Et si on refaisait l'histoire de l'art?

  • Créateur du sujet Créateur du sujet antoine59
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Anonyme

Invité
Bonjour à vous tous,


Suite à ce fil, et aux nombreux coup de boule reçus avec plaisirs, je prends l'initiative de créer ce fil.

Cet fil, au titre légèrement prétentieux, aura pour but, enfin je l'espère, de débattre sur des personnalités, des mouvements ou tout autres choses ayant un lien avec l'histoire de l'art.

Par contre, je m'interroge sur la bonne procédure à donner à ce fil pour qu'il ne parte qu'un minimum en sucette:D :D

Peut-être le plus simple est de commencer là où l'on s'était arrêter dans le précédant fil, en l'occurrence sur Warhol, Duchamp et l'art conceptuel

Le champ d'investigation est tellement large qu'il faudra aborder ces points avec prudence et nuance.

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Je vous propose donc pour commencer un très très court panorama de l'influence de Duchamp. Bon je vous préviens, ca risque d'être un peu ch***t:D

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Par ses idées sur le rôle de l’art et du concept des ready-made, Marcel Duchamp donna une sorte de «*champs de réflexion*» pour un grand nombre d’artistes comme notamment ceux faisant partis des nouveaux réalistes, de l’Art conceptuel ou encore du Fluxus.
En effet, ces différents mouvements vont se baser sur la réflexion de Duchamp afin d’obtenir une certaine légitimité. Robert Filliou (1926-1987), figure majeur du Fluxus (1960-1978), va procédé dans ces œuvres à une sorte de désacralisation de l’art à travers la forme d’un dadaïsme ironique et provocant. En cela, l’influence de Duchamp y est frappante, sans oublier, l’interêt de R. Filliou quant aux matériaux insignifiants et manufecturés assemblés sans souci d’esthétisme et en y mêlant un jeu d’inscriptions, proche de celui de Duchamp.

En parralèlle au mouvement Fluxus, l’Art conceptuel voit le jour aux Etats-Unis dans les années 1964-1965 sous l’impulsion notamment de Joseph Kosuth, On Kawara ou encore Christine Korlow. Dès sa création, Henry Flynt déclara que l’art conceptuel était un emploi très néo-dadaïste. Cet héritage est renforcé par le fait, que tout comme Duchamp, les artistes conceptuels revendiquent dans leurs oeuvres aucune recherche formelle et, a fortiori, de flatterie esthétique. Dans «*One and Three Chairs*» , Joseph Kosuth, place dans un même espace, un agrandissement de la définition du mot chaise, la chaise en elle-même ainsi qu’une photo grandeur nature de la chaise, prise dans le lieu où elle est visible. On peut ainsi faire un rapprochement avec entre cette œuvre avec les ready-made, tant l’objet usuel est au centre du processus et qu’elle pose le problème de l’articulation du monde physique et sensible au monde de la représentation et à celui des idées.

D’autres artistes se revendiquent dans la lignée de Duchamp durant cette période, notamment celui à qui l’on pense le plus spontanément, Joseph Beuys (1921-1986). Il déclare «*Parce que Duchamp s’est arrêté au moment où il aurait pu developper une théorie sur la base du travail accompli*; et la théorie qu’il aurait pu développer, c’est moi qui la developpe aujourd’hui*». Joseph Beuys désire aller plus loin en déclarant que tout tout Homme est artiste, suite logigue selon lui, de la pensée de Duchamp, en créant des œuvres tels que «*Infiltration homogène pour piano à queue*» ou encore «*Intuition*» réalisé réciproquement en 1966 et 1968.


Cependant, l’influence de Marcel Duchamp ne s’est pas arrêté dans les Années 60-70, mais a également eut une répercussion chez les artistes des Années 90.

