Il ne faut pas oublier que pour une image ton continu (niveaux de gris ou quadri) après l'impression, les pixels ne sont plus visibles, puisqu'ils ont été transformés en points de trame par la rastérisation...Tiboize a dit:Y'a un truc de photograveur qui m'échappe : dans le cas précis que tu cites cela veut dire que ton image perd de son piqué si tu l'importes à 50 % alors que sa résolution apparente est de 600 dpi (donc normalement plus fine en détails)
Si tu travailles avec une résolution exactement égale à la linéature : par exemple 150 dpi pour 150 lpi (ce qui n'est pas recommandé*, ce n'est qu'un exemple...), chaque pixel de l'image sera transformé en un point de trame, occupant dans la cellule élémentaire de la trame une surface en rapport avec la teinte du pixel qu'il représente (et donc qu'il remplace) : si le pixel est un gris à 55%, le point noir occupera 55% de la surface totale de la cellule élémentaire de la trame, laissant 45 % de blanc... ce qui, vu de suffisament "loin" pour que l'oeil ne puisse plus distinguer la forme du point, fera un mélange de 55% de noir avec 45% de blanc et donnera à l'oeil l'impression d'un gris à 55%.
Si tu travailles avec une résolution double de la linéature : par exemple 300 dpi pour 150 lpi, le point de trame sera alors fabriqué à partir de 4 pixels : 2 horizontaux, 2 verticaux :
- si ces 4 pixels sont d'une teinte identique, 55 % par exemple, le RIP ne se pose pas de question, il fait un point de trame qui correspond à LA valeur des 4 pixels,
- mais si ces 4 pixels sont de teintes différentes, le RIP va devoir leur trouver une valeur commune (la moyenne des 4 valeurs par exemple) pour les transformer en UN SEUL point de trame : 4 pixels qui deviennent un point, ce sont déjà des détails de l'image qui disparaissent (mais c'est minime).
Si tu travailles avec une résolution quadruple de la linéature : par exemple 600 dpi pour 150 lpi, le point de trame sera alors fabriqué à partir de 16 pixels : 4 horizontaux, 4 verticaux :
- si ces 16 pixels sont d'une teinte identique, le RIP ne se pose (toujours) pas de question, il fait un point de trame qui correspond à LA valeur des 16 pixels... mais c'est assez improbable d'avoir toujours 16 pixels exactement identiques côte-à-côte... donc :
- mais si ces 16 pixels sont de teintes différentes, le RIP va encore devoir leur trouver une valeur commune (la moyenne des 16 valeurs par exemple) pour les transformer en UN SEUL point de trame : et là, le détail de 6 pixels noirs perdus au milieu de 10 pixels blancs va devenir un point gris clair.
Dans la théorie de la rastérisation on utilise un "facteur de qualité" ou "facteur d'échantillonnage" (rapport résolution/linéature) de 2 X à 133 lpi et en-dessous, et de 1,5 à 1,7 X au-dessus de 133 lpi... donc images à :
- 240 dpi pour une trame 120 lpi
- 266 dpi pour une trame 133 lpi
- 225 à 255 dpi pour une trame 150 lpi
- 260 à 300 dpi pour une trame 175 lpi.
Si ta résolution est supérieure à ce dont le RIP a besoin, il fait un sous-échantillonnage (et tout sous-échantillonnage détruit des détails dans l'image, quelle que soit la méthode utilisée). Et plus ta résolution est élevée, plus le sous-échantillonnage est important, plus il y a de pixels dans le groupe de pixels transformés en un seul point, et donc plus il y a de pertes.
Ce n'est pas forcément évident de voir ou d'imaginer la disparition des détails avec un sous-échantillonnage à 2 fois...
4 fois, c'est plus facile, mais si on prend une valeur plus extrême (quoique plausible), ça devient tout de suite évident :
Dans un 1er temps tu fais une affiche 4 X 3m à partir d'une image 40 x 30 cm à 1200 dpi.
Ensuite tu veux mettre une vignette 4x3 cm de cette image dans un dépliant : tu importes donc l'image 40 x 30 cm à 1200 dpi dans un bloc XPress à 10 % de sa taille, et tu flashes en trame 150 lpi : 1200 dpi réduit 10 fois = 12000 dpi, imprimé en trame 150 lpi, ça fait un facteur d'échantillonnage de 80 fois... c'est à dire que chaque point de trame de la vignette sera fait avec un groupe de 80 x 80 pixels.
