Voilà. J'ai pété les plombs et j'en paie le prix.
Je vais être trop long, je sais. Modérez moi, banissez moi, mais faut que je m'épanche.
Je me suis abonné à office 365 via mon iPad et j'ai essayé de me connecter via un mac : j'ai tout pété chez Microsoft.
C'était fatal. Après m'être abonné sur l'iPad, je me dis, que tient, puisque j'ai 5 licences d'Office sur machines de bureau, je vais installer la dernière version d'Office sur OS X et sur W8 sur Bootcamp, histoire d'avoir à peu près les mêmes mises en pages sur ma machine qu'à un des mes boulots (sur l'autre c'est pas possible, à moins d'avoir une machine à remonter le temps).
Je me connecte sur mon compte Office 365, et là : "Désolé, votre compte n'est pas accessible... Une erreur est survenue : x08cvgf34567i98xvgt_}#dfr34/e"
Et : "Veuillez contacter le service technique, nous avons besoin de votre aide pour résoudre ce problème".
J'en ai oublié d'être énervé dis donc. Microsoft a besoin de moi pour résoudre un problème technique. Ivre d'orgueil, blindé de mes compétences enfin reconnues, je fais ni une ni deux, je téléphone au service technique. Enfin, deux semaines plus tard, faute de temps.
143 et tout ça.
- Bonjour monsieur je m'appelle FD, et je vais vous aider (la suite montra que cette affirmation était assez imprudente).
- Vous avez besoin de moi.
- Oui monsieur.
- ...
- En quoi puis-je vous aider, monsieur.
- Alors voilà. Je me suis abonné à Office 365, j'ai une erreur quand je me connecte à mon compte qui est donc inaccessible et on me conseille de vous contacter pour que je puisse vous aider à la résoudre.
- Oui monsieur. Quel genre d'erreur ?
- Une erreur x08cvgf34567i98xvgt_}#dfr34/e
- Je vois monsieur. Vous avez un mac ?
Là, ils sont très forts, chez Microsoft. On sent le coaching pointu. T'as une erreur improbable avec un truc Microsoft, paf, ils devinent que t'as un mac. Va comprendre pourquoi.
S'en suit toute une procédure de sécurité, des envois de mots de passe par mail et tout ça, puis le gars me dit :
- Nous sommes au courant.
- Ah ?
- Oui, c'est un problème temporaire qui sera résolu ce soir. Puis-je vous être utile à autre chose ?
Trop forts.
- Ben oui, mais ça dure depuis deux semaines, quand même.
- Ah, alors je vais m'occuper de votre problème. Ne quittez pas, je me renseigne.
- Je...
- Bip, bip.
Le gars a pris peur, manifestement.
Ça fait rien, je retéléphone.
Voix féminine, cette fois.
- Bonjour, je m'appelle NL, je vais vous aider. Quel est votre problème ?
- Alors voilà. J'ai un mac.
- Effectivement.
- Non, je veux dire que je me suis abonné etc... Je redébite (pas trop rapidement, histoire de faire durer le plaisir).
- Je vous comprends, monsieur.
- Super.
- Puis je vous être utile à autre chose ?
- Ben, en fait, si je pouvais installer Office, ça m'arrangerait.
- Oui.
- ...
- Je me renseigne. Acceptez-vous de patienter ?
- Il y a une autre possibilité ?
- Oui, monsieur. Vous pouvez raccrocher. Puis-vous être utile à autre chose ?
- Non, non, je patiente...
- Bien, monsieur. Donc, avec l'autorisation que vous venez de me donner, je vous laisse patienter.
- ...
- ... Etc ...
- Monsieur bigdidou, je vous remercie beaucoup d'avoir patienté (faux-cul, avec ça). J'ai transmis votre problème à notre service technique.
Combien d'abonnements pour Office 365 avez-vous souscrit ?
Je vacille. Elle va me dire que je ne suis pas abonné. J'ai dû oublié que j'avais résilié. Je vais crouler sur le ridicule.
- Eh, bien, je... Hum...
- Vous avez deux abonnements, monsieur.
