Hop, copier/coller du post de Deviantart.com traduit par comradE Ogilvy pour Macplus :
"Désolé, il fallait que je poste cela, car c'est pratiquement la chose la plus dégoûtante que j'aie jamais entendue. J'ai lu dessus toute la semaine, et maintenant que j'ai du temps, j'ai pensé que je pouvais écrire quelque chose là-dessus, de façon à ce que tous ceux qui ne lisent pas The Register ou SlashDot puisse entendre parler du dernier projet de la Bête. J'ai pensé que cela était probablement le forum le plus adapté, dans la mesure où cela concerne n'importe qui utilisant un ordinateur, mais sentez-vous libres de le mettre ailleurs. Je voulais juste qu'une partie de cela fusse connu par les masses.
Et pour ceux qui s'effrayent de longues contributions : ignorez celle-ci, mais à votre péril. J'aimerais aussi lire vos réactions sur cela.
Plus tôt dans la semaine, Microsoft a esquissé ses plans pour sa prochaine génération de systèmes d'exploitation, nom de code Longhorn / Palladium. Parmi toutes les spécifications qu'ils cherchent à vendre, se trouvaient les fonctions de "réseau sécurisé" offertes par l'OS.
Premièrement :
Microsoft prévoit d'implémenter Palladium DRM (Digital Rights Management) sur une puce hadware, initialement implantée sur la carte mère, mais plus tard intégrée au processeur, et utilisant des flux de cryptage matériels. Le but est d'associer un drapeau à chaque fichier sur l'ordinateur, avec une signature numérique informant un serveur distant de sa nature. Si ce fichier est inautorisé, le serveur distant ordonnera à votre ordinateur de ne pas vous laisser l'ouvrir.
À la base, il s'agit d'une tentative pour mettre un terme à l'échange de MP3 et de warez.
Deuxièmement :
Avant qu'une application puisse se lancer, elle aussi devra se faire "vérifier" par un autre serveur. Si le code du programme ne correspond à aucun des codes authentifiés, l'ordinateur en refusera l'exécution. Cela, à nouveau, est fait pour empêcher votre ordinateur d'exécuter des applications "inautorisées" - qui pourraient être du warez, ou bien juste un freeware astucieux dont les auteurs ne peuvent pas payer la certification. Microsoft sera en mesure de contrôler précisément ce qui peut ou non tourner sur votre ordinateur.
Troisièmement :
Comme la plupart d'entre vous le savent, Microsoft a recours à une stratégie qui consiste à rendre leur logiciel délibérément obsolète - compatibilité ascendante mais pas descendante. Avec les lois de la DMCA, il sera bientôt interdit d'essayer de développer un produit logiciel compatible avec les types de fichiers issus d'un autre programme (par exemple, pensez aux nombreuses applications bureautiques pour Linux qui ont obtenu quelque succès en traduisant leurs formats de fichiers abscons).
Cela a pour effet de tuer toute concurrence dans l'uf - dans la mesure ou vous n'êtes pas autorisé à rendre votre nouveau produit compatible avec les autres, personne ne l'utilisera. Et finalement, les gens cesseront d'utiliser des logiciels alternatifs, puisque personne ne pourra relire leurs documents. Le monde entier n'aura plus qu'un choix pour le logiciel - Microsoft.
Quatrièmement :
Palladium va efficacement interdire le logiciel gratuit, pas seulement le logiciel gratuit pour Windows, mais aussi pour Linux, Mac, en fait tout ordinateur fondé sur une carte-mère équipée de Palladium. Pourquoi ? Pour autoriser le programme à tourner sur une machine Palladium, vous aurez à payer pour que votre code soit certifié "sûr" par le service d'authentification du logiciel de Microsoft. Et quel esprit sensé ira payer pour un code sur lequel il aura travaillé des heures ? Ça ne vaudrait vraiment pas la peine.
Les choses deviennent pires quand elles en arrivent aux projets open source, comme Linux et BSD. Ceux d'entre vous qui connaissent savent que les projets open source sont créés par des développeurs indépendants tout autour du globe, qui font des programmes dans leur temps libre et les donnent au reste du monde gratuitement. Beaucoup d'entre eux livrent le code même librement, de façon à ce que, si vous le souhaitez, vous puissiez changer le programme (par exemple pour corriger des bugs, ajouter des fonctionnalités, etc.).
Ce serait déjà suffisamment grave que le propriétaire ait à payer des frais de certification. Mais CHAQUE MODIFICATION apportée au code source demandera un nouveau certificat séparé. Ceux qui utilisent Linux savent que tant de choses sont mises à jour si rapidement que c'est non seulement peu pratique, mais coûterait aux développeurs open source des millions de Dollars. Argent qu'ils n'ont évidemment pas, et Microsoft le sait.
Cinquièmement :
Le "réseau sécurisé". C'est ce qui fait vraiment pencher la balance en faveur de Palladium. Tout d'abord, ils vont le faire de telle façon qu'il sera possible de le contourner au niveau matériel. Mais c'est conçu de manière à ce que, si vous essayez de vous connecter à un serveur web Palladium, vous ne le pourrez pas. Les machines Palladium seront capables de communiquer uniquement avec d'autres machines Palladium, et les machines non-Palladium ne pourront le faire avec aucune machine Palladium.
À partir de là, si Palladium atteint la masse critique, il y aura des milliers de gens dans le monde qui seront incapables d'accéder à l'internet, ou même travailler sur un réseau avec des machines Palladium, d'où leur obligation de se "mettre à jour" en machines Palladium.
