Soit prudent avec le format .docx (usuellement associé à Word par défaut) : il ne permet pas de conserver le formatage et la mise en page intacts d'une machine à l'autre, parfois même d'un Word à l'autre. Dans le cadre professionnel, c'est source de perte de temps.
Je crois qu'il faut rappeler une distinction fondamentale au sujet des formats de fichiers :
- les formats de travail, conçus pour enregistrer temporairement (à court terme, le temps d'un projet) un "work in progress", pouvant être réouverts et modifiés facilement avec le logiciel associé, qui est un logiciel de production de contenus (Microsoft Word, Libreoffice, Apple Pages, Wordpad, Textedit, suite Adobe, Autocad, et tant d'autres...). Ces formats sont déconseillés pour la conservation à long terme, car ce sont parfois des formats propriétaires, soumis aux aléas de l'évolution des logiciels, des mises à jour, de la rétrocompatibilité, etc.
- les formats d'archivage, conçus pour conserver un document longtemps, sans l'objectif de le modifier (cela ne veut pas dire qu'on peut pas le modifier, mais c'est moins pratique) (par ex. le .pdf et ses variantes). L'avantage de ces formats, .pdf en tête, c'est que la mise en forme est conservée intacte, indépendamment de l'environnement numérique de celui qui l'ouvre (la présence de typographies installées dans l'OS par ex). D'où l'intérêt pour transmettre l'information à des partenaires, clients, imprimeurs, etc. Ces formats sont souvent facilement lisibles avec plusieurs logiciels ou mêmes de simples navigateurs web.
En fait, cette dichotomie est perdue de vue aujourd'hui (la faute aux outils de type "WISIWIG", mais c'est une autre histoire...), mais elle correspond à l'organisation réelle et pragmatique du travail dans un environnement professionnel complexe et multidimensionnel.
Si on veut réunir les deux mondes — avoir un format de travail courant au jour le jour qui puisse aussi servir d'archive à long terme, avec interopérabilité maximale et non-dépendance d'un environnement numérique — les possibilités sont limitées : il faut en revenir au texte brut (.txt), mais qui ne permet pas le formatage. Le .rtf ne coche pas toutes les cases, mais offre un bon compromis (il est devenu pérenne et relativement fiable de fait) et permet une mise en forme sommaire. Depuis quelques années, les possibilités évoluent, avec la démocratisation de LateX (complexe, mais puissant) et de Markdown (plus simple, mais moins polyvalent), qui ne sont pas des formats de fichier, mais des ensembles de commandes ou de balises interprétées, permettant de fait la réalisation de contenus mis en forme enregistrés sous la forme d'un simple fichier texte brut (ce qui pour un profane comme moi relève du génie, mais qui n'est en fait que de la programmation, au sens originel du terme).
Bien sûr, les spécialistes pourront toujours me corriger. Je précise que je ne suis pas du domaine, mais je m'intéresse au sujet, étant confronté dans mon travail à cette problématique de la conservation et de l'interopérabilité de gros volumes de données, dans un environnement professionnel très peu (ou très mal) disposé au numérique, par tradition et par méconnaissance.