Do Androids Dream of Electric Sheep?
Philip K. Dick
Un chat qui est tombé du troisième étage et a survécu
L'audace n'est pas une vertu
Si elle amène l'organisme étonné
À chuter mille années durant
Tout en se demendant
Ce qui s'est détraqué
Et où l'erreur s'est glissée.
Les petits êtres profitent du vent
Les araignées, par exemple, voguent sur les fils,
Et les chats, dit-on, s'alignent sur les courants.
Mais les humains et leurs semblables tombent comme des enclumes
Écrasent tout et s'écrasent, stupéfaits, en ruine.
Dieu protège, semble-t-il, en proportion inverse à la taille.
Même s'il avait survécu, aucun chemin de retour n'existait,
Pourtant il l'a trouvé, tapi dans l'obscurité d'un sous-sol,
Terrifié par les voitures et le bruit
D'abord un jour, puis un second jour, et d'autres
Encore, et encore : un temps infini pour ce petit esprit,
Petit, mais attaché au souvenir de la sécurité.
Jadis un coin où manger, s'étendre,
Jadis des amis humains,
Jadis la paix,
Aujourd'hui enfuie, seul reste le bruit
Et la découverte du sombre destin des créatures vivantes.
Nous, les humains, nous avons appris à attendre, à guetter
Un royaume magique toujours à venir.
Cinq jours pour un animal,
L'éternité pour l'homme, la chose est pourtant la même :
L'attente, la peur, la promesse et l'espoir
Nous les grands, aucun d'entre nous, pas un seul,
N'a de foi si puissante, d'aptitude aussi pure.
Il avait le droit de revenir, et il l'a fait.
Et nous, demandé-je ?
Nous manquons d'endurance, et nous nous en allons.
Philip K. Dick