Soirée de merde.
Je rentre hier pour trouver ma chatte prostrée dans un coin des toilettes. Et je découvre une petite tache d'urine rougie.
Du sang dans les urines, le mien ne fait qu'un tour.
Ma fille rentre à ce moment du boulot. Deux ans qu'elle fait une formation en alternance d'assistante vétérinaire. Comment vous dire à quel point (tellement plein de courage que je suis et totalement démissionnaire de mon rôle de père tout puissant prenant les choses en main tel le héros que je suis censé être) je me repose entièrement sur elle concernant nos animaux.
- Chérie, la chatte saigne, qu'est-ce on fait, putain, qu'est-ce on fait, vite ?
Il faut savoir que vendredi dernier elle a amené ladite chatoune à sa clinique parce qu'elle nous a fait un drôle de truc en pissant (3 ou 4 goutes à chaque fois) à peu prés partout dans l'appart (ce qui n'est pas dans ses habitudes - cette chatte ne fait que dans sa caisse). Vendredi, donc, check complet. Sans regarder à la dépense, premièrement parce que ça ne nous a rien couter, deuxièmement parce que le patron de ma fille ne rigole pas avec ça.
Résultat : rien.
Hier soir, direction la clinique vétérinaire d'urgence (plus personne à la clinique de ma fille - pour cause, c'est elle qui ferme).
Ils nous attendent (nous avons appelé, ils savent que c'est pour un collègue).
Ils ne trouvent rien de particulier, suspectent une cystite (qui vient d'où, on ne sait dire) ou des cristaux (des calculs, quoi), mais ils n'en trouvent guère traces.
Piqûres d'antibio et d'anti-inflammatoire, sans que la chatte ne réagisse vraiment. Je dois avouer que j'ai connu cet animal bien plus vindicatif en présence du personnel hospitalier.
Vient alors l'idée totalement saugrenue de lui filer un comprimé.
Du grand art. Rambo, le retour (ça c'est la chatte que je connais).
L'assistante vétérinaire : griffée, sur les deux bras.
La vétérinaire : griffée.
Ma fille, rien. Merci les manches longues (je vais garder ma veste, il fait un froid de gueux ici).
Moi, rien, j'ai refusé d'intervenir, arguant du fait que je ne suis pas un professionnel de la contention.
Et le comprimé ? Il n'aura jamais eu l'occasion de visiter l'intérieur de ma chatte.
150 balles plus tard (ma fille me dit que c'est cadeau, nous aurions dû débourser au moins le double - mais bon, entre collègues...) nous sommes de retour à la maison.
La chatte va bien, elle a passé une bonne nuit (je le sais, je n'ai pratiquement pas dormi pour la surveiller).
Elle doit prendre des comprimés pendant 3 jours.
Ma fille, étonnante de naïveté, était fière d'elle ce matin. Elle avait réussi à cacher le comprimé dans la bouffe. Et le comprimé a disparu.
Je ne lui dirais que ce soir, quand elle rentrera, que je l'ai retrouvé, moi, le comprimé. Baveux mais intact (faut pas prendre ma chatte pour une conne).
Et nous tenterons, habillés comme des CRS, de trouver moyen de fourrer ce satané cachet dans la gueule du monstre sanguinaire qui me tient de chatte.
Je sens qu'on va se marrer.