Financement des réseaux par les GAFAM

totoguile

Membre actif
Club iGen
29 Avril 2010
317
61
Puteaux

Hello,

Y a un truc que je ne comprends pas avec cette volonté de l'EU de demander à Netflix, Disney ... de financer les infrastructures des réseaux:
  • Si on va dans cette direction, alors in fine, le prix de nos abonnements au streaming risquent d'augmenter
  • si on laisse en l'état, alors notre abonnement à l'Internet va augmenter (et augmente déjà)

Donc quel est l'intérêt à vouloir faire financer les infras par l'un ou l'autre, puisqu'à la fin, c'est le consommateur qui va payer ?
 

Hello,

Y a un truc que je ne comprends pas avec cette volonté de l'EU de demander à Netflix, Disney ... de financer les infrastructures des réseaux:
  • Si on va dans cette direction, alors in fine, le prix de nos abonnements au streaming risquent d'augmenter
  • si on laisse en l'état, alors notre abonnement à l'Internet va augmenter (et augmente déjà)

Donc quel est l'intérêt à vouloir faire financer les infras par l'un ou l'autre, puisqu'à la fin, c'est le consommateur qui va payer ?
C'est un peu le principe du pollueur-payeur : les plates-formes de streaming bouffent la majorité de la bande passante, donc...
Et comme aujourd'hui tout le monde - je ne vois pas pourquoi la France serait la seule - doit avoir internet ne serait-ce que pour timbrer une lettre, mais que tout le monde n'a pas foncièrement besoin de netflou ou autre, ça reste logique.
J'ai dit logique, pas judicieux.
 
Je vais reprendre un commentaire vu sur un autre site:

Moi j’ai du mal à comprendre ce débat. En quoi les GAFAM qui proposent des biens et services à part entière aurait un role à jouer dans le financement des infrastructures 5G ou Fibre ou XDSL ?

Tous ces réseaux sont déjà financés par l’état et par les opérateurs que nous payons soit directement soit indirectement. Faudrait-il demander à Miele, Wirlpool ou Dietrich de participer au financement des réseaux électriques ? Grohe, Jacob Delafon ou Sensea de financer le réseau d’eau ? etc.

Les technologies qui s’appuient sur le réseau en sont dépendantes, certes. Mais l’inverse est aussi vrai, le réseau sans les services ou le matériel qui en tire partie, est inutile. Il n'y a qu'a constater comment l'Internet s'est développé commercialement à partir du moment où les Amazon, Google et consorts ont offerts leurs services."
 
Les sociétés qui sont censées maintenir ces infrastructures (Orange, bouygues, Free etc…) font face à des gros coûts de maintenance et d’exploitation. Ils facturent leurs clients (nous) via l’abonnement, certes, mais à priori ça ne leur suffit pas.

Vu que l’état ne veut pas vraiment s’en occuper, ils se disent que c’est plus rentable que des acteurs privés comme Netflix et consorts participent à l’effort financier. Ça leur permet de se dédouaner facilement. « C’est pas nous le problème, c’est Netflix/Disney/Amazon »

Mais bon, on connaît comment ça fini d’ici quelques années :
« Bon ben Amazon a globalement construit son propre réseau maintenant et le loue à Orange. Ah et ils augmentent les prix. Ah et non y’a pas le choix.

L’intégralité du réseau devrait être nationalisé et conserver l’esprit d’origine d’internet : un réseau et une neutralité du traitement des données qui y circulent.

(Pas de priorité de bande passante pour les gens qui payent dans leur abonnement Netflix par exemple)

Mais bon, les considérations techniques et les gouvernements ça fait 36. Ils conservent leur vision court-termiste basée sur le profit rapide, à n’importe quel prix futur.
Et puis si on peut se faire de la thune et être réélu grâce au lobbying c’est bien aussi.
 
Avant de vous étaler en commentaires partisans…
Je vous renvois aux questions d'externalités positive et négative, de taxe pigouvienne, d'écotaxe, et plus largement à la nouvelle économie institutionnelle. Dans toutes ces questions on retrouve le principe du pollueur-payeur évoqué par Romuald. La comparaison du financement du réseau des télécommunications avec ceux de l'eau ou l'electricité ne tient absolument pas la route. Pour le reste, rien de bien nouveau sous le cloud du capitalisme. :)
 
Alors pour le coup je ne suis pas d'accord avec vous et je ne pense pas que la notion de pollueur / payeur puisse s'appliquer.

Le service vendu par le fournisseur d'accès est justement l'accès au réseau. Ce qu'on est en train d'évoquer c'est la défaillance de l'opérateur a fournir un service (ici l'accès à Netflix/disney/...) pour lequel il est rémunéré par ces abonnés. La solution ? on demande à un tiers de payer à la place ... un peu facile je trouve !

On est plutôt en face d'un simple problème de prix : le prix de l'abonnement internet est-il suffisamment élevé en France pour financer l'infrastructure ?
 
Ce qu'on est en train d'évoquer c'est la défaillance de l'opérateur a fournir un service (ici l'accès à Netflix/disney/...) pour lequel il est rémunéré par ces abonnés.
La consultation publique [de l'UE] porte sur une contribution [du fournisseur de contenus] à hauteur du trafic généré [sur les infrastructures de connectivité]. Le fournisseur de contenus utilise un service pour acheminer son programme. On lui demande de contribuer pour l'utilisation de ce service d'acheminement. Cela ne concerne pas l'abonné – sauf bien sûr sur sa facture mais gageons que cette dime soit absorbée par le volume des abonnements.

Donc, en quoi cela est-il différent d'une écotaxe visant l'utilisation des infrastructures routières par des véhicules intra et extra-nationaux. Contribution que la France, contrairement à ses voisins proches, n'a su mettre en application devant la fronde populaire. Hein ?!

Et… L'instauration de la libre concurrence entre les opérateurs téléphoniques, ou la fin des monopoles d'états voulue par l'UE, doit trouver une compensation externe pour lisser le coût de ses infrastructures de connectivité. La dématérialisation allant croissant, les fournisseurs doivent comprendre leur contribution comme une opportunité. Chose qu'ils comprennent déjà. Car annoncer le lancement d'une consultation publique, c'est dire au monde : ça y est ! on va se mettre autour d'une table et négocier à la vue de tous. Et à ce compte une chose est sûre, les lobbyistes et les commissaires vont tomber d'accord – quoi qu'il en coûte !
 
Dans ce cas, il faudrait répercuter le coût des infrastructures sur ceux qui les utilisent et ne plus voir de service public. Imagine, le prix des voitures selon cette hypothèse ?

Ce qui est quand même un peu vrai par rapport aux autoroutes, sauf que ce système d'autoroute est dévoyé et les conducteurs ne payent plus pour l'infrastructure et son entretien depuis longtemps, mais une simple rente à ces sociétés multimilliardaires.
 

"Fin 2022, la Fédération Française des Télécoms, qui regroupe l’ensemble des opérateurs, rappelait qu’avec un prix en moyenne de 15 euros par mois pour un forfait mobile de 100 Go, les offres françaises étaient parmi les plus abordables au sein des pays occidentaux."

Le problème est là : des prix plus élevés permettraient de supporter les couts liés au transport des données.
Ce débat avec les GAFAM n'a pas lieu aux US par exemple ...