L'art, les fichiers partagés et la pensée induite....

hegemonikon

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5 Septembre 2001
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Collioure
Je suis las de cette hypocrisie générale qui consiste à crier au loup dès qu'un brave internaute candide se demande où se procurer de la musique gratuite sur internet....

Pourquoi tant de monde en voulant dire "droits d'auteurs" pense "rétributions des auteurs" et au lieu d'y voir une distinction n'y cherche qu'un privilège ?

Je vous renvoie à ce petit article de Libération du jour ici et sur la légalité de Kaza aux Pays-Bas
ainsi qu'à ce plaidoyer du jazzman Steve Coleman pour la liberté d'échange (de fichiers musicaux ou d'idées).

Deux petites gouttes d'eau dans l'immensité lénifiante....

Oui l'échange gratuit de morceaux de musique est une nuisance, non pas pour les auteurs ou créateurs qui sont la source des formes nouvelles mais pour l'industrie qui les instrumentalise pour en faire des producteurs de biens d'échange.Dans le règne animal cela se nomme parasitisme.

La vérité est que la société n'est jamais assez reconnaissante vis à vis des artistes, mais par acquis de conscience elle gâte les ayants-droit plus que de raison pour se racheter...le syndrôme Ravel.

C'est par la diffusion (radio télé internet...) que l'on engendre le désir de nouveauté, de changement et finalement de consommation ( et ceci directement ou indirectement comme par la répétition et l'ennui). D'ailleurs il ne faudra pas longtemps aux acteurs principaux de cette industrie pour comprendre combien ce tissu d'échange est une poule aux oeufs d'or : la suite ne sera qu'une lutte de captation.

Alors de grâce, laissons tomber ce manichéisme normalisateur...
 
Bonjour,

100% d'accord.

Et j'irait même plus loin, ce qui fait peur aux éditeurs de soupe musicale c'est que l'avènement de l'Internet risque d'amener une nouvelle catégorie de musiciens qui seraient à la musique ce que le shareware est au logiciel :

Des musiciens qui pour vendre leur oeuvre crèèraient simplement un site web et vendraient en ligne. Il y en a déjà, et si cela se généralise, certains vont y laisser des plumes.

Je pose donc une question : il y a t'il un "annuaire" sur le Net de ces musiciens indépendants ?

Cordialement
 
Lors d'un précédent sujet concernant les CD protégés, je disais également cela. Et j'en suis de plus en plus convaincu : ce qui intéresse les "majors" est la rente mensuelle qu'ils pourraient tirer d'abonnement permettant de télécharger de la musique.

A nous de savoir dire non ....
 
D'autres sites du style de Vitaminic existent-ils ?
 
En tant qu'artiste ayant déjà sorti plusieurs disques sur le marché, je peux vous dire qu'on se le prend en pleine tronche quand un pote d'un pote qui ne vous connaît pas vous sort qu'il fait de la revente de Cds gravés et que vous retrouvez le votre au milieu de la liste...

Donc un mec se fait 1 500 balles par semaine (il en est très fier!), entre autres sur mes droits, tout ça en allant à sa médiathèque préférée (0,5 euros/CD emprunté) choisir ce qu'on lui demande, ou en copiant les CDs de ses potes et les revendant à d'autres.
Je dois vous avouer que cela lui a valu un poing dans le nez , mais pas les flics, je règle mes comptes façon mafia...
mad.gif


Ok pour l'échange de sons, ok pour le défraiement hors-majors, ok pour copier des fichiers du domaine public, ou des albums réellement introuvables ou peu édités, mais ne poussez pas trop sur la liberté de voler impunément les autres.
On peut être peace and love sans se faire bouffer par les gens. Musicien est un boulot, incompris, flingué par les puissants "faux mécènes" que sont certaines majors, mais si le public se fout des artistes, c'est vraiment de l'irresponsabilité et une réflexion faible et courte sur la manière dont les choses fonctionnent...

A vous pour la suite !
laugh.gif
 
<blockquote><font class="small">Post&eacute; &agrave; l'origine par otcosX:</font><hr /> En tant qu'artiste ayant déjà sorti plusieurs disques sur le marché, je peux vous dire qu'on se le prend en pleine tronche quand un pote d'un pote qui ne vous connaît pas vous sort qu'il fait de la revente de Cds gravés et que vous retrouvez le votre au milieu de la liste...

