Vingt-cinq ans après, Sony concède ne pas être l'inventeur du Walkman

macinside

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20 Février 2000
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Vingt-cinq ans après, Sony concède ne pas être l'inventeur du Walkman

La biographie d'Aiko Morita, fondateur du géant japonais, précise qu'il est l'inventeur du concept de lecteur musical portable. Pourtant, Sony vient de verser plusieurs millions d?euros à un inventeur allemand qui a breveté cette invention dès 1977.


Qui est l?inventeur du baladeur audio Andreas Pavel, un Allemand de 59 ans, est finalement parvenu à faire plier le géant japonais Sony, après plus de 20 ans de bataille sur le sujet. Il a signé un compromis de plusieurs millions d?euros pour mettre un terme à toutes les procédures judiciaires qu'il a entamées contre le groupe japonais. L'information provient de l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, qui a obtenu une confirmation du siège de Sony,à Tokyo.


En 1977, Andreas Pavel, qui résidait alors en Italie,dépose plusieurs brevets portant sur un appareil stéréo portable permettant d'écouter de la musique, baptisé "Stereobelt" (littéralement, la "ceinture stéréo"). Il ne dépose les brevets que dans certains pays, dont l'Italie et le Royaume-Uni.Deux ans plus tard, Sony lance sur le marché son célèbre "Walkman", dont plus de 200 millions d?unités ont été écoulées à ce jour. Akio Morita, le fondateur du groupe japonais, est le seul à être crédité "d'inventeur" de la technologie.


Sony réfute les arguments de l'inventeur


Pavel a cherché, en 1980, à faire valoir son droit d?antériorité. Il a*entamé des négociations à l?amiable avec la multinationale japonaise pour qu'elle accepte de lui verser des royalties, à travers un*contrat de licence en bonne et due forme. Le fabricant s?est bien fendu de la somme royale de 75.000 euros en 1986, mais a toujours rejeté les arguments de l?inventeur allemand. En 1989, Pavel s?est donc tourné vers la justice britannique pour prouver son bon droit.


Peine perdue, après plus de sept ans de procédure, il est débouté de ses demandes. Et se retrouve quasiment au bord de la faillite, car l?ensemble des coûts liés à ce procès, soit près de 3 millions d?euros, lui sont imputés.


Apple et les fabricants de "smart phones" dans la ligne de mire


L'inventeur fulmine et menace de porter l?affaire devant les juridictions des autres pays où il détient un brevet. Il lui faut attendre deux ans après la mort d'Aiko Morita, intervenue en 1999, pour entrevoir une éclaircie. À partir de 2001, Sony change de stratégie et accepte d?entamer de nouvelles négociations à l?amiable, qui viennent donc de se conclure. Le contrat signé entre les deux parties est strictement confidentiel, mais les habituelles "sources proches du dossier" ont révélé au Spiegel que Sony avait accepté de lâcher «plusieurs millions d?euros».


Fort de cette victoire, Andreas Pavel dit désormais vouloir s'attaquer aux autres fabricants de baladeurs, y compris Apple. Car son iPod est en quelque sorte le successeur numérique du Walkman.


L'inventeur allemand a par ailleurs en réserve un autre atout dans sa manche. Il a déposé en 1989 une demande de brevet aux États-Unis pour une technologie combinant les fonctions d'un lecteur audio de poche et d'un téléphone mobile. La décision des autorités américaines à ce sujet devrait tomber sous peu, selon Der Spiegel. Si Pavel se voyait accorder ce précieux brevet, il pourrait exiger une licence de la part de tous les fabricants de la plupart des téléphones en vente sur le marché américain. Reste à savoir si le marathon judiciaire qu'il devra engager en vaudra la chandelle.
 
Avait-il breveté le disque dur portable ce brave monsieur ? Parce que c'est un peu ce qu'Apple risque de lui répondre : essayez de mettre un carnet d'adresses dans un walkman, juste pour voir...

Concernant Sony, c'est un peu un mythe qui s'effondre. Décidément, les temps sont durs pour la marque, côté image.
 
Pavel a breveté un appareil stéréo portable, à l'époque un lecteur de cassettes. Pour le reste, difficile de juger… il a quand même perdu le procès intenté en Grande-Bretagne contre Sony.

«Mr. Pavel's first court failure in 1993 in the UK left him with a legal bill of pounds 1.7m, which Sony said it would waive if he agreed not to appeal against the verdict. When he refused, it seized his assets. In 1996 Mr. Pavel brought his appeal against Sony in Britain, where he was eligible as a European citizen for legal aid. He lost again, leaving British taxpayers with a legal bill of pounds 500,000.» (MacNewsWorld)

Voilà à quoi ressemblait le Stereobelt, il est moche mais ce n'est pas un produit industrialisé, il s'agit seulement d'un prototype.

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