"Tout proche
Et difficile à saisir, le dieu
Mais aux lieux du péril croît
Aussi ce qui sauve.
Dans la ténèbre
Nichent les aigles et sans frémir
Les fils des Alpes sur des pont légers
Passent l'abîme.
Ainsi, puisqu'autour de nous s'amoncellent, dressées,
Les montagnes du Temps,
Et que les biens-aimés vivent là tout proches, languissant
De solitude sur les cimes séparées,
Ouvre-nous l'étendue des eaux vierges,
Ah ! fais-nous don des ailes, que nous passions là-bas,
coeurs
Fidèles, et fassions ici retour !"
(Hölderlin, Patmos)