Il n'a pas fermé l'il de la nuit. Ça ne lui est d'ailleurs pas arrivé depuis bon nombre d'années. Non, décidément, le sommeil et lui ne font pas bon ménage. Il se tourne dans le lit, écoute le grincement des ressorts et compte les quelques véhicules qui passent devant sa fenêtre. Puis, machinalement, instinctivement, comme tous les matins, il coupe l'alarme de son réveil, dix minutes avant que celle-ci ne se déclenche, et se lève. Il ne prend aucune précaution pour éviter les bruits qui finiront par réveiller sa femme. Il allume sa lampe de chevet, s'habille lentement, puis, juste avant de quitter la chambre, laisse échapper un gaz malodorant qui le ballonnait depuis quelques minutes. Sa femme éteint alors la lumière, et essaie de profiter des quelques instants de tranquillité qu'il lui reste. Robert passe devant la salle de bain, hésite un instant, et poursuit son chemin. Après tout, il a pris une douche avant-hier. Machinalement, il se dirige vers la cuisine, prend sa tasse et se saisit de la cafetière automatique que sa femme a programmé la veille au soir. Un sucre, depuis toujours. Ensuite, traînant le pas, il s'assoit à son bureau, connecte son ordinateur, et Bob rentre en action.
Bob est heureux. Il découvre les messages nocturnes de ses amis, puis se manifeste à son tour en souhaitant une bonne journée à tout le monde. Il est gentil Bob. Toujours de bonne humeur, souriant, exemplaire de tolérance, c'est un des piliers du forum, et il fait l'unanimité auprès de l'ensemble des membres. Il propose le café, les croissants, et conclut, comme à chacun de ses posts, par un magnifique sourire
qui ne fait que renforcé sa sympathie aux yeux de ses amis. Il regarde ensuite le concours de la veille. Zut ! Il a perdu. Aucune importance, ce n'est vraiment pas grave. Bob s'empresse de féliciter le gagnant. Il se permet même une petite vanne, mais prend soin de terminer par un clin d'il
, des fois que cela soit incompris. En fait, Bob n'aime pas l'uvre du gagnant, mais il se cache bien de le dire. Non ! Pas de mécontentement au Pays des Merveilles. Ou alors, quand il n'est pas content, c'est uniquement envers lui, parce qu'il n'aura pas été à la hauteur d'une tâche dont il se devait d'être capable de surmonter.
Robert sort du bureau. Il retourne à la cuisine. Entre temps, sa femme et son fils se sont levés et prennent leur petit déjeuner. Robert se ressert une tasse de café et s'assoit à la table. Pas un mot, ni même un regard sur son fils. C'est vrai quoi ! C'est un incapable, qui ne fiche rien à l'école. De plus, il porte des jean's deux fois trop grand, il écoute de la musique de sauvage et il se perce la langue. Non ! Trop, c'est trop ! Tant qu'il ne fera pas d'efforts pour redevenir normal, c'est décidé, Robert ne lui adressera plus la parole. Son fils part à l'école, et sa femme monte à la salle de bain. C'est à ce moment que Robert part au boulot. Il croise ses voisins et les dévisage sauvagement. Robert ne les aime pas. Ils ont reçus des invités hier soir, comme souvent, et ont fait du bruit jusque tard dans la nuit. Le week-end, c'est leur chien qui aboie ou la tondeuse qui entre en scène. Vraiment insupportable.
Bob arrive au travail. Il transmet son bonjour à tout le monde, comme à l'accoutumée, offre des cafés à ses collègues, se préoccupe de la secrétaire qui tousse quelque peu et s'enferme dans son bureau. Il allume son ordinateur, direction le forum. "Vous m'avez manqué" se dit-il. Il découvre les nouveaux sujets, et souhaite une excellente journée aux nouveaux venus. Soudain, Bob est triste. Un de ses amis raconte ses mésaventures conjugales. Rien ne va plus dans sa vie, son couple est un échec, c'est un raté. Bob se doit de réagir. Il saisit son clavier et s'adresse à son ami. Bob lui fait part de son expérience, lui donne de bons conseils, lui remonte le moral, lui assure son soutien et le rassure. Tout fini toujours par s'arranger. Il n'y a pas de raisons. Bob navigue sur les autres sujets et n'hésite jamais à sortir une petite réflexion sympathique. Maintenant, il est heureux, Bob. Ses bons conseils ont été lu, et cela a remonté le moral de son ami. La b.a. du jour est effectuée.