Sixièmement :
Ainsi que je l'ai pensé en premier lieu : quel est le problème, cela ne s'appliquera qu'aux machines basées sur une architecture x86 (notamment équipées de puces Athlon et Pentium, dans la mesure où seuls AMD et Intel se sont engagés pour l'instant). donc, je pourrais essayer une autre architecture hardware : comme Mac/PPC, ou le Sparc de Sun, ou toute sorte de processeur.
Mais j'ai alors compris que même si je faisais ainsi, je ne pourrais accéder au "réseau Palladium", qui pourrait inclure la totalité d'internet si le concept fait suffisamment son chemin. Ce qui fait que vous, tous les Mac users seraient effectivement verrouillés ; vous aussi devriez adopter une machine Palladium si vous voulez que votre ordinateur puisse faire quoi que ce soit.
Septièmement :
Palladium va permettre que vos documents puissent être contrôlés à distance. Non, ce n'est pas une plaisanterie. Si Microsoft juge que vous utilisez une version trop vieille d'Office, tout ce qu'ils ont à faire, c'est d'envoyer un message à votre ordinateur, et il ne sera plus capable de lire aucun de vos documents créés par cette application.
Encore plus sinistre est le fait que si Microsoft juge que n'importe lequel des documents sur votre machine les dérange (cela pourrait être du porno, ou bien un simple document contenant de l'information DeCSS ou anti-Palladium), ils peuvent simplement l'effacer ou l'altérer, non seulement sur votre PC, mais sur toute autre machine Palladium sur le réseau.
Cela fait remarquablement penser au "Ministère de la Vérité" du "1984" de George Orwell, dans lequel le gouvernement truque en permanence l'information, passée et actuelle, pour le pays entier, afin d'apparaître comme "correct" en toute circonstance.
Si Palladium se répand suffisamment, ce sera la mort de l'internet tel que nous le connaissons à présent. Plutôt que d'être contrôlé par nous, il le sera par Microsoft, et vous n'aurez d'autre choix que de faire exactement ce qu'ils disent.
Voilà pourquoi je tiens à dire cela au plus de gens possible avant que l'idée n'en devienne populaire, et que M$ s'arrange pour nous faire croire qu'il s'agit là de la meilleure chose depuis l'invention du pain tranché."
Ce message est particulièrement alarmiste, peut être même trop. Même si Microsoft a effectivement toutes ces petites idées perverses dans ces cartons, ce n'est pas pour autant qu'ils vont pouvoir les réaliser.
Tout d'abord, il faut que la victime... pardon, le propriétaire d'une machine Palladium soit connecté au net. Si on a une connexion permanente (câble, ADSL), on ne s'apperçoit de rien, en revanche, les bénéficiaires d'une ligne RTC vont sentir passer la douloureuse. De plus, nombre de PCistes (pas tous, hein, mais beaucoup) utilsent des softs en warez. S'ils se retrouvent à devoir payer tous leurs logiciels, la possession d'une machine Palladium va revenir à un coût à faire oublier le prix d'achat des PowerMacs.
Concernant le "droit de regard" que Microsoft se réserverait sur les fichiers, on se demande quelle entreprise acceptérait qu'une autre société puisse jeter un il à ses dossiers. Et je ne parle pas seulement de dossiers "sensibles", tels que les travaux juridiques d'un avocat, par exemple, mais également des fichiers de travail de n'importe quelle société. Le problème sera particulièrment épineux pour les entreprises du secteur informatique, surtout les éditeurs de logiciels.
chef, chef, notre super projet de la mort qui tue est à l'eau : Microsoft vient de sortir le même !
Ça alors ! Mais comment ont ils pu en entendre parler ?
Aucune entreprise n'accepterait que quiconque aie un droit de regard sur ses documents.
Sans compter que l'effacement ou la modification d'un document original sans le consentement de son auteur est une violation flagrante du droit d'auteur, pis si le document est copyrighté, là, la "victime" peut faire jouer le DMCA contre Microsoft (aux US, du moins).
De plus, comment Microsoft compte elle vérifier si des documents sont "corrects" (non-hostiles à sa politique, ne contenant pas de pornographie etc...) Les ordinateurs ne sont pas capable de saisir le sens d'un texte ou d'une image, alors... une batterie d'opérateurs humains ?
Et les machines Palladium qui ne peuvent se mettre en réseau qu'avec d'autres machines Palladium... Ça ne va pas confisquer le net au profit de Microsoft, au contraire, c'est le contraire qui va se produire : les grosses bécanes qui font que le web existe, serveurs HTTP, DNS, POP et autre sont pour la moitié des machines UNIX, dont certaines venant de constructeurs pas très copains avec la firme du Bill (comme Sun). Ce ne sont pas des machines Palladium. Et même les serveurs Windows, pour peu qu'ils aient été achetées avant le déployement de Palladium, ils ne seront pas interopérables avec ce système. Donc, l'heureux possesseur d'une des toutes premières machines Palladum n'aura pas accès au net, hormis les serveurs MS controllant ses applis, ses fichiers, ses droits et la couleur de son slip.
Et ça, ça dvrait se savoir suffisement vite pour casser les ventes de Palladium, qui risque fort de faire un flop retentissant.
Bref, il serait étonnant que les PCistes, même les plus acharnés des microsoftophiles, acceptent de telles mesures. Palladium est un bel exercice de théorie de la dictature, mais il est inapplicable.
Nous pouvons dormir tranquille.