Ses parents aperçoivent le bout du tunnel lorsque des signes laissent croire qu’elle s’éloigne des marécages de la réanimation. Le transfert de leur fille, pour un Centre de Rééducation Fonctionnel et Neurologique, peut être programmé.
Cependant la nouvelle équipe de soignants va faire absorber à chaque patient, un comprimé de LEXOMIL. Ils ne seront pas mis en garde qu’au retour à domicile, DORMIR sera une aventure.
Cet anxiolytique puissant pouvait réduire leur sensibilité exacerbée, dû à leur traumatisme.
Il lui faudra entreprendre l’arrêt de cet anti-dépresseur et relaxant musculaire, ingurgité durant quinze années qui n’a plus aucun effet positif.
Un défi de taille avec cette dépendance des plus coriace.
Ce curieux choix personnel lui entraîneront des céphalées intenses, hallucinations de toutes sortes et d’atroces douleurs sur son côté plus ou moins potable, pourtant cette méthode, en autonomie, est déconseillée.
Il lui faudra, au moment opportun, se rapprocher d’un généraliste pour l’aider.
Il lui suggère de recommencer crescendo, avec des gouttes pour substituer. Ce sevrage fut alors renouvelé toute une année où un mois après l’autre, un soir /2, puis /3 et un soir sur 4.
Au début, l’endormissement fut léger ou inexistant ainsi qu’une certaine irritabilité. Il lui a fallu de la détermination pour l’exclure entièrement et elle y parvint avec l’arrivé de cet homme dans sa vie.
Tellement facile pour ces médecins de prescrire une camisole médicamenteuse !
Arrêter de penser que tous complotent contre elle...
Minimiser ses frustrations, l'éviter de broyer du noir.
Quand elle y réfléchit, ce cachet n'est qu'un confort pour le personnel soignant afin d’être prise en considération.
Cet anxiolytique évite la réflexion et la prise de conscience de la réalité, si dure soit-elle. Serait-ce une nouvelle éducation infligée par le personnel soignant !