Retournerai-je un jour sur les rives du lac Atitlan

Statut
Ce sujet est fermé.

quetzalk

Membre expert
Club iGen
23 Avril 2002
3 938
598
121
Oompa-Loompa
perso.wanadoo.fr
2000 morts au Guatemala.
Quelques dizaines au Salvador, qui m'est si proche.
Quel foutu caractère ce Stan.

Et on peut même pas reprocher grand chose au président du monde.
Et si vous avez lu Cent ans de Solitude de Garcia-Marquez, vous vous rappellerez que dans certains coins du monde, un volcan entre souvent en éruption pendant les pluies de l'ouragan, juste à la fin de la guerre civile et un peu avant le prochain tremblement de terre, alors que le ministre des pompiers s'est fait poignarder par une prostituée pour avoir fait torturer son frère dealer, un peu ancien nazi, il fait chaud. Bref, le merdier, la joie de vivire, les oiseaux multicolores, le tropique.

Mais putain ça me fout quand même le cafard, quand on vous dit que des coulées de boue emportent des villages au fond de ce lac, un des plus beaux endroits du monde, qu'on en dirait un tsunami tellement c'était beau, avant (enfin, de mon monde à moi c'est à dire Clermont-Ferrand/place Daumesnil/San Salvador). C'est comme si on annonçait le démontage de la tour Eiffel parce qu'elle est rouillée, ou la bataille de Verdun, ou la guerre à Babylone : on n'y peut rien, on assiste, ça blesse.

Allez, une tite photo de là où c'était beau avant, le nuage sur la droite cache le deuxième volcan, jumeau de l'autre. C'était en octobre 1999 et la région parlait avec une inquiète lueur dans les yeux du passage de Mitch, un vieux pote à Stan.

atitlan.jpg


:zen:
 
  • J’aime
Réactions: Fondug
En France, tout va bien, on adore Gabriel Garcia-Marquez, on lit et on relit "cent ans de solitude", c'est tellement exotique et bien écrit.

De temps en temps, on va voir sur place :
- j'ai "fait" le Guatemala cet été, 8 jours formidâaâââbles... ( :mouais: le Guatemala n'existe pas avant qu'on aille le voir)
- des gens si pauvres, avec une telle joie de vivre; une leçon pour nous.
etc...

Et puis quand Stan va voir lui-même, boh, un petit regret, un sujet de conversation pour rappeler ses vacances, mais l'important est ailleurs : le gasoil à 1,10 ¤, la blessure de Thierry Henry, les hémorroïdes de monsieur ou les varices de madame (plus rarement l'inverse) , et puis on a donné pour le Tsunami, et puis on a déjà bien assez de misère ici.

moi le premier.
capacité de compassion : saturée
hiérarchie des préoccupations à revoir

re-formater l'ensemble ? :confused:
 
Arf, oui ! Ca fait mal d'assister à la fin d'une région, d'un village qui nous est proche et pour lesquels on ne peut pas grand chose, si ce n'est vouloir hurler. Mais même là, on ouvre la bouche mais aucun son n'en sort.

Deux semaines aprés un passage à Caracas, une coulée de boue emportait une colline longeant l'autoroute menant à l'aéroport et les milliers de familles qui tentaient de s'y accrocher. J'avais surtout le sentiment de ne servir à rien, surtout lorsque l'on assiste au ballet des volontaires et autres engagés qui ont laché tout confort matériel pour accompagner les victimes de ces catastrophes, peut-être pas si naturelles...

Alors oui pour Garcia Marquez ! L'ironie de cette planète est souvent de noyer ceux qui souffraient de sécheresse...
 
Ouaip, costaud, le Stan. Beau finish en tempête tropicale.
Pour les volcans, le pire n'est pas sûr. Ils sont réputés bien endormis, les trois du coin. ;)
Pour le reste, cette région du monde, le guatémala, est l'une de celles où, malgré le tourisme ( "Venez quand même, c'est toujours beau...!" ) la population est très pauvre. Le gouvernement (contrairement au Mexique, par exemple), ne met pas en œuvre des stratégies de prévention. Et comme nos amis des multinationales agricoles déforeststent, déboisent et assèchent à tout va dans le coin, forcément, y'a plus grand chose qui fait bouclier.
C'était la rubrique : y'a pas que la fatalité, y'a aussi la connerie et la cupudité. :rolleyes:
 
C'est à la limite de la politique, ça Rezba, non ? :D

A force d'empiler les catastrophes, les drames auxquels nous ne pouvont pas grand chose, à part envoyer un peu de fric de temps en temps, on finit par accepter son petit égoïsme (et merde, on n'a qu'une vie), par se racornir, oublier l'empathie, la compassion, ne plus s'indigner de rien, sauf peut-être de la disparition provisoire d'une ligne dans la liste des destinations possibles pour les vacances.

Un jour, on en vient à trouver l'indignation ridicule, le fait de naïfs débiles et sans humour (ah l'humour noir, le plus beau de tous !) aveugle à leur condition de petits bourgeois privilégiés et sans aucun pouvoir sur rien...

Aujourd'hui, le post de Quetzalk m'a foutu le blues à grand coups de pieds dans ma petite vie bien rangée ou le gros problème du jour est d'avoir été réveillé trop tôt par le petit dernier...

Je suis triste pour tous ces gens, pour leurs proches, pour ces pays lointains où des gens qui ne valent pas moins que moi crèvent à tour de bras.
Parce que la vie n'a pas de but, pas de sens, elle est précieuse, merde !

Allez les cyniques, en scène : politiquement correct, tier-mondisme geignard, bons-sentiments-à-deux-balles, indignation gnangnan et tout le tremblement !
 
Statut
Ce sujet est fermé.