coup de coeur/de pompe filmique (Parlons cinéma)

Je regarde En Fanfare

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Excellent film. Je recommande.
J'ai aimé aussi. A sa sortie, en salle ... :relieved:

J'ai regardé aussi Le Guépard sur France 2 en hommage à Claudia Cardinale.
C'est surtout Burt Lancaster qui crève l'écran. Il y a de longs plans quasi muets où il est seul ou presque et on ne s'ennuie pas un seul instant. Claudia Cardinale joue bien, Delon aussi (il est dirigé et ne se prend pas encore pour lui même), mais je ne suis pas sûr que ce soit le meilleur rôle de Claudia Cardinale, elle joue une petite arriviste certes très belle, mais pas nécessairement très sympathique.
Il est vrai que je n'ai guère d'autre point de comparaison que Il était une fois dans l'Ouest, où elle me semble avoir une autre stature et qui aurait peut être mieux mérité cette diffusion hommage.
 
Dernière édition:
je ne suis pas sûr que ce soit le meilleur rôle de Claudia Cardinale, elle joue une petite arriviste certes très belle, mais pas nécessairement très sympathique.
Un petit rôle. Il y avait beaucoup mieux pour rendre hommage à son talent : Le pigeon, Meurtre à l’italienne, Le bel Antonio, ou n’importe quel de ses films sous la direction de Mauro Bolognini. Et puis La fille à la valise, La Ragazza, etc. Sa filmographie est gigantesque.
À savoir, avec la manière italienne de post-synchronisation, ce n’était souvent pas sa voix grave qu’on entendait en italien dans ses premiers films. Elle se doublait elle-même en français.
 
Moi pas connaitre
et donc
Moi se demande pourquoi toi dire à voir d'urgence parce que moi trouve Altman très inégal.
 
Moi pas connaitre
et donc
Moi se demande pourquoi toi dire à voir d'urgence parce que moi trouve Altman très inégal.
Ah ?

Je n’ai pas souvenir d’un Altman qui m’a déçu. Je ne les ai pas tous vus, loin de là.

M.A.S.H.
The Player
Short Cut
Kansas City
Cookie’s Fortune
Gosford Park

Ce sont « mes » Altman.

Regarde Kansas City (en V.O.) Tu me diras ce que tu en penses. C’est jusqu’au 14 octobre.
 
Je n'y manquerai pas, si jamais. Mais comme tu te refuses obstinement à faire de même, je m'interroge.
Par exemple, M.A.S.H j'adore, mais Short Cuts je n'ai pas accroché.
C’est un de mes préférés et Kansas City est mon préféré, malgré M.A.S.H. Altman était originaire de cette ville. C’est aussi un hommage aux clubs de jazz de la ville. Il fait intervenir le jeune Charlie Parker dans l’histoire et de longues sessions dans le club du truand Pas-Vu-Pas-Pris (Harry Belafonte).

L’histoire : Kansas City dans les années 30. Une jeune femme, Blondie (Jennifer Jason Leigh), enlève l’épouse d’un conseiller du président F. D. Roosevelt, madame Carolyn Stilton (Miranda Richardson), une opiomane qui se shoote au laudanum. Elle veut que le mari intervienne pour faire libérer son mec, tombé aux mains de la pègre noire après avoir essayé de les braquer. Elle l’entraine dans la ville sous la menace d’un pistolet. Le tout se passe dans une atmosphère survoltée d’élections largement truquées et de règlements de comptes. Parallèlement, une jeune fille noire arrive à Kansas City pour accoucher dans une maison d’accueil mais les dames sensées la réceptionner à l’arrivée du train sont en retard. Elle fait la rencontre du jeune Charlie Parker qui l’emmène au Hey-Hey Club.
 