On peut ainsi s’intéresser à Bertrand Lavier, artiste français, qui s’approche des ready-made par le principe de décontextualisation de l’objet, souvent de consommation courante, en le placant dans le cadre abstrait d’un musée, mais à celà il recouvre l’objet d’une couche de peinture reproduisant mimétiquement sa couleur de surface afin de complexifier la démarche. Il réalise également des superpositions d’objets qui n’ont apparemment rien en commun, comme «*Brandt sur Hafner*». Par ce frigidaire posé sur un coffre-fort, B. Lavier, joue avant tout sur la déconstruction des codes de notre société, et plus précisement encore, sur ceux de l’art, remettant en cause, tout comme Duchamp, le rôle et la fonction de l’art.
L’œuvre de Sherrie Levine, «*Fountain 5*» par le sujet est clairement une sorte d’hommage à Duchamp. Mais elle apporte un regard critique tant elle place son «*Fountain*» dans un nouveau contexte dû notamment à l’utilsation du bronze doré contrastant avec la caractère rugeux et naturel de l’urinoir de Duchamp. Elle interroge également l’originalité de l’œuvre d’art et la notion même de création et de paternité artistique.

Enfin pour avoir un regard encore plus contemporain, on peut voir un lien avec l’artiste autrichien Erwin Wurm qui délaisse les moyens et les techniques traditionnelles de la sculpture afin d’exprimer la notion d’espace et de formes. Il souhaite tout comme Marcel Duchamp de rendre visible l’abscence par la déconstruction des éléments traditionnels, par notamment l’utilisation d’objet d’usage courant comme c’est le cas pour «*Once Minute Sculpture*». One minute sculpture, est le titre générique des œuvres qu’Erwin Wurm réalise en invitant une personne à se mettre en situation temporaire avec un vêtement ou un objet. Cette œuvre convoque donc, comme le souligne Emmanuel Latreille, «*…deux histoires essentielles dans l’art du XXe siècle : celle relative aux objets (le ready-made) et celle relative au corps (la performance)*».

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J'espère que ce petit texte, va donner envie à d'autres d'écrire...
J'ai hâte de vous lire;)
 
L'enfer est pavé de bonnes intentions.
J'entend déjà les fourches gratter le sol et les ricannements faire écho sous les voutes.
 
Le champ d'investigation est tellement large qu'il faudra aborder ces points avec prudence et nuance. (...) Bon je vous préviens, ca risque d'être un peu ch***t:D;)

D'autant que si on se réfère à l'une des œuvres les plus connues de l'artiste avec lequel tu inaugures ce fil, la nuance est de mise. Chier dans l'urinoir ne te pose pas en "critique" ou biographe, mais en nouvel adepte et acteur du dadaïsme, ce dont je te félicite grandement.
 
j'ai un mauvais pressentiment quant à l'avenir de ce fil:siffle: :(

Mais bon tans pis, il mérite d'exister et c'est déjà pas mal:D
 
oui, enfin bon, là tu donnes aussi le bâton pour que tout s'éparpille non?

Bon j'avoue, c'est de ma faute:rose: :rose:
Reprenons le chemin du fil, si vous voulez bien?;)

ps: Ayant reçu un aimable coup de boule vert, je me pose une question. Ai-je bien fait de commencer par Duchamp? Je peux attaquer sur l'art préhistorique en abordant l'animisme et les arts premiers? Néandertal fut-il le premier artiste?

ps 2: Mais pour l'instant, peu de personnes se sont attelées au débat:D

ps 3: Si vous avez une meilleur idée pour l'emplacement de ce fil....:siffle: :D
 
ben moi je trouve que les toilettes au fond a gauche c'etait un bon debut pour refaire l'histoire de l'art...,nan?

n'oublie pas de tirer la chasse d'eau en partant et ferme la porte.
et prend une photo du processus.
tu pourras venir la poster, ici.

car, ici, c'est un lieu conceptuel.

;)
 
en fait, tu es gardien de musée.

Mais, si je comprend bien, le gardien de musée, finalement, avec son uniforme, posé là, dans un coin, il est lui aussi une sorte d'oeuvre d'art au milieu de celles qu'il est sensé garder.

Non ?

Il faudrait exposer des gardiens de musée avec une chaise vide posée près de la porte qui jetterait sur les visiteur un regard à la fois ennuyé et soupçonneux.

Ou accepter d'être visité chez soi par des voleurs de chaises déguisés en gardien de musée.

Wouuu, je vais vendre le concept à Jack Lang !




Ah mince, Jack Lang ne serait plus ministre des concepts avec des chaises dedans aux dires de mes sources...
Quel gâchis !