1ère partie
2ème partie
3ème partie
4ème partie
5ème partie
6ème partie
Je restais seul à la table, finissant d'une traite ma bière, avant d'en reprendre une autre. Les propos du Doc renforçaient ma décision, j'allais écrire ma biographie. Trouver un autre éditeur n'était également pas un problème pour moi. Nombreux étaient ceux qui avaient essayé de m'approcher durant ces dernières années. Ce que je souhaitais maintenant, c'était surtout éviter de me poser des questions, d'établir des barrières inutiles sur la route de ma progression. Mon psy me l'avait assez répété comme ça. Malgré tout, je n'arrivais pas à sortir Paul de mon esprit. À quoi jouait-il ? Que manigançait-il ? Quelle était sa part de responsabilité dans les trop nombreux événements que je venais de vivre en si peu de temps ? Et puis, finalement, pourquoi faire confiance à Xavier ? Après tout, je ne le connaissais que depuis peu de temps. Néanmoins, mon instinct m'indiquait que c'était à cet homme que je devais maintenant faire confiance.
De retour chez moi, je me mis immédiatement au travail. Ce n'est seulement qu'après avoir rédigé plusieurs paragraphes que je me rendis compte de n'avoir pas un seul instant été envahit par la peur de la feuille blanche. Le canevas était d'une limpidité absolue. Les phrases se succédaient les unes aux autres et les chapitres s'accumulaient à une vitesse prodigieuse.
Tard dans la nuit, ou très tôt le matin, le téléphone vint interrompre mon travail.
- Je te réveille ?
- ... Paul ? C'est bien toi ?
- Oui champion, c'est bien moi. Tu as l'air surpris. Je te dérange peut-être ?
Le ton de sa voix était étrange. L'heure à laquelle il m'appelait ne faisait également que renforcer mes doutes au sujet de ces intentions.
- Que se passe-t-il Paul ? Un problème ?
- Je n'arrive pas à trouver le sommeil et je me demandais si tu accepterais de partager mon insomnie quelques instants.
- Pas ce soir Paul, je suis vraiment fatigué.
- Tu travailles sur quelque chose de particulier en ce moment ?
- Non, rien de particulier, pourquoi ?
Je l'entendis craquer allumette avant qu'il ne reprenne.
- Oh, pour rien. Vieux réflexe d'éditeur. Je ne te dérange pas plus longtemps.
- Repose-toi Paul, à plus tard.
Avant que je ne raccroche le combiné, il prononça ces quelques mots qui résonnent encore dans ma tête.
- Tu devrais faire réviser ton ordinateur. Le ventilateur fait vraiment un boucan d'enfer.
La première réflexion qui me vînt à l'esprit fut de me demander pourquoi je m'étais acheté un iMac, et non pas un PC, comme tout le monde. Quel con ! Ma deuxième réflexion fut plus profonde. Paul se doutait maintenant de quelque chose et avait bien une intention cachée, mais laquelle ? Celle de me faire écrire une bio et de remplir ses coffres ? C'était maintenant l'évidence même. Les propos de Xavier confirmaient cette hypothèse, même si beaucoup de choses plus inquiétantes demeuraient encore dans l'ombre.
Durant les semaines qui suivirent, je décidais de transformer mon appartement en véritable camp retranché. Je faisais livrer le ravitaillement à domicile, le téléphone étais décroché, je ne consultais pas ma messagerie et je filtrais méticuleusement les quelques personnes qui se présentaient à l'entrée de mon bunker.
Quelque temps plus tard, le livre était terminé. Je me retrouvai secrètement, au petit matin, heureux, en compagnie de mon nouvel éditeur. Je n'étais pas peu fier de moi. Certes, la négociation avait duré toute la nuit, dans un vieux pub de Soho, mais j'avais fini par la vendre mon histoire, et presque sans aucune retouche.
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Je restais seul à la table, finissant d'une traite ma bière, avant d'en reprendre une autre. Les propos du Doc renforçaient ma décision, j'allais écrire ma biographie. Trouver un autre éditeur n'était également pas un problème pour moi. Nombreux étaient ceux qui avaient essayé de m'approcher durant ces dernières années. Ce que je souhaitais maintenant, c'était surtout éviter de me poser des questions, d'établir des barrières inutiles sur la route de ma progression. Mon psy me l'avait assez répété comme ça. Malgré tout, je n'arrivais pas à sortir Paul de mon esprit. À quoi jouait-il ? Que manigançait-il ? Quelle était sa part de responsabilité dans les trop nombreux événements que je venais de vivre en si peu de temps ? Et puis, finalement, pourquoi faire confiance à Xavier ? Après tout, je ne le connaissais que depuis peu de temps. Néanmoins, mon instinct m'indiquait que c'était à cet homme que je devais maintenant faire confiance.
De retour chez moi, je me mis immédiatement au travail. Ce n'est seulement qu'après avoir rédigé plusieurs paragraphes que je me rendis compte de n'avoir pas un seul instant été envahit par la peur de la feuille blanche. Le canevas était d'une limpidité absolue. Les phrases se succédaient les unes aux autres et les chapitres s'accumulaient à une vitesse prodigieuse.
Tard dans la nuit, ou très tôt le matin, le téléphone vint interrompre mon travail.
- Je te réveille ?
- ... Paul ? C'est bien toi ?
- Oui champion, c'est bien moi. Tu as l'air surpris. Je te dérange peut-être ?
Le ton de sa voix était étrange. L'heure à laquelle il m'appelait ne faisait également que renforcer mes doutes au sujet de ces intentions.
- Que se passe-t-il Paul ? Un problème ?
- Je n'arrive pas à trouver le sommeil et je me demandais si tu accepterais de partager mon insomnie quelques instants.
- Pas ce soir Paul, je suis vraiment fatigué.
- Tu travailles sur quelque chose de particulier en ce moment ?
- Non, rien de particulier, pourquoi ?
Je l'entendis craquer allumette avant qu'il ne reprenne.
- Oh, pour rien. Vieux réflexe d'éditeur. Je ne te dérange pas plus longtemps.
- Repose-toi Paul, à plus tard.
Avant que je ne raccroche le combiné, il prononça ces quelques mots qui résonnent encore dans ma tête.
- Tu devrais faire réviser ton ordinateur. Le ventilateur fait vraiment un boucan d'enfer.
La première réflexion qui me vînt à l'esprit fut de me demander pourquoi je m'étais acheté un iMac, et non pas un PC, comme tout le monde. Quel con ! Ma deuxième réflexion fut plus profonde. Paul se doutait maintenant de quelque chose et avait bien une intention cachée, mais laquelle ? Celle de me faire écrire une bio et de remplir ses coffres ? C'était maintenant l'évidence même. Les propos de Xavier confirmaient cette hypothèse, même si beaucoup de choses plus inquiétantes demeuraient encore dans l'ombre.
Durant les semaines qui suivirent, je décidais de transformer mon appartement en véritable camp retranché. Je faisais livrer le ravitaillement à domicile, le téléphone étais décroché, je ne consultais pas ma messagerie et je filtrais méticuleusement les quelques personnes qui se présentaient à l'entrée de mon bunker.
Quelque temps plus tard, le livre était terminé. Je me retrouvai secrètement, au petit matin, heureux, en compagnie de mon nouvel éditeur. Je n'étais pas peu fier de moi. Certes, la négociation avait duré toute la nuit, dans un vieux pub de Soho, mais j'avais fini par la vendre mon histoire, et presque sans aucune retouche.