Je pense à une conversation hier, à toutes ces choses intimes, ordinaires et terribles que j'ai dites, à ces choses qui sont au bord de toutes celles que je ne dirai pas.
Je pense au silence et comme il est plein des pensées qui se taisent et des peurs qui crient, des sentiments cachés et des illusions qu'il reste à perdre, comme il est plein du désir et de ses moiteurs espérées.
Je pense au désir justement, à sa brutalité, à sa primitive innocence, à son effrayante beauté. Je pense à son éclat que j'ai vu luire dans tes yeux quand tu le regardais et que tu ne me regardais plus.
Je pense au jour qui vient, qui sera si semblable à celui qui finit et qui, comme lui, tremblera vers le soir, emportant dans la nuit sa part de mes secrets et des choses terribles que je n'aurai pas dites.
Je pense à ce qu'il ma dit, que ma vie n'est pas ici, qu'il faut partir. Ici, tu comprends, ce n'est pas si facile… Mais je pense que ce n'est pas plus facile ailleurs et que j'en connais, moi, qui vivent dans les grandes villes, et dont les cœurs parmi la foule sont plus à plaindre que le mien.
Je pense à tous ceux-là que je connais, et que la vie est difficile aussi pour les enfants gâtés.
Je pense à une conversation hier.
Tu veux un thé ?