Je suis au bord du précipice. Elle triomphe :
- Comme vous avez deux abonnements, vous ne pouvez donc pas vous connecter sur un seul. Puis je vous être utile à autre chose ?
Je tente le solennel :
- Madame, je vous jure sur l'honneur que malgré tout le bonheur que j'ai à donner de l'argent à Microsoft, je n'ai souscrit qu'un seul abonnement à Office.
Le coup semble porter.
- Ah... Je comprends, monsieur...
Hélas pour moi, son entrainement intensif paye, et elle porte l'estocade :
- Eh bien il s'agit d'un bogue. Votre compte a été dupliqué. Cela explique que vous ne puissiez pas vous connecter. Puis je vous être utile à autre chose ?
- Oui.
- ...
- Pourriez-vous arranger ça ?
- Je comprends, monsieur. Je vais devoir contacter le service technique. Acceptez-vous de patienter ?
- Voui (j'ai compris la leçon).
- ... Etc ...
- Monsieur bigdidou, je vous remercie beaucoup d'avoir patienté. Nous avons besoin d'informations complémentaires.
Puis-je m'introduire (j'attrape fébrilement le tube de vaseline que j'ai toujours dans la poche gauche de ma blouse en cas d'urgence) dans votre ordinateur (je me détends un peu) ?
- Faites. Introduisez-vous.
- Bien, monsieur. Donc, vous me donnez la permission de m'introduire pour faire une capture...
- Heu...
- ... de votre écran lorsque vous êtes connecté à votre compte Office ?
- Voui (un peu intimidé, quand même). Sauf que je ne peux précisément pas me connecter. C'est un peu pour ça que je vous téléphone.
- Oui, monsieur, je comprends. Mais je dois prendre une capture de votre écran.
Comme vous venez de m'en donner l'autorisation, etc...
S'en suit une procédure interminable essentiellement composées de précautions oratoires. Une utile capture de mon beau message d'erreur est réalisé. Pour simplifier la procédure, j'ai fait réaliser la capture sur l'ordinateur du boulot qui est un PC. Je m'en mordrai les doigts, plus tard, la bête tournant encore sous XP. Un peu potache, je demande :
- L'introduction s'est bien passée ? Vous avez vu quelque chose ?
- Oh ! Non monsieur, je ne suis pas autorisée à regarder les captures d'écran ! Je transmets donc cette capture d'écran à notre service technique. Puis-je vous retéléphoner pour vous tenir au courant ?
- (penaud) Bien entendu...
- Bien monsieur, puisque j'ai votre autorisation, je vous retéléphonerai donc pour vous tenir au courant des solutions de notre service technique. Puis-je vous être utile à autre chose, monsieur bigdidou ?
- Non... Je vous remercie...
- Bien, monsieur. Puis-je raccrocher ?
- Oui madame...
- Bien, je vous remercie d'avoir contacté le service technique de Microsoft. Au revoir, monsieur.
- Au...
- Biiiiiip.
Je suis content. Plus d'une demi-heure, mais mon problème est presque résolu. Je suis super efficace, quand je veux. Et puis, on a beau dire, rester aimable et courtois, ça paye.
Une semaine après (quand même...), ce matin, appel inconnu.
- Bonjour, monsieur bigdidou. Je suis NL du service technique de Microsoft. Je vous rappelle à propos de votre problème de compte Office.
Chouette, ils ont débloqué le bouzin.
Hélas, elle est en forme. Elle attaque d'emblée.
- A partir de quel système vous êtes vous abonné à Office ?
- (gêné) je ne me souviens plus très bien. On fait des trucs, des fois...
- ...
- C'est important ?
- ...
- (je suis au supplice) A partir d'un iPad...
- Vous connectez-vous toujours à votre compte avec un mac ?
- Oh, là, là... Oui...
- Donc, vous vous connectez sur un compte Office auquel vous avez souscrit à partir d'un iPad avec un Mac ?
Je comprends, monsieur.
Moi, je ne comprends pas si c'est de la pitié ou de la menace qu'il y a dans le ton de sa voix. Du dégout, en tout cas.
