Dans le français, il y a des choses qui ne se font pas, mais il y a aussi beaucoup de choses qui se font ou ne se font pas suivant la région et il n'y a pas de péché là-dedans. En plus, la langue évolue : il suffit d'écouter Maurice Chevalier et toutes les chanteuses du début du siècle pour retrouver les r grasseyés (enfin, je crois qu'on dit comme ça
) qui n'existent plus trop aujourd'hui. (Pour les r roulés, ça se trouve encore par ici
).
Alors, c'est bien de se poser des questions :zen: ça permet éventuellement de corriger des fautes mais çà ne doit pas conduire à renier ce qu'on est (le jour où je perdrais l'accent du midi et ce qui va avec, les "eing" par exemple
, je ne serai plus moi).
Et il me semble que les liaisons (au moins celles dont tu parles), le fait de prononcer ou non toutes les lettes (de toutes façons on ne les prononce jamais toutes, seulement on fait attention à certaines qui ne sont pas toujours pronconcées) relèvent en général de la couleur locale (ou sociale d'ailleurs) sans remettre en cause le français ni forcément faire de la simplification abusive (les paysans lozériens, pour ce que j'en sais, utilisaient facilement le subjonctif).
Ces "variantes" ne sont pas, à mon sens, contraires à la langue comme le sont, par exemple, les cuirs du directeur du grand hôtel de Balbec et de quelques autres dont s'amuse notre cher Marcel.
Et puis, mettre de la musique dans la langue, c'est aussi faire preuve d'interprétation.
D'ailleurs la "licence poétique" comme on dit si bien permet beaucoup de choses. Ce n'est pas Victor fabriquant sa rime en "dait" en inventant la ville de Jerimadeth qui me démentira
PS En arrivant par ici, j'avais un peu de mal avec les noms de certains patelins catalans et j'en ai entendu de bien pires par des nordistes. Faut dire que des noms comme Catllar, Eus, Ille, Baixas (qu'on prononce en gros "Bachass") s'y prêtent. Avec l'habitude, on s'y fait très bien, même en parlant français.