Que ne vole-t-on donc pas dans ta ville ?
Je pense que c'est partout pareil.
Tout est susceptible d'attiser la convoitise de certains, partout.
Donc tout est potentiellement volable, partout.
J'ai quelques exemples, certes se rapportant à ma ville - puisque je m'intéresse essentiellement à ce qu'il se passe dans ma ville, qui prouvent que "tout" peut être absolument "n'importe quoi".
Une année pour Noël, la ville a eu la riche idée d'accrocher des ours en peluche en même temps que les décorations.
Nous avons pu assister dans le bulletin mensuel suivant à un fameux coup de gueule du maire en place. Le dit personnage se plaignant d'avoir constaté le vol de bon nombre de ces ours.
J'ajouterais du sordide à la chose. Certains, bien trop solidement accrochés ont fini décapités ou démembrés.
Désolant.
Une grande surface a refait ses parterres, en plantant des oliviers.
L'olivier c'est le genre de truc qui ne pousse pas vite, donc, pour que ça ressemble à quelque chose, il te faut planter des oliviers d'un certain âge et qui coûtent déjà un certain prix. Ça commence à avoir de la gueule vers 25-30 ans et ça doit coûter dans les 300€.
Des oliviers ont été volés.
Tu te demandes comment c'est possible. Parce que là, tu ne pars avec en te le mettant sur l'épaule.
Passe encore le temps passé à creuser, mais il te faut, à minima, un camion benne avec une grue.
Dans mon souvenir c'est une dizaine qui sont disparus.
Nan mais tu vois un peu le boulot ?
En une nuit, avec du gros matériel, sans se faire choper, sur le parking d'une grande surface, où l'on n'hésite pas à faire brûler les lampadaires toute la nuit.
Effarant.
Il y a une quarantaine d'années, on a essayé de me voler une DS. On a donc forcé la serrure et... la porte n'était pas verrouillée!
Résultat, la porte s'est verrouillée et je ne pouvais plus entrer dedans!

Je suis passé par le coffre pour ouvrir ma porte. Le lendemain, j'ai supprimé les poignées de toutes les portes et soudé les plaques d'acier sur les trous. Un solénoïde assurait l'ouverture de la porte conducteur.
Radical.
Ça se passe comment comment l'ouverture de la porte ?
Tu t'approches avec un aimant et la porte s'ouvre ?
Pardon la question bête.
Tu aurais inventé l'ouverture à l'approche avant que ça se démocratise ?
Passer par le coffre me rappelle quelques histoires.
La plus drôle étant la fois où je me suis mis en tête de fermer la voiture de mon père.
Il est tard, tout le monde dors, la voiture est garée dans le jardin et je m'aperçois que la portière conducteur est déverrouillée.
J'ouvre la porte, j'appuie sur la clenche, je referme la porte et la clenche remonte.
Ah merde, me dis-je.
Je recommence, même résultat.
Pour ma défense, j'ai dans les 12 ans et je suis loin de m'imaginer que c'est fait exprès pour éviter de pouvoir fermer la portière avec les clefs dedans.
Me vient une idée lumineuse.
J'ouvre la portière arrière, j'appuie sur la clenche de la portière (fermée) conducteur, j'appuie sur la clenche de la porte arrière, je ferme, c'est fermé.
Je suis fier de moi, du genre "punaise, là j'ai assuré - on me la fait pas à moi".
Le lendemain mon père me réveille en me demandant si c'est moi qui ai fermé la voiture.
Toujours fier, je lui explique comment j'ai réussi, tout seul, l'exploit.
J'attends ses félicitations qui ne viendront pas.
Mais l'engueulade, oui.
Les clefs étaient évidemment sur le neiman.
Seule solution, passer par le coffre (je n'ai finalement pas été aussi smart que ça, je ne m'étais pas aperçu que le coffre était ouvert).
Avec cette difficulté supplémentaire que c'est un vrai coffre. Entre l'habitacle et le coffre, il y a une séparation en tôle sur laquelle est fixé le dossier de la banquette arrière. Coup de bol, les constructeurs automobiles ne posent pas de tôles pleines. Chaque trou dans cette tôle étant autant de matière en moins, donc de profit en plus. Mais, évidemment, ce ne sont pas non plus des gros trous, il s'agit de garder une certaine rigidité de l'ensemble.
Je revois encore mon père, furieux, couché dans le coffre avec un manche à balais augmenté d'un fil de fer tordu, essayant, par l'un de ces trous, de remonter une clenche sur une porte arrière.
Quand tu vois la gueule des clenches maintenant, quand il y en a, tu te dis que c'est mort, il vaut mieux envisager de casser une vitre.
Cela dit, si le double n'avait pas été sur le même trousseau, ça n'aurait pas pris autant de temps.
Et ça, c'est pas ma faute.