Je sens qu'elle va me demander pourquoi pour prendre vraiment du plaisir, il faut que j'utilise les draps des enfants pour m'essuyer, quand je me suis roulé nu dans la litière du chat, juste avant qu'il devienne indispensable de la changer.
Je mens effrontément, et c'est ma perte :
- Oui, mais non. C'est sur mon PC que je veux utiliser Office.
Elle n'attendait que ça. Glaciale :
- Oui, monsieur, mais vous avez Windows XP.
Elle va appeler la sécurité, c'est sûr.
- (désespéré, et donc distrait) Sur mon mac ???
- Non, monsieur, sur votre ordinateur. (Une petite faille du coaching, sans doute. Ou pas).
Ah, zut. Je me rappelle... Quel con !
- Oui, mais celui là, c'est un autre de mes ordinateurs professionnel, je n'installe rien dessus. C'était juste pour vous montrer le message d'erreur...
- Je comprends monsieur. Donc, vous n'utilisez pas Office sur votre PC.
- Mais, si, mais pas sur celui -là. Sur la partition bootcamp de mon mac.
- ... ?
- Disons l'équivalent de Windows 8 virtualisé sur mac.
- Donc, monsieur, je comprends que vous utilisez Office auquel vous avez souscrit sur un iPad sur votre mac dans un système Windows que vous y avez virtualisé. Je vais devoir en référer au service technique.
Son ton me glace d'horreur. Ils vont prononcer la peine de mort. Et puis, brutalement, sous la pression et la panique qui devient terreur, je bascule.
- Madame, j'ai compris. C'est une blague. Vous êtes ironique. Vous vous moquez de moi.
- Non, monsieur. Je... Heu... Bien sur que non... (Je sens qu'elle cherche dans ses fiches).
- Si, vous vous moquez de moi.
- (à son tour de se raccrocher aux branches) Non, monsieur. Vous avez Windows XP. Le support de ce système...
- Ouiiiii, j'ai Windows XP. Ouiiiii, j'adore ce système. Mais arrêtez de vous préoccuper de ma vie. C'est sur vos serveurs que ça se passe. Mon compte est bloqué, quelque soit la machine, le navigateur, c'est si difficile à comprendre ?
- (le professionnalisme revient) Je comprends, monsieur. Je vais essayer...
- Madame...
- Oui, monsieur ?
- N'essayez pas, n'essayez rien. Faites les choses. Arrêtez de vous moquer. Arrêtez de me punir parce que j'ai un mac. C'est de la discrimination. C'est très grave, madame. Et puis j'ai rien fait, c'est pas ma faute. Je suis pas responsable. Pourquoi vous me faites ça ? Qu'est-ce que je vous ai fait ?
Ma secrétaire passe prudemment le tête dans l'entrebâillement de la porte. Elle se demande si elle appelle la sécurité ou les urgences psy avec les produits qui vont bien.
Miss Microsoft prend un peu peur, quand même, mais réalise que par le trou du téléphone, il ne peut théoriquement rien lui arriver. A moins d'un bogue.
- Je comprends, monsieur. Je vais en référer à notre service technique, et je prends sur moi de noter que vous m'autorisez à vous tenir au courant. Puis je vous être utile à autre chose ?
- Naaaaaaaaan.
- Merci d'avoir contacté le service technique de Microsoft. Au revoir monsieur. Puis-je raccrocher ?
- Je vous le conseille fortement...
- Biiip
Et voilà, c'est fini. On a tant ressassé les mêmes théories. On a tellement tiré chacun de notre côté
Que voilà, c´est fini. Je n'aurai probablement jamais la joie d'avoir de jolies mises en page conservées sur mon ordinateur personnel.
Heureusement, grâce à mon épouse, j'ai pu rapidement prendre de la distance avec ça. Comme elle me l'a fait remarquer, je n'ai aucune raison de bosser à la maison sur mes documents professionnels. En famille, on s'occupe se la famille. Et du coup, pour Office 365, ben c'est tant mieux.
Et puisqu'on en parle, je ferais bien de relire corriger le rapport de stage de ma fille. Ça serait dommage qu'il reste des fautes : elle vient de passer des heures sur un ordinateur au collège pour le présenter de façon magnifique.