Donc un mec se fait 1 500 balles par semaine (il en est très fier!), entre autres sur mes droits, tout ça en allant à sa médiathèque préférée (0,5 euros/CD emprunté) choisir ce qu'on lui demande, ou en copiant les CDs de ses potes et les revendant à d'autres.
Je dois vous avouer que cela lui a valu un poing dans le nez , mais pas les flics, je règle mes comptes façon mafia...
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Ok pour l'échange de sons, ok pour le défraiement hors-majors, ok pour copier des fichiers du domaine public, ou des albums réellement introuvables ou peu édités, mais ne poussez pas trop sur la liberté de voler impunément les autres.
On peut être peace and love sans se faire bouffer par les gens. Musicien est un boulot, incompris, flingué par les puissants "faux mécènes" que sont certaines majors, mais si le public se fout des artistes, c'est vraiment de l'irresponsabilité et une réflexion faible et courte sur la manière dont les choses fonctionnent...

A vous pour la suite !
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Bravo pour ton "coup de gueule", mais, si tu prends la peine de suivre les liens que nous citons, il ne s'agit pas QUE de télécharger gratuitement des morceaux, c'est un nouveau principe de vente qui court circuite les maisons de disque :
- Le musicien propose des extraits de ses oeuvres sur une boutique
- L'internaute télécharge ces extraits et les écoute
- Si cela lui plait, il achète le disque.

( A mon avis l'étape 3 serait encore plus simple si on pouvait payer et télécharger l'album)

Je ne sais qu'elle est la marge que prends la boutique mais j'ose espérer qu'elle est infiniment moindre que celle du circuit classique.

C'est à mon avis, une opportunité excellente pour les musiciens un peu "underground"s.

Arretons donc de ne parler QUE de piratage quand on associe Internet et la Musique, ceci va dans le sens de l'interet des grosses maisons de production qui ont peur de se voir susbtituer par un système de vente direct entre le musicien et l'auditeur et tentent de "diaboliser" l'Internet.

Quand sur 15 euros payés pour un disque, 13 euros reviendrons a l'artiste, je pense que cela changera le visage de la distribution musicale.


Cordialement

 
"ok pour le défraiement hors-majors..." voilà où je disais ma foi en un site par artiste et une sorte de "vente à la propriété".
Le top pour tout artiste bien sûr !

Et les majors pourraient se servir de leur fric pour élaborer des portails très complets et internationaux afin qu'un fan d'electro-country-pop s'y retrouve et découvre des artistes quil aime.

Mais internet est encore loin d'être dans tous les foyers et campagnes alors on peu attendre encore longtemps !
 
<blockquote><font class="small">Post&eacute; &agrave; l'origine par otcosX:</font><hr /> Ok pour l'échange de sons, ok pour le défraiement hors-majors, ok pour copier des fichiers du domaine public, ou des albums réellement introuvables ou peu édités, mais ne poussez pas trop sur la liberté de voler impunément les autres.
On peut être peace and love sans se faire bouffer par les gens. Musicien est un boulot, incompris, flingué par les puissants "faux mécènes" que sont certaines majors, mais si le public se fout des artistes, c'est vraiment de l'irresponsabilité et une réflexion faible et courte sur la manière dont les choses fonctionnent...


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Il faut il me semble distinguer les usages.

Petite comparaison agricole :

Lorsqu'en passant près d'un champs de maïs (euh...ne parlons pas des O.G.M.
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) une voiture s'arrête et un bonhomme en sort pour "chouraver" un ou deux épis de maïs pour le 4 heures de ses enfants ce n'est pas génant...Si il revient le soir avec sa famille pour remplir le coffre et vendre sa collecte au marché du village voisin...c'est beaucoup plus répréhensible...

L'hurluberlu qui pirate des CD audio ou des jeux pour les revendre doit être arrêté et contraint. C'est du vol pur et simple, et de la contrefaçon.

Mais que l'on y songe, et je serais heureux de voir des statistiques à ce sujet: qu'est-ce qui est réellement téléchargé sur internet ?
Ce qui de toutes façons est déjà archi connu et diffusé, vendu revendu dans tous les circuits de distributions s'échange à foison. Une recherche est vite faite : Madonna, Beatles, Céline Dion, Britney, etc...

Tout ce qui s'est beaucoup vendu, se diffuse aisément...avec le corollaire:
Tout ce qui se diffuse beaucoup peut se vendre en grande quantité.

En revanche : Jeanne Cherhal, Jacky Terrasson ou Bawajafar'n'free par exemple : rien, que dalle...

Les internautes se partagent ce qu'ils ont tous déjà....les millions d'ados dont l'individualité se forge par l'affirmation d'un goût partagé avec d'autres pour tel ou tel artiste ou mouvement ont-ils les moyens d'acquérir tout ce qu'ils désirent ? Non...
Vont-ils cesser d'acheter des CD simplement parcequ'ils les trouvent sur internet ? Non...