Je rebondis sur une illustration du Big dans une autre discussion.
J'en ris, jaune mais j'en ris.
Au delà, pure coïncidence, elle résonne avec ma lecture actuelle.
Le dernier bouquin de Tarantino, "Cinéma Speculations", où le réalisateur parle de chacun des films qu'il considère comme marquant dans l'histoire des salles obscures. On ne lira pas ce livre pour la beauté de la prose de Tarantino, je vous le garantis. Ça reste un document. Peut être même uniquement réservé aux cinéphiles.
Pas plus tard qu'hier, je lisais le chapitre consacré à "Délivrance" de Boorman, sorti en 1972.
Si vous ne l'avez jamais vu : l'histoire de quatre citadins partis faire du canyoning dans les Appalaches.
Point commun avec l'illustration ? J'y arrive.
Voilà que deux personnages de cette équipée, Ed et Bobby, sont pris à parti par deux autochtones particulièrement crasseux et bas de plafond. Ceci débouchant sur le viol de Bobby.
Bobby est le plus balourd du groupe, il n'a pas l'aisance des trois autres, il redouble d'effort pour être à leur niveau et, pour finir, il doit supporter les moqueries (franchement dégueulasses) du plus macho du groupe. Il en chie depuis le début, quoi.
Ce week-end de détente sportive pouvait-il être pire ?
Oui.
C'est la scène insupportable du film.
D'autant plus insupportable que le crasseux salopard ne se contente pas de sodomiser Bobby. Il pousse l'humiliation jusqu'à lui intimer l'ordre de couiner comme une truie, comme pour le forcer à dire qu'en plus il aime ça.
L'analyse de Tarantino est intéressante. Il dit avoir été horrifié par cette scène, non pas à cause de la sodomie mais à cause de la violence des deux crasseux, du réalisme de cette violence et de la totale gratuité de cette violence. Il avait 10 ans quand il a vu le film (on se demande bien pourquoi des parents emmènent leur gosse de 10 ans voir un tel film - et on se demande comment on peut laisser entrer un gosse de 10 ans pour une telle séance). De son propre aveu, le concept même de sodomie lui était inconnu. Il n'a pas compris à l'époque que le kiki du monsieur était rentré dans le cucul de Bobby. Ce n'est donc pas ça qui l'a horrifié.
C'est là où je dis que son analyse est intéressante.
Elle établit que chacun perçoit les évènements du haut de sa propre expérience à l'instant t.
J'ignorais que l'on puisse ne pas avoir été choqué spécifiquement par le passage du viol dans cette longue scène. Mais moi j'étais plus vieux que lui, certes adolescent mais plus vieux, quand j'ai vu ce film (à une époque, la fin des années 80, où ce film pouvait passer en première partie de soirée sur une chaine à grande écoute). Tout m'a marqué dans cette scène (elle reste gravée dans ma mémoire), mais c'est bien le viol qui m'a le plus horrifié (ceci étant peut être lié au fait que dans l'inconscient collectif masculin il n'y a pas pire humiliation que de subir une sodomie non consenti).
J'ai revu ce film. Ça reste un bon film.
Mais punaise, puisque je sais ce qu'il va se passer, c'est dès le début du film que je suis mal à l'aise.
Et, pour finir, franchement, tu peux toujours courir pour que me vienne l'envie d'aller faire du canyoning dans les Appalaches.
 
  • Haha
Réactions: thebiglebowsky
Tiens, je n'ai jamais vu ce film, mais du coup, ça ne me tente pas.

Là, je regarde en ce moment même "I still know what you did last summer" et si c'est sanglant, c'est assez amusant car les meurtres ne sont absolument pas réalistes. Une vraie boucherie. Dans les films de Tantino, surtout les premiers, la violence semble réaliste même si elle est surjouée. Et surtout, elle n'est pas forcément montrée comme dans "Reservoir Dog" où l'on ressent la douleur d'une oreille coupée car on ne la voit pas, on n'assiste qu'au résultat et ça c'est dérangeant. Mais bon, au fond, j'aime ça, et c'est la même recette dans beaucoup de films japonais, on ne montre que le résultat et non l'action ce qui laisse beaucoup de place à l'imagination et les spéculations.
 
"Délivrance" de Boorman, sorti en 1972
Je ne l'ai vu qu'une fois vers 20 ans et jamais pu le revoir à cause de cette scène.
Sauf la scène de duel entre la guitare et le banjo qui est culte et isolée du film.


Et la délivrance alors ? Si je me souviens bien c'est quand Lewis Medlock le venge en tuant les deux salopards avec son arc et ses flêches...
Tiens, je n'ai jamais vu ce film, mais du coup, ça ne me tente pas.
Si, regarde-le, il faut l'avoir vu au moins une fois !
 
Vu aussi vers mes 20 ans; je sais que la scène existe mais elle a du tellement me traumatiser que je l'ai scotomisée. Et celle qui me reste en mémoire c'est un des derniers plans : la main qui émerge du lac
 
