ? Et ben... Apple parle enfin sérieusement...
Viendront ensuite les forums, les questions aux potes, les nuits de lecture et, pour finir, la commande sur l'Apple Store, excité et impatient comme jamais.
Là aussi, je vous la fait courte : déballage presque religieux. Même la boîte est belle. Frissons, exclamations, impatience... premier boot... découverte. Un système super ludique, très facile à prendre en main. A première vue, tout y est logique, étudié... mais le switcher ne s'y sent pas perdu pour autant. On tourne, on regarde, on clique... ma souris wireless Logitech est détectée immédiatement, le clic droit et la mollette sont là... je suis en confiance. A chaque coin du système, c'est des sourires..."ah ouais, pas con...". Exposé, bien sûr. Mais aussi pouvoir tirer des images pour les mettre sur le bureau, directement depuis le navigateur, ou tirer une url pour la déposer dans un document texte...
Et puis y'a le terminal ! Quelques ls, pwd, id, less et vi plus tard je suis convaincu : ce système est génial. Il a réussi à être beau, simple, pratique... tout en restant un vrai Unix comme on les aimes (note aux puristes : bien sûr, le système de démarrage est batârd, ni vraiment BSD ni vraiment System V, et bien sûr y'a Netinfo qui remplacerait presque certains fichiers à plat... mais quand même, c'est un Unix !).
Le temps du domptage viendra après, pour l'instant j'ai du boulot. Copie des documents depuis Windows 2000, téléchargement de quelques logiciels utiles (curieusement, j'utilise sous Mac le navigateur et le client mail par défaut, là ou sous Windows c'était hors de question). Importation de l'agenda depuis l'extension Firefox sous Windows, et ça roule. Bien sûr, quelques pétouilles en chemin, notament dans l'encodage des fichiers textes (l'iso à la sauce Microsoft est différent de l'iso à la sauce Apple...). Mais j'ai pu bosser quasi-immédiatement, sans mettre les mains dans le système, très naturellement. C'est toute la beauté d'OS X de pouvoir être utilisé immédiatement et très simplement.
Mais bien sûr, le temps du domptage est venu, quelques semaines ou mois plus tard, je ne sais plus. La curiosité, sûrement. Pour mieux connaître ce système qui me séduisait toujours plus au quotidien. Pas un souci, pas un plantage, une stabilité incroyable, la sortie de veille ultra-rapide, et au final une observation "scientifique" : je travaillais vraiment mieux et plus agréablement depuis l'arrivée du Mac.
Donc, je creuse. La encore, je vous la fait courte : sous Aqua, il y a un autre univers. Un autre système, en fait (ben oui, c'est Darwin !). Le tout fait de MacOS un système ultra-customisable. La souplesse des scripts sous Unix (bash, perl...), des outils en ligne de commande (Curl !) et les raffinements d'Apple (AppleScript, accès en ligne de commande aux applications de l'interface graphique...).
L'activation et la configuration d'Apache, PHP et Postfix se font en un tour de main. MySQL suivra immédiatement. Et voilà... plus besoin de ma machine de développement web sous Linux. A l'écran du Powerbook, plusieurs fenêtres de terminal ouvertes : loggé dans MySQL en local, une seconde sur le système de fichier du PB et une autre ouverte via SSH sur un serveur de production à l'autre bout du monde. Toutes les mêmes, la même puissance, les mêmes commandes... et pourtant d'un coup de poigné Exposé me renvoie vers le bonheur d'Aqua. Ce dont j'avais rêvé.
Et puis ce silence... après un Toshiba asmathique ronfleur, le PB est un repos permanent.
Mes seules réserves sont vite parties, mais il faut quand même parler des points négatifs :
- La chaleur. C'est vrai que ça chauffe beaucoup un Mac, surtout l'été. Mais on s'y habitue bien et l'hiver, on est bien content
(plus sérieusement, il ne chauffe quasiment plus aujourd'hui, en hiver).
- L'écran. Moi, l'antialiasing d'Apple me tuais les yeux. Impossible de m'y faire. Mais un tour dans les préférences et on dégage l'antialiasing (on peut aussi le faire via Onyx).
- Le clavier. Au début, je regrettais vraiment le clavier ultra confortable du Toshiba. Mais on s'habitue très vite à celui du PB. Il est plus ferme, mais très agréable. Aujourd'hui, j'ai du mal à utiliser le Tosh, je rate toutes les touches !
- Le son de merde. Là, franchement, faute de goût impardonnable. Même un Toshiba vieux de deux ans avait le bon goût d'avoir des enceintes Harman Kardon intégrées. Le Powerbook, qui coûte la peau des fesses, a des enceintes Bontampi ridicules.
- Le modem. Chez moi, il est très instable, et se connecter en déplacement via modem 56k est parfois un peu lourd (déconnexions régulières peu de temps après s'être connecté).
- Les cables sur le côté. Je sais, c'est nécessaire pour s'offrir le super design et l'écran qui prend pas trop de place. Mais quand même, c'est pas toujours très pratique. Heureusement, depuis le wifi, il n'y a plus que l'alim qui traîne
Voilà, c'est tout ! (ah si... depuis la 10.3.7, le ventilo se déclenche plus souvent. Moi qui ne l'entendait jamais ou presque, ça me dérange ! C'est qu'on devient exigeant avec un portable aussi silencieux !).
Bref, bilan six mois après le switch : je n'ai absolument aucune raison au monde de revenir vers Windows pour bosser. C'est franchement une telle évidence que la question ne se pose pas une seconde. Même le serveur de développement sous Linux ne sert plus autant depuis que le Powerbook est là, c'est dire...
Voilà... désolé pour ce poste carrément trop long, mais six mois de bonheur, ça se fête