A
Anonyme
Invité
À la veille de l'annonce des nominations pour les MacG d'Or, le Dr. Evil, qui en a plein les étagères des trophées miteux, nous livre en avant-première de courts extraits de son discours de remerciement. Afin de ne pas heurter la sensibilité de nos lecteurs, nous avons cependant cru bon de couper certains passages où le Dr. Evil se révoltait vertement contre la fermeture d'un thread intitulé « Paix foireuse » et que ceux qui le souhaitent pourront néanmoins retrouver en se bougeant un peu le cul dans les tréfonds du bar, non mais.
Rassurez-vous. Je ne vous ferai pas le coup du : « Je n'sais pas quoi dire », je sais exactement quoi vous dire et comment. Je vous épargnerai de même les remerciements humides à l'équipe-sans-qui, attendu qu'il n'y a pas d'équipe-sans-qui, que je suis aussi un et indivisible qu'un démocrate texan et, bref, que c'est à moi seul que revient tout le mérite de l'honneur que vous allez me faire après-demain.
Car, c'est un paradoxe que je juge intéressant, nos communautés virtuelles sont ignorantes de l'essence même de ce qui constitue un groupe : une solidarité nécessaire, un esprit commun (même si certains se partagent entre eux un unique neurone - pas toi Bébert ! -), un respect des personnes, sinon des personnalités. On pourra m'opposer bien des exemples d'une belle confraternité née au-dessus d'un disque dur défaillant ou d'une barrette de RAM trop tôt partie en sucette. Mais ce serait aligner face à mon amer constat une liste fastidieuse de bons vouloir auxquels s'oppose résolument un sens implacable du devoir et du bienfait désintéressé (je me comprends et, croyez-moi, c'est bien là l'essentiel).
Je suis d'autant plus sincèrement touché par cet honneur qui m'est fait que, les archives du bar en témoignent, je n'ai jamais rien tenté pour séduire. Il n'y a pas une seule ligne que j'ai écrite pour plaire et j'ai toujours fui, avec obstination, le sentier populiste de la blague facile. J'ai essayé, sans grande réussite (mais à cela, je pouvais bien m'attendre), de nous tendre un miroir moins respectueux de nos vertus que de nos vices. Il y a, dans cette communauté Mac orgueilleuse dont je suis, une suffisance souvent détestable et que rien ne justifie. J'affirme que les utilisateurs de Mac ont la même capacité au rien que les utilisateurs de Windows. La même médiocre complaisance les habite, et les forums ailleurs ne sont pas loin de ressembler aux forums d'ici. C'est pourquoi je ne puis qu'être ému quand ceux qui auraient pu me vouer une haine cordiale m'ouvrent ainsi les bras pour me donner ce trophée à la con (ce qui n'est pas très raisonnable, les enfants, parce qu'avec les bras ouverts, j'ai essayé, on ne tient pas grand chose.)
Pour finir, je voudrais remercier les forums eux-mêmes : grâce à eux, je sais encore davantage quel homme je suis et, surtout, quel homme je ne suis pas. Croyez bien que c'est un vif réconfort.
Je vous remercie.
Rassurez-vous. Je ne vous ferai pas le coup du : « Je n'sais pas quoi dire », je sais exactement quoi vous dire et comment. Je vous épargnerai de même les remerciements humides à l'équipe-sans-qui, attendu qu'il n'y a pas d'équipe-sans-qui, que je suis aussi un et indivisible qu'un démocrate texan et, bref, que c'est à moi seul que revient tout le mérite de l'honneur que vous allez me faire après-demain.
Car, c'est un paradoxe que je juge intéressant, nos communautés virtuelles sont ignorantes de l'essence même de ce qui constitue un groupe : une solidarité nécessaire, un esprit commun (même si certains se partagent entre eux un unique neurone - pas toi Bébert ! -), un respect des personnes, sinon des personnalités. On pourra m'opposer bien des exemples d'une belle confraternité née au-dessus d'un disque dur défaillant ou d'une barrette de RAM trop tôt partie en sucette. Mais ce serait aligner face à mon amer constat une liste fastidieuse de bons vouloir auxquels s'oppose résolument un sens implacable du devoir et du bienfait désintéressé (je me comprends et, croyez-moi, c'est bien là l'essentiel).
Je suis d'autant plus sincèrement touché par cet honneur qui m'est fait que, les archives du bar en témoignent, je n'ai jamais rien tenté pour séduire. Il n'y a pas une seule ligne que j'ai écrite pour plaire et j'ai toujours fui, avec obstination, le sentier populiste de la blague facile. J'ai essayé, sans grande réussite (mais à cela, je pouvais bien m'attendre), de nous tendre un miroir moins respectueux de nos vertus que de nos vices. Il y a, dans cette communauté Mac orgueilleuse dont je suis, une suffisance souvent détestable et que rien ne justifie. J'affirme que les utilisateurs de Mac ont la même capacité au rien que les utilisateurs de Windows. La même médiocre complaisance les habite, et les forums ailleurs ne sont pas loin de ressembler aux forums d'ici. C'est pourquoi je ne puis qu'être ému quand ceux qui auraient pu me vouer une haine cordiale m'ouvrent ainsi les bras pour me donner ce trophée à la con (ce qui n'est pas très raisonnable, les enfants, parce qu'avec les bras ouverts, j'ai essayé, on ne tient pas grand chose.)
Pour finir, je voudrais remercier les forums eux-mêmes : grâce à eux, je sais encore davantage quel homme je suis et, surtout, quel homme je ne suis pas. Croyez bien que c'est un vif réconfort.
Je vous remercie.