Robert rentre chez lui. La journée semble l'avoir épuisé. Pas un mot dans la maison. Il butte dans les chaussures que son fils a laissé au milieu du couloir. "Quel abruti !" se dit-il. Robert ouvre le frigo, prend une bière, et s'enferme dans son bureau.
Bob souhaite une bonne soirée à ses amis, raconte brièvement ses projets de week-end (promenade dans la forêt et pic-nic près du lac) et se déconnecte.
Robert sort du bureau. Avant d'aller dîner, il consulte le programme télé et s'assure que la course cycliste se déroule bien ce samedi. Dimanche, ce sera Drucker. Robert va dîner. Sa femme et son fils ne l'ont pas attendu. Ils sortent de table, le film ne va pas tarder. Robert finit son repas, reprend une bière, et, calmement, s'affale dans le canapé. Il laisse échapper quelques bulles de Kronenbourg. Robert prend la télécommande, et zappe sur la une. C'est vrai bon sang ! Ce soir, il y a foot.
P.S. : ceci est une pure fiction. Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existées ne serait que pure coïncidence.
Bob est heureux. Il découvre les messages nocturnes de ses amis, puis se manifeste à son tour en souhaitant une bonne journée à tout le monde. Il est gentil Bob. Toujours de bonne humeur, souriant, exemplaire de tolérance, c'est un des piliers du forum, et il fait l'unanimité auprès de l'ensemble des membres. Il propose le café, les croissants, et conclut, comme à chacun de ses posts, par un magnifique sourire
Robert sort du bureau. Il retourne à la cuisine. Entre temps, sa femme et son fils se sont levés et prennent leur petit déjeuner. Robert se ressert une tasse de café et s'assoit à la table. Pas un mot, ni même un regard sur son fils. C'est vrai quoi ! C'est un incapable, qui ne fiche rien à l'école. De plus, il porte des jean's deux fois trop grand, il écoute de la musique de sauvage et il se perce la langue. Non ! Trop, c'est trop ! Tant qu'il ne fera pas d'efforts pour redevenir normal, c'est décidé, Robert ne lui adressera plus la parole. Son fils part à l'école, et sa femme monte à la salle de bain. C'est à ce moment que Robert part au boulot. Il croise ses voisins et les dévisage sauvagement. Robert ne les aime pas. Ils ont reçus des invités hier soir, comme souvent, et ont fait du bruit jusque tard dans la nuit. Le week-end, c'est leur chien qui aboie ou la tondeuse qui entre en scène. Vraiment insupportable.
Bob arrive au travail. Il transmet son bonjour à tout le monde, comme à l'accoutumée, offre des cafés à ses collègues, se préoccupe de la secrétaire qui tousse quelque peu et s'enferme dans son bureau. Il allume son ordinateur, direction le forum. "Vous m'avez manqué" se dit-il. Il découvre les nouveaux sujets, et souhaite une excellente journée aux nouveaux venus. Soudain, Bob est triste. Un de ses amis raconte ses mésaventures conjugales. Rien ne va plus dans sa vie, son couple est un échec, c'est un raté. Bob se doit de réagir. Il saisit son clavier et s'adresse à son ami. Bob lui fait part de son expérience, lui donne de bons conseils, lui remonte le moral, lui assure son soutien et le rassure. Tout fini toujours par s'arranger. Il n'y a pas de raisons. Bob navigue sur les autres sujets et n'hésite jamais à sortir une petite réflexion sympathique. Maintenant, il est heureux, Bob. Ses bons conseils ont été lu, et cela a remonté le moral de son ami. La b.a. du jour est effectuée.
Robert rentre chez lui. La journée semble l'avoir épuisé. Pas un mot dans la maison. Il butte dans les chaussures que son fils a laissé au milieu du couloir. "Quel abruti !" se dit-il. Robert ouvre le frigo, prend une bière, et s'enferme dans son bureau.
Bob souhaite une bonne soirée à ses amis, raconte brièvement ses projets de week-end (promenade dans la forêt et pic-nic près du lac) et se déconnecte.
Robert sort du bureau. Avant d'aller dîner, il consulte le programme télé et s'assure que la course cycliste se déroule bien ce samedi. Dimanche, ce sera Drucker. Robert va dîner. Sa femme et son fils ne l'ont pas attendu. Ils sortent de table, le film ne va pas tarder. Robert finit son repas, reprend une bière, et, calmement, s'affale dans le canapé. Il laisse échapper quelques bulles de Kronenbourg. Robert prend la télécommande, et zappe sur la une. C'est vrai bon sang ! Ce soir, il y a foot.
P.S. : ceci est une pure fiction. Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existées ne serait que pure coïncidence.
