De peuples et de racines

l'écrieur

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Club iGen
7 Décembre 2004
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d'ailleurs
avant toute chose, regarde

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Je suis un croisement de routes, je suis des passerelles qui s'échangent, je suis un confluent d'histoires.
Je suis comme toi.
Un être singulier, au milieu d'autres êtres singuliers, qui regardons les autres pour trouver des semblables.
Des individus.
Je suis un écrieur. Ça ne veut rien dire pour toi, et pas plus pour moi. Le peule de ceux qui écrivent est universel, le peuple de ceux qui crient est universel. Ça ne me distingue pas.
J'appartiens à bien des peuples, je trie, je cherche.
J'appartiens au peuple des cyclistes. De rouleurs. De ceux qui se juchent sur un engin fin et fragile, pour se déplacer en silence, en vitesse, en souplesse.
C'est un drôle de peuple, le peuple des cyclistes. Un peuple bigarré. Plein de tribus.
Je leur donne des noms.
Il y a les "hollandais". Ils font de la ville, avec des vélos aussi pratiques que fatigants. Ils roulent tranquilles, sans trop d'effort. Ils sont de plus en plus nombreux.
Il y a les rouleurs. Ils ont des vélos fins, légers, et très rapide. Nul ne va plus vite qu'eux d'un point à un autre.
Il y a les touristes. Ils roulent sur des vélos qu'ils louent. Qu'ils prennent et qu'ils laissent. Ils baguenaudent, ils n'ont pas d'habitude. Ils sont souvent distraits, ou maladroits.
Il y a les acrobates. Ils ont des BMX, pour grimper aux murs et sauter des ponts, ou des pignons fixes, puissants et véloces, pour dominer l'urbain.
Il y a les randonneurs, les yeux pleins de lumières, leur maison en sacoches. Ils font des haltes.
Il y a les commandos. Leurs vélos sont prêts à tout, à tout porter, à tout traverser, à tout rejoindre. Ils sont vissés à leur cadre, leur vélo est leurs seul véhicule.
Il y a les crosseurs. Ils parcourent les terres, les champs, les chemins. Loin des voitures et des chiens.
Il y a facteurs, les livreurs, les triporteurs, il y a les enfants.
Je suis de la tribu des commandos. Mon vélo est une bonne à tout faire, et mes muscles le propulse quelles que soient les conditions.

velo_2.JPG

Crédits photos.

J'appartiens à la tribu des cyclistes à qui la ville appartient. Je glisse. Je slalome, je dépasse. J'ai de nombreux ennemis.
De ceux qui, à l'abri de leur carrosserie, ne supportent pas que moi et les miens allions plus vite qu'eux. Ceux qui n'hésitent pas à nous ignorer, à nous rappeler le danger. Ceux qui nous mettent au tas.
Je me suis encore mis au tas, cette semaine. Par un type qui ne supportait pas que j'ai l'outrecuidance de rouler sur une file entière. Qui voulait que je m'applatisse contre le trottoir.
Rouler à vélo, c'est vivre avec le danger. C'est anticiper. C'est analyser tout ce qui nous entoure.
Je vais m'acheter un casque, tiens. J'en ai bien un pour skier.
Rouler c'est glisser. Avoir trois virages d'avance.
Evaluer constamment la trajectoire, le produit de l'espace et de la vitesse.
Glisser c'est voir et prévoir.
Prévoir celui qui changera de file sans mettre son clignotant. Prévoir la portière qui s'ouvrira. Prévoir le débordement de celui qui fume et qui téléphone en conduisant.
Prévoir la piétonne qui ne regarde que ces pieds. La mamie qui va s'arrêter, le gamin qui va s'éjecter de la main parentale.
Repérer le distrait, l'aveugle, le chien aboyeur. La tâche traître sur la chaussée, la flaque, le trou. Glisser c'est repérer.
Glisser c'est adhérer. C'est conduire. Je le repère vite, mon peuple de glisseur. C'est mon peuple, celui dans lequel vit mon corps.
Les pieds à plat, en équilibre entre vitesse, puissance et sécurité.
J'appartiens aux peuples de la glisse.
J'y ai de nombreux amis. Certains que j'ai reconnu avant même de les connaitre.

 
Hééééééé! Enfin un fil qui a du potentiel! :love:

Sinon, c'est à toi cette voix de coquette?... :siffle: :D

Faut toujours qu'il y en ait qui gicle trop vite. Trois jours de boulot réduits à néant à cause d'une police de caractère et d'un éjac. Pff. :D :love:


La voix, tu sais, c'est ce que tu en fais. Celle-là me fait rire. Je la préfère à ma voix caverneuse de la radio.
:style:
 
Ruelle - soulèvement - femmes nues en cuir- Ski- cuisses- arbres - Eau - Pont- vidéo - vigne -mer - anges- Chanteur - foule - voiture- gilet jaune - neige - danse - tuyau - Soulages - Conques - Destruction - architecture - barrière - contorsion - Fruits & Légumes - Platine - Alt F4 - Manuscrits - Bibliothèque - Mitterand - Branly - cordage - Babel - Bruegel - Pétrol
 
Tout de suite le fatalisme...

Allez, rigole ! :D
C'est bien fait pour ma gueule, j'avais prévu d'enchainer les deux posts, alors que j'avais pas prévisualisé la mise en forme du second. Mais j'aime bien quand tu t'intercales. :p

Sinon, vous avez compris l'histoire.
Tout matériau disponible, photo, son, vidéo, et écrit. L'essentiel est de faire l'effort de dire et de montrer ce qui construit nos identités.
En mode multimédia.
;)
 
Ruelle - soulèvement - femmes nues en cuir- Ski- cuisses- arbres - Eau - Pont- vidéo - vigne -mer - anges- Chanteur - foule - voiture- gilet jaune - neige - danse - tuyau - Soulages - Conques - Destruction - architecture - barrière - contorsion - Fruits & Légumes - Platine - Alt F4 - Manuscrits - Bibliothèque - Mitterand - Branly - cordage - Babel - Bruegel - Pétrol

C'est marrant, cette traduction. Il n'y a pas tout (mp), il y a du qui n'y a pas. ;)

Pour les néophites, ce sont juste :

- un son de 43 secondes, recueilli avec un micro Griffin sur un iphone, via iTalk ;
- une sélection de 60 images, représentations de trucs qui balisent mon identité ;
- l'intro de Silence, la première piste du troisième album de Portishead, Third ;
- importation du tout dans iMovie, diaporama enchaîné des 60 images, exportation en mode iPod, upload sur mon compte dailymotion.

A la portée de n'importe qui ici.
:zen:
 
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Réactions: Ed_the_Head
Oh, tu as raison.
On peut dévoiler petit bout par petit bout. Pas de règles, chacun fait ce qu'il veut. dès l'instant qu'il arrive à mélanger des bouts de mots avec des bouts de photos, de dessins, de vidéo, de son, de trucs. Un ou deux, ou douze ou cent, on s'en fout. Dès l'instant qu'on se croit pas au pmu d'en bas de la rue. ;)
 
Accident, repartir, accident, repartir.

Accident ?
 
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Réactions: Grug et katelijn