Pourquoi ?

Parceque c'est la consommation qui determine aujourd'hui notre vie sociale dans nos sociétés...Je serais partisan pour trouver une alternative à la privation de liberté comme peine, d'instaurer un nouveau châtiment : l'interdiction de consommer et de posséder. Voilà de quoi vider bien des existences...

Il faut posséder l'objet...il faut que se matérialise ce désir...Il suffit de regarder les scènes orgiaques de ces fans de Mylène par exemple, qui en transe attendent que le cordon tombe et que leur soient livrés les trésors chéris...Larmes, spasmes et bonheur intense...

La vie est bien faite : les objets à désirer son en nombre réduit mais se renouvellent sans cesse : ce mois ci il te faudra acquérir le l'album du Loft, la nouvelle compile des enfoirés et le dernier Lori...Il y en a pour tous les goûts avec la variante plus intello-bobo tendance Inrock/Libé avec le dernier groupe pop-rock à la mode (les boutonneux du premier lycée à gauche à la sortie de Glasgow...) ou le chant du cygne des vieillards style zazou ou le come back de Marianne Faithfull.
Tous ces petits buts successifs jalonnent une vie de consommateur heureux.

Rien à craindre donc, il suffit de produire des stars à répétitions, faire de chaque sortie un évènement et le tour est joué...La version moderne de la multiplication des pains...

Et puis il y a ceux qui aiment la musique, qui achètent régulièrement des disques et n'hésitent pas entre une soirée télé et un concert.
Pour celà le partage de fichiers permet d'assouvir une curiosité insatiable et de découvrir de nouvelles choses...On tombe parfois sur quelques fous qui partagent des enregistrement de grands artistes en concert ou des disques depuis longtemps épuisés...On peut ainsi faire une recherche sur un thème de jazz : caravan par exemple et découvrir des petites perles.

Les promoteurs de la musique en industrie ne peuvent que perdre du terrain au profit, espérons-le des artistes. Il existe encore de véritables éditeurs de musique qui font un travail admirable...Dans le classique je pense aux éditions Stil (ah les Scot Ross en DAT), Harmonic Records ou le fou furieux de chez Tarha qui exhumait les archives radiophoniques d'Allemagne de l'Est. Le même coffret de 3 CDs à la Fnac à 350 FF se retrouvait chez vous en écrivant directement audit fou pour 50 FF par CD envoyé chez vous en 48 heures avec ses remerciements.

Le partage de fichiers en "peer to peer" n'est qu'une réponse des consommateurs/amateurs, selon leurs propres moyens à l'encontre de la voracité des industriels; rien de plus.
Que ceux-ci ajustent leurs prétentions et tout le monde y trouvera son compte.
 
Perso, j'adore emusic.com. J'y download des dizaines et des dizaines de morceaux (légalement, en payant mes 10 dollars par mois - je précise avant de me faire taper dessus).

Bon, pour les amateurs de zique actuelle, je ne sais pas ce que ça vaut, pour la chanson française, c'est nul, mais pour les fadas de Jazz comme moi, c'est la mine d'or - qu'on se le dise !

C'est tout à fait légal, je me répète, les droits de l'artistes sont sauvegardés et en plus on a bonne conscience :-) Je pousse même le masochisme jusqu'à acheter par la suite les albums qui me plaisent vraiment, même s'ils sont tous d'ores et déjà sur mon disque dur.
 
<blockquote><font class="small">Post&eacute; &agrave; l'origine par Didier Guillion:</font><hr />Des musiciens qui pour vendre leur oeuvre crèèraient simplement un site web et vendraient en ligne. Il y en a déjà, et si cela se généralise, certains vont y laisser des plumes.

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On y vient, tout doucement: nataliemerchant.com.

Lu dans le New York Times (faut s'abonner pour pouvoir lire l'article entier
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):

Natalie Merchant has stepped off the pop treadmill. After 17 years with Elektra Records, first as the main songwriter and singer of 10,000 Maniacs and then with million-selling solo albums of her reflective folk-rock, Ms. Merchant decided to go it alone.

When her Elektra contract expired in August 2002, she chose not to renew it or to seek a deal with another major label. Instead she will release her next album, a collection of traditional songs called "The House Carpenter's Daughter," on her own label, Myth America Records. It is to be released June 1 through Ms. Merchant's Web site, nataliemerchant.com, and July 1 in stores.