Le quotidien de L'Expansion 31/01/2006
Peugeot Citroën présente la première voiture diesel/électricité
Le groupe dirigé par Jean-Martin Folz joue la carte de la rupture technologique, en présentant les deux premiers prototypes hybrides diesel/électricité. La C4 et la Peugeot 307 nouvelles motorisations doivent être lancées en 2010. A condition de n'être point trop chères...
Le dernier salon de Francfort en septembre dernier avait donné le ton : en ces temps de pétrole cher, et donc de carburant automobile prohibitif, l'avenir semblait promis aux véhicules propres, par définition plus économes. Peugeot Citroën l'avait bien compris au point quatre mois plus tard de présenter aujourd'hui mardi les deux premières voitures hybrides diesel/électricité. Une véritable « rupture technologique » selon le groupe, comparable à celle de l'injection diesel il y a quelques années. L'idée étant au fond de coupler l'avantage du diesel et celui de la bi-motorisation, seul moyen a priori de « creuser un écart significatif en consommation et en pollution » face au gazole pur et plus encore face à l'essence. Ce que ne permet pas pour l'instant l'hybride essence.
Pour l'heure, il ne s'agit encore que de deux prototypes, mais les nouvelles Citroën C4 et Peugeot 307 sont censées rouler en 2010, pour peu que le premier constructeur français résolve la quadrature du cercle, c'est-à-dire diviser leur surcoût de fabrication par trois.
Les deux véhicules dotés de cette double motorisation révolutionnaire consommeront seulement 3,4 litres aux 100 kilomètres ; soit 28% de moins que leurs homologues tout diesel et 25% de moins que les hybrides essence/électricité. Mieux encore. Leur taux de dioxyde de carbone (CO2) au kilomètre sera inférieur à 90 grammes. Autant dire une performance quand on sait que la Prius de Toyota, l'actuelle voiture hybride essence la moins polluante du marché, dépasse, elle, les 100 grammes (104 exactement) en moyenne.
Techniquement parlant, la batterie des futures C4 et Peugeot 307 se rechargera automatiquement lors des phases de décélération ou de freinage. Surtout, contrairement à la Prius, même à « plat », ladite batterie n'empêchera nullement les véhicules de redémarrer grâce au relais assuré par le moteur thermique.
Reste pour le groupe dirigé par Jean-Martin Folz à mener à bien cette course contre la montre technologique. Donc à passer à la phase industrielle de son ambitieux programme, lui qui escompte écouler plusieurs dizaines de milliers d'unités d'ici quatre ans. Initiateur du système, Peugeot Citroën dispose pour l'instant d'un avantage concurrentiel. Mais il est fort à parier que ses rivaux tenteront de riposter. A commencer par Toyota qui lancera dans deux ans sa troisième génération d'hybrides essence. Ce qui signifie des moteurs encore moins encombrants et moins gourmands.
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