On tombe de haut parfois (souvent): Michel Audiard était collabo pendant la guerre et écrivait des pamphlets qui n'ont rien à envier à ceux de Céline dans des torchons antisémites de l'époque. Gallimard a projeté un moment de rééditer "Mea culpa", "bagatelle pour un massacre" et " l'école des cadavres" mais devant un tollé quasi général dans le monde de la littérature, il a finalement renoncé. La dernière édition remonte à 1936 par Denoel et depuis ils n'ont jamais été réédités.
Audiard n'écrivait pas de pamphlets mais des articles de presse. On ne peut mettre sur une même pied un jeune de vingt ans pigiste dans la presse de "collaboration", la seule autorisée à paraître, et Louis-Ferdinand Céline, écrivain installé, mondain, avec ses entrées à la Kommandantur de Paris.
Gallimard n'a pas renoncé à publier les pamphlets et le tollé a surtout été celui de Serge Klarsfeld et de ses amis. Le monde littéraire et les historiens sont plutôt favorables à une publication officielle. En tout cas, ils restent opposés à toute censure.
Les pamphlets, quatre textes publiés de 1936 à 1941,
Mea culpa,
Bagatelles pour un massacre,
L'école des cadavres,
Les beaux draps, n'ont plus été réédités
de par la seule volonté de Céline, poursuivie par son épouse. Lucette Destouches est décédée dernièrement, ce sera à son légataire de décider du destin de ces textes à la valeur littéraire assez inégale.
À mon humble avis, une réédition des pamphlets, dans une édition annotée et contextualisée ne serait pas inutile. Pour l'instant on peut se les procurer facilement sur internet, brute de décoffrage, ce qui n'émeut pas monsieur Klarsfeld.
Robert Laffont a bien re-publié avec succès
Les décombres de Rebatet – pas son meilleur livre non plus – alors pourquoi pas les "pamphlets" de Céline ?