Je découvre seulement aujourd'hui avec stupéfaction le nom de l'auteur de ce fil, pourtant épinglé (le fil, l'auteur, si seulement ce n'était que ça...).
Je comprends donc à quoi il passe son temps et ça explique mieux mes ennuis.
Il faut tout d'abord savoir que nous ne sommes pas tout à fait des hominidés. Les "big" se sont en effet détachés du singe très tôt au cours de l'évolution pour former une branche évolutive entre les chimpanzés et les homo sapiens, le big sapiens. Celui-ci a essaimé en Europe où il ne laisse jamais indifférent, en raison des avancées dont il a été à l'origine partout où il est présent, dans des domaines aussi différent que la pensée philosophique, les sciences humaines, les sciences dures. Personne ne peut nier l'influence positive sur la civilisation du big didou (naturellement), mais aussi du big orneau, du big malion, et, jusqu'à il y a peu, du big leboski.
Cette proximité avec les singes nous est très importante, mais comme en toute chose, il faut savoir garder mesure, et je me dois de vous alerter. J'en profite pour vous demander de l'aide.
Voilà.
Comme tous les big, je suis profondément philantrope (et pithécophile, sans connotation autre que de souhaiter l'amélioration de la condition des singes, même si ça n'est manifestement pas aussi restrictif pour tous).
Je dispose donc dans les Ardennes d'un grand parc naturel ou je recueille des bonobos orphelins, qui nous sont envoyés du mone entier. les derniers sont un couple de soeurs provenant des égouts de New York où il s'étaient réfugiés après l'arrestion de leurs parents par une milice mormone (personne ne sait pourquoi, mais c'est pour dire...).
Le gardien de cette réserve est un vieux belge un peu bougon, d'aspect sympathique (dont j'aurais donc dû me méfier) qui semblait faire correctement son travail, mais dont, à l'évidence je dois me séparer.
Depuis quelques temps, je suis en effet confronté à une surprenante "épidémie". Les naissances de bonobos à l'étrange aspect se multiplient. Ces animaux posent d'énormes problèmes, et leurs troubles du comportement, générateurs de difficultés d'intégraton et de graves conflits, est totalement inexplicable.
Tout d'abord ils ne répondent plus qu'au prénom "Léon". Ceci est un grand malheur pour moi, car, fidèle de la marque Apple, j'appelle souvent "Marc" mes bonobos marqué d'un beau rouge sur leur postérieur, pour des raisons évidentes (quelle plus belle référence à Apple que le rouge d'un Marc Bonobo ?). Ensuite, leurs cris ont une sonorité très inhabituelle, comme s'ils avaient un accent bizarre ou rigolo, et ils ne sont pas du tout pris au sérieux par les autres animaux, quand ils sont compris, et c'est loin d'être toujours le cas. Et ils ne font rien pour arranger les choses : ils poussent toujours leur cri "une fois", au lieu d'essayer plusieurs fois.
Ils ne supportent plus de vivre en hauteur, dans les arbres, mais ne se sentent à l'aise que sur des surfaces plates.
Pour la nourriture, c'est devenu infernal. Ils ne mangent plus que notre nourriture de base, de vieilles frites assorties de moules ayant fait leur temps, mais fournies gratuitement par un partenaire de la restauration rapide belge. Une sorte de tic gène considérablement leur alimentation et devient source de dénutrition. Dès qu'ils ont leur cornet de frite à la patte, ils la retournent pour contempler la face dorsale de leur poignet, faisant chuter leur repas. Un peu comme s'ils étaient habités par l'irrépressible envie de regarder une montre pour donner l'heure dès qu'on leur donne leurs frites.
Sinon, impossible de leur faire manger le moindre fruit. Je ne vous parle évidemment pas des factures de bières à la banane qui ont explosé.
Je me demande donc si mon gardien belge ne vit pas trop au milieu (voire beaucoup trop au milieu) de certains de nos pensionnaires. Quant à cette montre belge, reconnaissable par son brasselet en cuir de moule tanné par les embruns de la Mer du Nord, retrouvée par le vétérinaire, elle est quand même très pertubante... Une montre suisse, je veux bien : tout le monde sait qu'une des activités principales des bonobos est de faire passer en fraude aux frontières des bijoux de luxe en les cachant dans leurs cavités naturelles. Mais quel bonobo pourrait confondre une montre belge avec un bijou de luxe ?
Il est donc urgent que je me sépare de Theb..., enfin, de mon gardien.
Je n'exigerai pas de vous son poil soyeux, ni son implication auprès des bonobos (si elle pouvait être moins profonde, même, ça m'arrangerait), mais les conditions de vie sont rudes, la nourriture monotone (la même que les bonobos, des surplus de frites et de moules, pas toujours hyperfraîches et n'ayant pas connu le bonheur d'une parfaite chaîne du froid), mais parfaitement acceptable pour un belge. Surtout avec les quelques fruits et la bière à la banane à volonté. Je suis prêt à restaurer un peu le baraquement (une vieille baraque à frites de la place Polaert, évidemment) et remplacer la friteuse, abîmée, c'est vrai, par des tentatives malheureuses de faire frire différentes choses que je ne saurais nommer par le gardien actuel.
Merci pour vos propositions.
PS : non, et d'ailleurs, j'ai des, enfin, un ami belge (bon, que je ne vois plus depuis qu'il m'a emmené mangé dans un Léon de Bruxelles). Et j'adore les poètes romantiques flamands (non, là, je déconne).