Sur Word 2013.
Je vais être trop long, je sais. Modérez moi, banissez moi, mais faut que je m'épanche.
Je me suis abonné à office 365 via mon iPad et j'ai essayé de me connecter via un mac : j'ai tout pété chez Microsoft.
C'était fatal. Après m'être abonné sur l'iPad, je me dis, que tient, puisque j'ai 5 licences d'Office sur machines de bureau, je vais installer la dernière version d'Office sur OS X et sur W8 sur Bootcamp, histoire d'avoir à peu près les mêmes mises en pages sur ma machine qu'à un des mes boulots (sur l'autre c'est pas possible, à moins d'avoir une machine à remonter le temps).
Je me connecte sur mon compte Office 365, et là : "Désolé, votre compte n'est pas accessible... Une erreur est survenue : x08cvgf34567i98xvgt_}#dfr34/e"
Et : "Veuillez contacter le service technique, nous avons besoin de votre aide pour résoudre ce problème".
J'en ai oublié d'être énervé dis donc. Microsoft a besoin de moi pour résoudre un problème technique. Ivre d'orgueil, blindé de mes compétences enfin reconnues, je fais ni une ni deux, je téléphone au service technique. Enfin, deux semaines plus tard, faute de temps.
143 et tout ça.
- Bonjour monsieur je m'appelle FD, et je vais vous aider (la suite montra que cette affirmation était assez imprudente).
- Vous avez besoin de moi.
- Oui monsieur.
- ...
- En quoi puis-je vous aider, monsieur.
- Alors voilà. Je me suis abonné à Office 365, j'ai une erreur quand je me connecte à mon compte qui est donc inaccessible et on me conseille de vous contacter pour que je puisse vous aider à la résoudre.
- Oui monsieur. Quel genre d'erreur ?
- Une erreur x08cvgf34567i98xvgt_}#dfr34/e
- Je vois monsieur. Vous avez un mac ?
Là, ils sont très forts, chez Microsoft. On sent le coaching pointu. T'as une erreur improbable avec un truc Microsoft, paf, ils devinent que t'as un mac. Va comprendre pourquoi.
S'en suit toute une procédure de sécurité, des envois de mots de passe par mail et tout ça, puis le gars me dit :
- Nous sommes au courant.
- Ah ?
- Oui, c'est un problème temporaire qui sera résolu ce soir. Puis-je vous être utile à autre chose ?
Trop forts.
- Ben oui, mais ça dure depuis deux semaines, quand même.
- Ah, alors je vais m'occuper de votre problème. Ne quittez pas, je me renseigne.
- Je...
- Bip, bip.
Le gars a pris peur, manifestement.
Ça fait rien, je retéléphone.
Voix féminine, cette fois.
- Bonjour, je m'appelle NL, je vais vous aider. Quel est votre problème ?
- Alors voilà. J'ai un mac.
- Effectivement.
- Non, je veux dire que je me suis abonné etc... Je redébite (pas trop rapidement, histoire de faire durer le plaisir).
- Je vous comprends, monsieur.
- Super.
- Puis je vous être utile à autre chose ?
- Ben, en fait, si je pouvais installer Office, ça m'arrangerait.
- Oui.
- ...
- Je me renseigne. Acceptez-vous de patienter ?
- Il y a une autre possibilité ?
- Oui, monsieur. Vous pouvez raccrocher. Puis-vous être utile à autre chose ?
- Non, non, je patiente...
- Bien, monsieur. Donc, avec l'autorisation que vous venez de me donner, je vous laisse patienter.
- ...
- ... Etc ...
- Monsieur bigdidou, je vous remercie beaucoup d'avoir patienté (faux-cul, avec ça). J'ai transmis votre problème à notre service technique.
Combien d'abonnements pour Office 365 avez-vous souscrit ?
Je vacille. Elle va me dire que je ne suis pas abonné. J'ai dû oublié que j'avais résilié. Je vais crouler sur le ridicule.
- Eh, bien, je... Hum...
- Vous avez deux abonnements, monsieur.
