1ère partie
2ème partie
3ème partie
4ème partie
Paul me parut déstabilisé. Néanmoins sa réaction me surprit quelque peu.
- Bon, ce soir, je t'emmène avec moi, c'est la maison qui invite.
- Qui invite quoi, où ?
- Je t'emmène faire la connaissance du Doc, DocEvil.
- Doc quoi ? Qu'est-ce que tu me racontes Paul, tu crois que c'est le moment, lui dis-je en me resservant un verre ?
- DocEvil, la reine des soirées londoniennes, et accessoirement le mec du pré-presse.
- La reine, le mec ? J'ai du mal à saisir là.
- Bon, écoute-moi, ce soir fais moi confiance et laisse-toi guider. Une superbe soirée s'annonce près de Tower Bridge, et tu te dois d'y participer. Je pense que ça ne te fera pas de mal. Tu as grand besoin de te changer les idées, comme de fringues. Regarde derrière, dans l'armoire, et habille-toi correctement.
Et nous voilà parti, je ne savais où, pour passer une soirée avec je ne savais qui, mais, malgré tout, ce qui semblait se faire de plus extravagant dans le genre. Nous avancions péniblement, le soir tombant. J'apercevais Tower Bridge au loin. Nous avons ensuite croisé une ambulance. J'ai immédiatement pensé à Kate. Je ne savais même pas si elle était encore en vie, et je m'étonnais de ne pas m'en préoccuper plus que ça. En fait, je pense que j'étais dépassé par les événements. Paul avait certainement raison, j'avais besoin d'un bon break. Le lendemain, il ferait un peu plus jour.
Un portier m'a ouvert la porte sans que j'y prête attention. Un tapis rouge, du people, des flashs, un bruit sourd de basse, et, au loin, l'entrée, gardée par deux molosses impressionnants d'indifférence.
- Laisse tes angoisses dans la boîte à gant, ce soir tu t'éclates, me dit Paul en passant son bras sur mon épaule.
Nous fûmes accueilli par une superbe hôtesse, au décolleté plus que vertigineux, au sourire ravageur et au regard fondant. Oui, fondant. J'avais la terrible envie de me laisser glisser contre elle, et de passer la soirée enfouie entre ses seins.
Paul me prit par le bras et m'entraîna à travers la foule compacte qui se remuait sur une musique, sur du bruit, que j'avais du mal à assimiler. Nous venions de quitter la première salle pour traverser un sombre couloir, descendre des escaliers et pénétrer dans une cave voûtée, à l'atmosphère plus chaleureuse et plus mystérieuse. Je distinguais à peine les silhouettes, qui, réunies autour de tables basses, composaient des petits groupes tous plus intrigants les uns que les autres. Les photophores, disposés ça et là, projetaient des ombres inquiétantes sur les murs ocre de cette pièce donnant l'étrange impression d'une danse macabre remuant au rythme de la musique ensorcelante qui parvenait à mes oreilles. Nous avancions lentement vers une table. Une seule personne y était installée. J'étais maintenant assez près pour distinguer la silhouette d'une femme élégante, reposant délicatement la coupe de champagne qu'elle venait de porter à ses lèvres.
- Je te présente DocEvil mon ami !
À peine Paul avait-il prononcé ces mots que la femme se leva fit demi-tour et enlaça Paul dans ses bras, avec une délicatesse extrême.
- Asseyez-vous mes chéris, je n'en peux plus de vous attendre.
Elle me dévisagea longuement des yeux avant de reprendre.
- Tu es plus beau en vrai mon ange. Tu devrais mettre une autre photo sur les couvertures de tes livres. Elle ne te met pas du tout en valeur. Quel gâchis ! Laisse-moi arranger ça pour ta prochaine parution.
- Xavier ?! C'est bien vous ?
- Pas de Xavier maintenant mon chou. Le travail se termine à 18 heures. Ce soir, c'est DocEvil.
Xavier sortit les 2 coupes qui étaient restées dans le seau à glace avec la bouteille. Il nous servit le champagne et nous proposa de trinquer. Pourquoi y avait-il 2 coupes ? Pourquoi Xavier nous attendait-il seul à cette table ? Tout en buvant, j'avais l'étrange sensation que tout ceci n'était qu'une mise en scène, préparée depuis déjà un certain temps.
Quoi qu'il en soit, outre ses talents d'imprimeur, Xavier en avait un autre, celui de mettre à l'aise les gens. Les heures passant, le champagne aidant également, il devint pour moi comme un confident précieux. Son écoute me réconfortait, ses réponses me rassuraient. Au petit matin, comme Paul quelques heures plus tôt, Doc savait tout de moi. C'est en le quittant, sur le chemin du retour, et en réfléchissant à ses propos que je pris ma décision. Kate, ce quart de siècle passé et moi serions le sujet de mon prochain livre.
En début d'après-midi, une nouvelle fois, c'est le téléphone qui me réveillât.
