La bouteille est pleine. Pleine de vide, va falloir penser à la remplir en la vidant.
Vous me suivez?
J'en ai des choses à dire sur la bouteille.
Ma bouteille est ma meilleure amie. Un temps, elle me suivait partout. Depuis quelques mois, j'ai appris à m'en détacher. Elle reste souvent sur le bord de mon lit. Quelques jours, et puis, hop poubelle. Au début, impossible de m'en séparer. Maintenant, ça me les casse de l'emporter. Guérie? Vous croyez que c'est un signe cette bouteille au bord de mon lit? Moi j'dis que oui. Parce que ma bouteille c'était comme mon ombre. Genre, j'ai tout, je vérifie, mes clés, mon natel (c'est un téléphone portable en CH), mon porte-monnaie, ma tête et ma bouteille. Hop, prête à affronter le M1 (c'est le nom du métro qui m'amène sur le campus). Si plus de bouteille, quitte à louper l'avion, je passais dans un magaz pour en acheter une. J'avais une alignée de bouteilles chez moi, par terre, partout, Aurélie? Qu'est-ce que c'est que ce bazar? Un jour, j'ai découvert que j'étais pas la seule à avoir besoin d'une bouteille. C'était un objet contra-phobique, comme pour beaucoup d'entre nous.
Youhouhou. C'était ! ! ! C'est du passé non, ce temps?
Tralalalalèèèère. Je fais la nique à ma bouteille. Vous savez quand j'ai su? Lorsque j'ai acheté un sac à main, un truc de nana, pour faire nana dans la rue, un tout petit sac, jaune, si petit qu'il ne pouvait faire entrer ma bouteille. J'avais fait exprès. J'avais passé une nouvelle étape. Paraît qu'il me va bien ce sac. Tout un symbole.
Ma bouteille est pas vraiment belle, ni vraiment moche. Elle est "no expression" (c'est le nom d'un smiley sur ichat), mais un jour, je vais la décorer, en y mettant une fleur tiens.
Ma bouteille est vide de sens.
J'vais aller vider les dernières gouttes dans mes rêves.
Bonnet de bouteille!