Je suis au bord du précipice. Elle triomphe :
- Comme vous avez deux abonnements, vous ne pouvez donc pas vous connecter sur un seul. Puis je vous être utile à autre chose ?
Je tente le solennel :
- Madame, je vous jure sur l'honneur que malgré tout le bonheur que j'ai à donner de l'argent à Microsoft, je n'ai souscrit qu'un seul abonnement à Office.
Le coup semble porter.
- Ah... Je comprends, monsieur...
Hélas pour moi, son entrainement intensif paye, et elle porte l'estocade :
- Eh bien il s'agit d'un bogue. Votre compte a été dupliqué. Cela explique que vous ne puissiez pas vous connecter. Puis je vous être utile à autre chose ?
- Oui.
- ...
- Pourriez-vous arranger ça ?
- Je comprends, monsieur. Je vais devoir contacter le service technique. Acceptez-vous de patienter ?
- Voui (j'ai compris la leçon).
- ... Etc ...
- Monsieur bigdidou, je vous remercie beaucoup d'avoir patienté. Nous avons besoin d'informations complémentaires.
Puis-je m'introduire (j'attrape fébrilement le tube de vaseline que j'ai toujours dans la poche gauche de ma blouse en cas d'urgence) dans votre ordinateur (je me détends un peu) ?
- Faites. Introduisez-vous.
- Bien, monsieur. Donc, vous me donnez la permission de m'introduire pour faire une capture...
- Heu...
- ... de votre écran lorsque vous êtes connecté à votre compte Office ?
- Voui (un peu intimidé, quand même). Sauf que je ne peux précisément pas me connecter. C'est un peu pour ça que je vous téléphone.
- Oui, monsieur, je comprends. Mais je dois prendre une capture de votre écran.
Comme vous venez de m'en donner l'autorisation, etc...
S'en suit une procédure interminable essentiellement composées de précautions oratoires. Une utile capture de mon beau message d'erreur est réalisé. Pour simplifier la procédure, j'ai fait réaliser la capture sur l'ordinateur du boulot qui est un PC. Je m'en mordrai les doigts, plus tard, la bête tournant encore sous XP. Un peu potache, je demande :
- L'introduction s'est bien passée ? Vous avez vu quelque chose ?
- Oh ! Non monsieur, je ne suis pas autorisée à regarder les captures d'écran ! Je transmets donc cette capture d'écran à notre service technique. Puis-je vous retéléphoner pour vous tenir au courant ?
- (penaud) Bien entendu...
- Bien monsieur, puisque j'ai votre autorisation, je vous retéléphonerai donc pour vous tenir au courant des solutions de notre service technique. Puis-je vous être utile à autre chose, monsieur bigdidou ?
- Non... Je vous remercie...
- Bien, monsieur. Puis-je raccrocher ?
- Oui madame...
- Bien, je vous remercie d'avoir contacté le service technique de Microsoft. Au revoir, monsieur.
- Au...
- Biiiiiip.
Je suis content. Plus d'une demi-heure, mais mon problème est presque résolu. Je suis super efficace, quand je veux. Et puis, on a beau dire, rester aimable et courtois, ça paye.
Une semaine après (quand même...), ce matin, appel inconnu.
- Bonjour, monsieur bigdidou. Je suis NL du service technique de Microsoft. Je vous rappelle à propos de votre problème de compte Office.
Chouette, ils ont débloqué le bouzin.
Hélas, elle est en forme. Elle attaque d'emblée.
- A partir de quel système vous êtes vous abonné à Office ?
- (gêné) je ne me souviens plus très bien. On fait des trucs, des fois...
- ...
- C'est important ?
- ...
- (je suis au supplice) A partir d'un iPad...
- Vous connectez-vous toujours à votre compte avec un mac ?
- Oh, là, là... Oui...
- Donc, vous vous connectez sur un compte Office auquel vous avez souscrit à partir d'un iPad avec un Mac ?
Je comprends, monsieur.
Moi, je ne comprends pas si c'est de la pitié ou de la menace qu'il y a dans le ton de sa voix. Du dégout, en tout cas.
