BAYONNE (AFP) - Toiles rayées, lacets, semelles hautes, strass : l'espadrille française devient "tendance", aidée par des stylistes, appuyée par quelques articles dans la presse féminine, mais lutte toujours pour sa survie face à des importations asiatiques très bon marché.
Dans le fief historique de l'espadrille en Pays Basque, à Mauléon-Licharre (Pyrénées-Atlantiques), Francis Tauzin est le tout dernier à fabriquer à rythme industriel cette chaussure traditionnelle caractérisée par une semelle en fibre naturelle.
Pour lui, 2005 s'annonce somme toute comme une "année moyenne". L'industriel à la tête d'une société familiale employant 43 salariés ne prévoit de vendre que 800.000 paires en 2005 contre 1 million l'année passée.
La règle d'or dans le métier est simple, explique-t-il. "S'il fait chaud, on vend beaucoup. Si l'été est mauvais, il vaut mieux faire autre chose".
A Mauléon, il ne reste que six fabricants. La majorité produit à une échelle artisanale, fait du "sur-mesure" ou de "l'espadrille fantaisie", explique M. Tauzin.
Lui reste un fidèle de l'espadrille traditionnelle, en toile unie. Pourtant, sur ce marché, la concurrence est rude. Elle provient avant tout de Chine ou du Bangladesh où est produit le jute qui sert à fabriquer la semelle.
Une paire d'espadrilles chinoises arrive en Europe au prix d'un dollar, trois à quatre fois moins chère que la production de M. Tauzin qui, pour s'en sortir, a mécanisé sa fabrique et ne fait plus appel aux traditionnelles couseuses qui attachent, avec fil et aiguilles, la toile de coton à la semelle de jute.
D'autre fabricants ont choisi pour survivre de miser sur le design et la diversification. C'est le cas de Pare Gabia, fabricant d'espadrilles installé depuis 1935 dans le sud des Landes, à Sainte-Marie-de-Gosse.
Comme une véritable maison de mode, la marque --signifiant "sans égal" en basque-- propose deux collections par an, concoctées par la styliste Isabelle Varin qui travaille à demeure dans la fabrique.
"Le tournant vers la mode a été pris dans le milieu des années 90" explique le directeur et propriétaire de la société, Joël Colin.
Aujourd'hui la production est écoulée à 50% à l'étranger (surtout en Italie et au Japon) et se retrouve autant dans les boutiques de prêt-à-porter que chez les marchands de chaussures traditionnels.
L'espadrille classique est devenue marginale dans les catalogues de Pare Gabia. Tout en conservant l'esprit "nature" de la sandale, la styliste a élargi l'horizon: mules, chaussures de soirée à lacets, et même bottes, mais toujours avec l'inévitable semelle de jute.
A l'autre bout du petit monde de l'espadrille "made in France", Garcia sur la côte basque produit à l'unité ou à quelques dizaines d'exemplaires pour le compte de clients souvent fortunés.
Installée à Bidart, cette maison familiale représente l'idée de haute couture appliquée à l'espadrille : les chaussures sont faites sur-mesure dans des matières (toile de coton classique ou bien cuir, soie, organdi) choisies par le client en fonction de son goût et de sa garde-robe, explique Jérôme Iparaguirre.
"Notre clientèle est composée à 90% d'habitués et le temps qu'il fait a plus d'influence sur notre activité que les modes passagères", assure-t-il.
Dans le fief historique de l'espadrille en Pays Basque, à Mauléon-Licharre (Pyrénées-Atlantiques), Francis Tauzin est le tout dernier à fabriquer à rythme industriel cette chaussure traditionnelle caractérisée par une semelle en fibre naturelle.
Pour lui, 2005 s'annonce somme toute comme une "année moyenne". L'industriel à la tête d'une société familiale employant 43 salariés ne prévoit de vendre que 800.000 paires en 2005 contre 1 million l'année passée.
La règle d'or dans le métier est simple, explique-t-il. "S'il fait chaud, on vend beaucoup. Si l'été est mauvais, il vaut mieux faire autre chose".
A Mauléon, il ne reste que six fabricants. La majorité produit à une échelle artisanale, fait du "sur-mesure" ou de "l'espadrille fantaisie", explique M. Tauzin.
Lui reste un fidèle de l'espadrille traditionnelle, en toile unie. Pourtant, sur ce marché, la concurrence est rude. Elle provient avant tout de Chine ou du Bangladesh où est produit le jute qui sert à fabriquer la semelle.
Une paire d'espadrilles chinoises arrive en Europe au prix d'un dollar, trois à quatre fois moins chère que la production de M. Tauzin qui, pour s'en sortir, a mécanisé sa fabrique et ne fait plus appel aux traditionnelles couseuses qui attachent, avec fil et aiguilles, la toile de coton à la semelle de jute.
D'autre fabricants ont choisi pour survivre de miser sur le design et la diversification. C'est le cas de Pare Gabia, fabricant d'espadrilles installé depuis 1935 dans le sud des Landes, à Sainte-Marie-de-Gosse.
Comme une véritable maison de mode, la marque --signifiant "sans égal" en basque-- propose deux collections par an, concoctées par la styliste Isabelle Varin qui travaille à demeure dans la fabrique.
"Le tournant vers la mode a été pris dans le milieu des années 90" explique le directeur et propriétaire de la société, Joël Colin.
Aujourd'hui la production est écoulée à 50% à l'étranger (surtout en Italie et au Japon) et se retrouve autant dans les boutiques de prêt-à-porter que chez les marchands de chaussures traditionnels.
L'espadrille classique est devenue marginale dans les catalogues de Pare Gabia. Tout en conservant l'esprit "nature" de la sandale, la styliste a élargi l'horizon: mules, chaussures de soirée à lacets, et même bottes, mais toujours avec l'inévitable semelle de jute.
A l'autre bout du petit monde de l'espadrille "made in France", Garcia sur la côte basque produit à l'unité ou à quelques dizaines d'exemplaires pour le compte de clients souvent fortunés.
Installée à Bidart, cette maison familiale représente l'idée de haute couture appliquée à l'espadrille : les chaussures sont faites sur-mesure dans des matières (toile de coton classique ou bien cuir, soie, organdi) choisies par le client en fonction de son goût et de sa garde-robe, explique Jérôme Iparaguirre.
"Notre clientèle est composée à 90% d'habitués et le temps qu'il fait a plus d'influence sur notre activité que les modes passagères", assure-t-il.