Là, je regarde en ce moment même "I still know what you did last summer" et si c'est sanglant, c'est assez amusant car les meurtres ne sont absolument pas réalistes. Une vraie boucherie. Dans les films de Tantino, surtout les premiers, la violence semble réaliste même si elle est surjouée. Et surtout, elle n'est pas forcément montrée comme dans "Reservoir Dog" où l'on ressent la douleur d'une oreille coupée car on ne la voit pas, on n'assiste qu'au résultat et ça c'est dérangeant. Mais bon, au fond, j'aime ça, et c'est la même recette dans beaucoup de films japonais, on ne montre que le résultat et non l'action ce qui laisse beaucoup de place à l'imagination et les spéculations.
C'est un peu le débat sur la violence dans un œuvre audiovisuelle de fiction.
Faut-il la restituer froidement et cliniquement ou ne pas perdre de vue que l'on a vocation à donner du spectacle ?
Dans l'immense majorité des cas, je ne vais pas vous en faire un roman (on pourrait en écrire des pages), ça reste du spectacle, avec des codes. À quelques exceptions prés, l'être humain n'aime pas la violence, qu'il la subisse, qu'il la voit subie ou qu'il l'initie. En revanche, une certaine représentation de la violence n'est pas pour lui déplaire (dès lors qu'il peut se dire "ça n'est que du cinéma").
Les cinéastes, toujours dans la majorité des cas, s'arrangent pour diminuer un tant soit peu la crudité de la violence.
Ça passe par la musique (parce que dans la vraie vie, de la musique il n'y en a pas), des acteurs qui surjouent (c'est le cas chez Tarantino - qui joue lui, sur plusieurs tableaux : une représentation très Comics, quand ce n'est pas comique; un cinéma très "de genre", cf Russ Meyer ou même "slasher"), etc...
Quand ça n'est pas, justement, qu'on évite de la filmer. Parce qu'en tant que tel la violence est dérangeante, qu'elle est dénuée d'intérêt et qu'il est bon que le spectateur fasse appel à sa propre imagination (quand on lui montre et lui explique tout à chaque seconde, le spectateur s'emmerde et il se tire).
Sur les films "de genre", la recette est un peu différente. Tout est grossi selon les codes du genre. Le spectateur se déplace en connaissance de cause, le temps de la séance il accepte comme vrai, probable ou réaliste ce qu'il voit, en jouit peut-être (ça reste un exutoire), mais ne s'y trompe pas, ce n'est qu'un divertissement. "I still know...", je ne te l'apprends pas, est un film de genre.
Et "Délivrance" dans tout ça ?
Il ne déroge pas à la règle.
Si Boorman reste assez cru dans sa restitution de la violence, ses "méchants" sont idéalisés. Trop méchants, trop crasseux, trop ignares. Des méchants de cinéma. De ceux qui te permettent de te dire, à un moment donné : "c'est du cinéma, ce genre d'être humain n'existe pas". Même s'il existe des saloperies de tout genre, mais qu'on ne veut pas les voir, parce qu'on tient tout de même à garder une certaine innocence.
Si, regarde-le, il faut l'avoir vu au moins une fois !
J'abonde dans le sens de @Toum'aï
Il me parait nécessaire d'avoir vu ce film au moins une fois.

Ou est la délivrance ? On peut se demander.
Est-elle la délivrance finale dès lors que les civilisés reviennent à la civilisation (pour ce qu'elle a de civilisée), délivrés qu'il sont de cette nature sauvage et hostile ?
Est-ce la délivrance de la bête qui est en eux, dès lors qu'ils assouvissent leur vengeance, et qui fait d'eux des hommes complets dans leur complexité d'homme et non plus de naïfs citadins ?
C'est à chacun de voir où est la délivrance
Vu aussi vers mes 20 ans; je sais que la scène existe mais elle a du tellement me traumatiser que je l'ai scotomisée.
T'as du bol.
Ce pauvre Bobby couinant est la scène qui me revient à l'esprit continuellement (d'autant plus pénible que je n'éprouve que sympathie pour cet acteur, Ned Beatty - c'était son premier film, tu parles d'une entrée en matière).
La scène du banjo ne me revient qu'après.
 
C'est un peu le débat sur la violence dans un œuvre audiovisuelle de fiction.

Je te rejoins, il a plusieurs manières de montrer les choses et c'est ça qui fait le spectacle.

J'affectionne particulièrement les slashers, ces films de genre où le sang coule à flots (qui a autant de sang dans les veines ?). Mon favori restant vendredi 13 pour son placement des personnages et son histoire simple, voire simpliste, qui lui a pris le pari de tout monter. Ces films me font rigoler car c'est clairement du cinéma. Un des derniers que j'ai vus, c'est la série des "Destination finale" et là, c'est hémoglobine à foison. Le dernier volet est d’ailleurs pas trop mal vu le pitch de départ.

Pour les autres types de violence comme celle que ne montre pas Tarantino dans "Reservoir dog" ou "Pup Fiction". Bien sûr, il y a cette scène de l'oreille que j'ai déjà décrite, mais l'entrée en scène du massacre de Brett par Jules et Vincent. Personnellement, je suis fan, j'imagine toujours Brett gigoter sur sa chaise, comme un merdeux qu'il est. Mais je ne le vois pas, c'est ça qui est encore plus fort et renforce, pour moi, le côté crédible de cet assassinat. La nonchalance de l'introduction y est aussi pour beaucoup, ces deux tueurs discutant de voyage de différence entre le système métrique et le système impérial, de qualité de massage et ce de manière tellement naturelle que l'on ne peut imaginer qu'ils viennent pour refroidir un mec. Du moins, je ne l'avais pas vu venir la première fois que j'ai visionné Pulp Fiction. Ce film reste pour moi une référence en termes de montage et de mise en scène.

Mais bon, il n’y avait pas un fil dédié aux discussions cinématographiques ?
 
Bon, nous voilà au bon endroit.

Du coup, j'ai fait mon curieux et je suis allé voir si je pouvais acheter Délivrance avec mon Apple TV et que ce service est naze. La bande-annonce est juste un extrait de film, et apparemment pas un des plus palpitants : une balade en canoé sur une rivière avec un petit rapide au bout. Franchement, ça ne donne pas envie. :smiley:

Bon, ça coûte quand même 7,99 € à l'achat pour un film qui a plus d'un demi-siècle. Je vais voir si je ne le trouve pas ailleurs, car là, je ne vous cache pas que je ne suis pas chaud bouillant. Il est peut être sur Netflix ou Prime, mais je ne vais plus sur ce dernier depuis qu'il y a des pubs avant les épisodes. Question de principe, je boycotte le service à cause de ça.