On ne dis pas que ce n'est pas impossible, on ne condamne pas la recherche ni ne présumons de l'avenir, nous disons que si c'est pour répondre aux besoins actuels, il n'y a pas de place pour un énième Windows-like, Unix-like, MacOSX-like, etc...
Pour qu'un nouvel OS s'impose et sorte de la sphère confidentielle d'une assemblée de geeks, aussi talentueux soit-ils, il doit répondre à un besoin réel et nouveau du grand public.
Cet OS peut-il se contenter d'être une sorte de version optimisée de l'existant ? Assurément non. Et pour les raisons que j'ai déjà évoquées, et d'autres avec moi : la prédominance de Windows et la force de l'habitude. Tout changement sera d'abord vécu comme un récession.
Je pense que la possibilité se trouve dans les OS mobiles et la relation avec le réseau mondial. Des machines qui emportent de moins en moins de choses et communiquent de plus en plus, qui vont chercher leurs applications sur la toile. D'une certaine manière, l'OS X de l'iPhone est un nouvel OS, ainsi que l'Android de Google. On peut également voir dans Google Chrome l'amorce d'un système d'exploitation qui soit un navigateur.
Rappel : tous nos systèmes sont aujourd'hui issus de la même branche, des même concepts (au point qu'on ne sait plus vraiment qui a inventé quoi). Nous vivons depuis bientôt quarante ans sur les inventions mises au point au PARC par les geeks de Xerox. Le GUI tel que nous l'utilisons tous les jours, le WYSIWYG, le langage orienté objet, Ethernet, etc... La base elle-même de nos systèmes remonte à la naissance de l'Unix (1969). Le plus jeune, Linux (1991) n'est lui-même qu'une variante d'Unix, son cousin germain. Il suffit de regarder Mac OS X sans fards : "le système d'exploitation le plus avancé" est un Unix-BSD (1977) accouplé à un micro-noyau Mach (1985) avec une GUI NeXT (1987). Windows se sont les mêmes concepts sous une forme propriétaire, un code différent pour faire les mêmes choses de la même façon.
Il y a toujours de la place pour du neuf car rien n'est jamais figé ; "La Fin de l'Histoire" est un beau titre pour journalistes et directeur des ventes, rien de plus. Mais pour qu'un nouvel OS arrive et s'impose (parce que sinon ça n'a aucun intérêt) il faut non seulement qu'il apporte quelque chose de nouveau, mais que le contexte informatique subisse une révolution équivalente à ce qui s'est passé il y a trente ans avec l'avènement de la micro-informatique. Car sans cela, pas d'Apple, pas de Steve Jobs, Adobe, Hewlett-Packard, Microsoft, etc... Rien qu'une équipe de geeks dans le centre de recherche d'un fabricant de photocopieuses.
La révolution est peut-être en marche... qui sait ? Mais on ne fera pas du neuf avec de vieux concepts. Sur ce créneau, toutes les places sont prises.