Je sens qu'elle va me demander pourquoi pour prendre vraiment du plaisir, il faut que j'utilise les draps des enfants pour m'essuyer, quand je me suis roulé nu dans la litière du chat, juste avant qu'il devienne indispensable de la changer.
Je mens effrontément, et c'est ma perte :
- Oui, mais non. C'est sur mon PC que je veux utiliser Office.
Elle n'attendait que ça. Glaciale :
- Oui, monsieur, mais vous avez Windows XP.
Elle va appeler la sécurité, c'est sûr.
- (désespéré, et donc distrait) Sur mon mac ???
- Non, monsieur, sur votre ordinateur. (Une petite faille du coaching, sans doute. Ou pas).
Ah, zut. Je me rappelle... Quel con !
- Oui, mais celui là, c'est un autre de mes ordinateurs professionnel, je n'installe rien dessus. C'était juste pour vous montrer le message d'erreur...
- Je comprends monsieur. Donc, vous n'utilisez pas Office sur votre PC.
- Mais, si, mais pas sur celui -là. Sur la partition bootcamp de mon mac.
- ... ?
- Disons l'équivalent de Windows 8 virtualisé sur mac.
- Donc, monsieur, je comprends que vous utilisez Office auquel vous avez souscrit sur un iPad sur votre mac dans un système Windows que vous y avez virtualisé. Je vais devoir en référer au service technique.
Son ton me glace d'horreur. Ils vont prononcer la peine de mort. Et puis, brutalement, sous la pression et la panique qui devient terreur, je bascule.
- Madame, j'ai compris. C'est une blague. Vous êtes ironique. Vous vous moquez de moi.
- Non, monsieur. Je... Heu... Bien sur que non... (Je sens qu'elle cherche dans ses fiches).
- Si, vous vous moquez de moi.
- (à son tour de se raccrocher aux branches) Non, monsieur. Vous avez Windows XP. Le support de ce système...
- Ouiiiii, j'ai Windows XP. Ouiiiii, j'adore ce système. Mais arrêtez de vous préoccuper de ma vie. C'est sur vos serveurs que ça se passe. Mon compte est bloqué, quelque soit la machine, le navigateur, c'est si difficile à comprendre ?
- (le professionnalisme revient) Je comprends, monsieur. Je vais essayer...
- Madame...
- Oui, monsieur ?
- N'essayez pas, n'essayez rien. Faites les choses. Arrêtez de vous moquer. Arrêtez de me punir parce que j'ai un mac. C'est de la discrimination. C'est très grave, madame. Et puis j'ai rien fait, c'est pas ma faute. Je suis pas responsable. Pourquoi vous me faites ça ? Qu'est-ce que je vous ai fait ?
Ma secrétaire passe prudemment le tête dans l'entrebâillement de la porte. Elle se demande si elle appelle la sécurité ou les urgences psy avec les produits qui vont bien.
Miss Microsoft prend un peu peur, quand même, mais réalise que par le trou du téléphone, il ne peut théoriquement rien lui arriver. A moins d'un bogue.
- Je comprends, monsieur. Je vais en référer à notre service technique, et je prends sur moi de noter que vous m'autorisez à vous tenir au courant. Puis je vous être utile à autre chose ?
- Naaaaaaaaan.
- Merci d'avoir contacté le service technique de Microsoft. Au revoir monsieur. Puis-je raccrocher ?
- Je vous le conseille fortement...
- Biiip
Et voilà, c'est fini. On a tant ressassé les mêmes théories. On a tellement tiré chacun de notre côté
Que voilà, c´est fini. Je n'aurai probablement jamais la joie d'avoir de jolies mises en page conservées sur mon ordinateur personnel.
Heureusement, grâce à mon épouse, j'ai pu rapidement prendre de la distance avec ça. Comme elle me l'a fait remarquer, je n'ai aucune raison de bosser à la maison sur mes documents professionnels. En famille, on s'occupe se la famille. Et du coup, pour Office 365, ben c'est tant mieux.
Et puisqu'on en parle, je ferais bien de relire corriger le rapport de stage de ma fille. Ça serait dommage qu'il reste des fautes : elle vient de passer des heures sur un ordinateur au collège pour le présenter de façon magnifique.
Sur Word 2013.
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