2ème partie
3ème partie
4ème partie
Paul me parut déstabilisé. Néanmoins sa réaction me surprit quelque peu.
- Bon, ce soir, je t'emmène avec moi, c'est la maison qui invite.
- Qui invite quoi, où ?
- Je t'emmène faire la connaissance du Doc, DocEvil.
- Doc quoi ? Qu'est-ce que tu me racontes Paul, tu crois que c'est le moment, lui dis-je en me resservant un verre ?
- DocEvil, la reine des soirées londoniennes, et accessoirement le mec du pré-presse.
- La reine, le mec ? J'ai du mal à saisir là.
- Bon, écoute-moi, ce soir fais moi confiance et laisse-toi guider. Une superbe soirée s'annonce près de Tower Bridge, et tu te dois d'y participer. Je pense que ça ne te fera pas de mal. Tu as grand besoin de te changer les idées, comme de fringues. Regarde derrière, dans l'armoire, et habille-toi correctement.
Et nous voilà parti, je ne savais où, pour passer une soirée avec je ne savais qui, mais, malgré tout, ce qui semblait se faire de plus extravagant dans le genre. Nous avancions péniblement, le soir tombant. J'apercevais Tower Bridge au loin. Nous avons ensuite croisé une ambulance. J'ai immédiatement pensé à Kate. Je ne savais même pas si elle était encore en vie, et je m'étonnais de ne pas m'en préoccuper plus que ça. En fait, je pense que j'étais dépassé par les événements. Paul avait certainement raison, j'avais besoin d'un bon break. Le lendemain, il ferait un peu plus jour.
Un portier m'a ouvert la porte sans que j'y prête attention. Un tapis rouge, du people, des flashs, un bruit sourd de basse, et, au loin, l'entrée, gardée par deux molosses impressionnants d'indifférence.
- Laisse tes angoisses dans la boîte à gant, ce soir tu t'éclates, me dit Paul en passant son bras sur mon épaule.
Nous fûmes accueilli par une superbe hôtesse, au décolleté plus que vertigineux, au sourire ravageur et au regard fondant. Oui, fondant. J'avais la terrible envie de me laisser glisser contre elle, et de passer la soirée enfouie entre ses seins.
Paul me prit par le bras et m'entraîna à travers la foule compacte qui se remuait sur une musique, sur du bruit, que j'avais du mal à assimiler. Nous venions de quitter la première salle pour traverser un sombre couloir, descendre des escaliers et pénétrer dans une cave voûtée, à l'atmosphère plus chaleureuse et plus mystérieuse. Je distinguais à peine les silhouettes, qui, réunies autour de tables basses, composaient des petits groupes tous plus intrigants les uns que les autres. Les photophores, disposés ça et là, projetaient des ombres inquiétantes sur les murs ocre de cette pièce donnant l'étrange impression d'une danse macabre remuant au rythme de la musique ensorcelante qui parvenait à mes oreilles. Nous avancions lentement vers une table. Une seule personne y était installée. J'étais maintenant assez près pour distinguer la silhouette d'une femme élégante, reposant délicatement la coupe de champagne qu'elle venait de porter à ses lèvres.
- Je te présente DocEvil mon ami !
À peine Paul avait-il prononcé ces mots que la femme se leva fit demi-tour et enlaça Paul dans ses bras, avec une délicatesse extrême.
- Asseyez-vous mes chéris, je n'en peux plus de vous attendre.
Elle me dévisagea longuement des yeux avant de reprendre.
- Tu es plus beau en vrai mon ange. Tu devrais mettre une autre photo sur les couvertures de tes livres. Elle ne te met pas du tout en valeur. Quel gâchis ! Laisse-moi arranger ça pour ta prochaine parution.
- Xavier ?! C'est bien vous ?
- Pas de Xavier maintenant mon chou. Le travail se termine à 18 heures. Ce soir, c'est DocEvil.
Xavier sortit les 2 coupes qui étaient restées dans le seau à glace avec la bouteille. Il nous servit le champagne et nous proposa de trinquer. Pourquoi y avait-il 2 coupes ? Pourquoi Xavier nous attendait-il seul à cette table ? Tout en buvant, j'avais l'étrange sensation que tout ceci n'était qu'une mise en scène, préparée depuis déjà un certain temps.
Quoi qu'il en soit, outre ses talents d'imprimeur, Xavier en avait un autre, celui de mettre à l'aise les gens. Les heures passant, le champagne aidant également, il devint pour moi comme un confident précieux. Son écoute me réconfortait, ses réponses me rassuraient. Au petit matin, comme Paul quelques heures plus tôt, Doc savait tout de moi. C'est en le quittant, sur le chemin du retour, et en réfléchissant à ses propos que je pris ma décision. Kate, ce quart de siècle passé et moi serions le sujet de mon prochain livre.
En début d'après-midi, une nouvelle fois, c'est le téléphone qui me réveillât.