80 x 80 pixels, c'est la taille de ton avatar... imagine ton avatar réduit à UN SEUL POINT : il va manquer de détail !!!
(quand on veut utiliser la même image pour faire une affiche 40 x 60 et une couverture A5 par exemple, on scanne deux fois l'image... un scann pour chaque taille !!!)
* mais ça se fait parfois, pour les affiches 40 x 60 ou 60 x 80, pour limiter la taille des fichiers.
Non ! il n'y a pas de trame pour une image au trait (mode "Bitmap" de Photoshop) !!! La trame sert à simuler du gris sur un périphérique qui ne sait faire que du noir et du blanc. Donc pour ton image au trait qui n'a que du noir et du blanc, tu n'as pas besoin de refaire du gris, puisqu'il n'y en a pas : une image au trait scannée correctement, en mode bitmap de Photoshop, est représentée directement par l'imprimante (à la résolution près) : là ou il y a un pixel noir dans l'image l'imprimante met un point noir et là ou il y a un pixel blanc dans l'image l'imprimante ne met rien pour laisser le blanc du papier.D'ailleurs cela m'amène à une autre question : J'ai scanné une image de police ou un dessin au trait à une très grande résolution (1200 -2400 dpi) pour essayer d'avoir un rendu à l'impression sur papier proche du vectoriel. Comme ce sont des images la trame d'impression devrait redonner un "effet flou" causé justement par la trame (150 lpi par exemple).
En vectoriel, la résolution est égale à celle du périphérique de sortie, donc un texte écrit dans XPress et imprimé sur une flasheuse 2400 dpi aura une résolution de 2400 dpi. Ce même texte imprimé sur un imprimante laser 600 dpi aura une résolution de 600 dpi.2 questions : 1) comment donner à une image une définition proche du vectoriel pour une impression en 150 lpi ?
- si tu fais un texte dans Photoshop dans une image en mode bitmap à 2400dpi, que tu l'aplatis pour tout pixelliser et que tu le flashes à tel (à 100 %) sur une flasheuse 2400 dpi, ton texte aura la même définition que si il était vectoriel.
(c'est le principe de la gestion du texte dans le format Tiff-IT : le texte est à 2400 dpi en mode "lineworks" = "au trait")
Dans la pratique, pour du trait, y compris du texte, 1200 dpi suffisent. Au-dessus, tu alourdis tes fichiers pour rien (la résolution de l'oeil humain est de l'ordre de 420 dpi...)
- mais si tu fais un texte dans Photoshop dans une image en mode niveau de gris à 2400dpi, que tu l'aplatis pour tout pixelliser et que tu le flashes à tel (à 100 %) sur une flasheuse 2400 dpi en trame 150 lpi, ton texte sera tramé à 150 lpi.
C'est inévitable, Photoshop ne sait pas (encore ?) mixer dans la même image des éléments contone (niveaux de gris ou quadri) et des éléments au trait : donc soit tu es en mode bitmap, et il n'y a pas de trame et ton texte ou ton dessin est net, soit tu es en mode contone, il y a une trame et ses inconvénients.
(et c'est pour ça que le Tiff-IT est composé de 3 fichiers séparés :
- 1 fichier au trait à 2400 dpi pour le texte
- 1 fichier contone à 300 dpi pour les images
- 1 fichier de placement pour savoir comment superposer ces deux images)
Dans une impression issue de XPress, les images sont tramées et les textes sont vectoriels.2) Pourquoi, au compte-fil, sur une impression en 150 lpi les images sont effectivement tramées et que les polices ne le sont pas alors que l'on m'a dit qu'au rip toute la surface de la page est tramée donc définie par des points ?
Dans une impression façon sagouin faite à partir d'une mise en page merdée sous Photoshop et aplatie, tout est une seule image contone et donc tout est tramé.
Mais il faut aussi faire la différence (et celui qui t'a dit cette connerie ne devait pas bien tout avoir compris...) entre les points de la flasheuse et les points de la trame : toute la page est faite avec les points de la flasheuse et non pas avec les points de la trame (les points de la trame sont d'ailleurs fabriqués un par un par le RIP avec les points de la flasheuse : dans le couple classique 150lpi/2400dpi, chaque point de la trame est fabriqué par 16 x 16 = 256 points de la flasheuse, d'où les fameux 256 niveaux de gris possibles).