Cette histoire de langue ça me gêne toujours un peu car il y a une partie de la Bretagne qui ne parle pas le breton mais le gallo. Depuis quand ? Je sais pas, mais à mon avis depuis quand même pas mal de temps.
Le problème du lien entre langue et identité dans le cadre du régionalisme est problématique. Il faut pas se leurrer : en Bretagne, à part quelques anciens, le breton n'est plus parlé au quotidien comme langue des échanges de tous les jours. Il est maintenu artificiellement dans des écoles spécialisées très minoritaires.
N'étant plus bretonnants, les Bretons ne se sentent pas moins bretons pour autant.
Ne sort pas un bout de texte de son contexte, ça te gênera sans doute moins. J'ai écrit :
ce que j'appelle "les terres bretonnes" sont des endroits où historiquement, la culture et la langue bretonne dominent
Si, des trois mots en gras, tu n'en prends qu'un seul, alors, le sens n'est plus le même, bien que j'admettes que j'aurais du écrire "dominaient" et non "dominent" !
En ce qui concerne le gallo n'est pas la seule autre langue historiquement parlée sur les terres bretonnes, il y a aussi le Vannetais langue d'origine gaélique, dernière survivance du langage parlé par les armoricains d'origine, qui étaient là avant que les bretons, chassés de (Grande) Bretagne par les Saxons, n'immigrent en masse sur ces terres désertifiées par les soins de l'évêché de Tours au 4ème siècle (tu te convertis ou tu meurs).
Quant au "breton actuel", c'est en fait le KLT, qui n'est pas une langue historique, mais la synthèse de trois dialectes celtiques différents parlées originellement dans trois régions différentes (Cornouailles, Léon et Trégor, ou Kerne-Leon-Treger en version originale), quant au Gallo, c'est la langue parlée dans les marches orientales (en gros la région de Rennes à Nantes), région qui fut la moins touchée par les vagues d'immigration massives des 5ème et 6ème siècle.
Donc, effectivement, être breton, ça n'est pas juste affaire de langue !
Pour finir, pour ce qui est de la disparition du breton parlé couramment, il faut bien voir que pendant quasiment toute la durée de la troisième république (en gros de la fin du second empire jusqu'à la seconde guerre mondiale), parler breton en public était puni de prison, ça a du en refroidir quelques uns