A
Anonyme
Invité
La première fois que je l'ai vue, elle avait ce tailleur bleu, à la mode de l'époque, sans doute, un de ces trucs pour que les femmes aient l'air habillées comme des hommes puisqu'elles prétendaient aux mêmes fonctions, au même salaire, aux même responsabilité, il ne leur manquait désormais plus que la cravate posée sur la bedaine poussée et la veste croisée des VRP de province pour qu'elles nous rejoignent dans la laideur et l'uniformité.
C'était l'été - un été de canicule, de Pape à Paris pour les JMJ et de rues encombrées par des croyants zélés, un été à rester enfermé.
A rester caché.
A envoyer des CV - touché ! Faut y aller !
Par cette chaleur ?
Cruauté des potentiels employeurs...
Elle était là aussi.
Elle avait ce tailleur bleu horrible...
...et ce sourire qui faillit bien me mettre à genoux.
"Qu'est-ce que tu as pensé de moi, la première fois ?
"Tu étais mal habillée.
"T'es dégueulasse ! Salaud !
- Avec ce sourire, encore - Et cette voix, un peu éraillée, un tout petit peu, sa voix rien que pour moi.
J'étais venu chercher du boulot, j'avais la tête farcie des mes trois qualités et défauts, des justifications des trous dans mon CV, un résumé de mes études et un stock d'entousiasme pour paraître motivé.
Je l'ai trouvé, elle.
Et le boulot quand même.
Qu'est devenu ce tailleur ?
Il a dû subir le même sort que ma cravatte argentée - celle que je trouvais très classe et qui la fit éclater de rire la première fois qu'elle me vit avec, gonflé de fierté, pauvre coq...
Pauvre tailleur.
Pauvre de moi
qui avant ne la connaissait pas.
In the mood for love.
C'était l'été - un été de canicule, de Pape à Paris pour les JMJ et de rues encombrées par des croyants zélés, un été à rester enfermé.
A rester caché.
A envoyer des CV - touché ! Faut y aller !
Par cette chaleur ?
Cruauté des potentiels employeurs...
Elle était là aussi.
Elle avait ce tailleur bleu horrible...
...et ce sourire qui faillit bien me mettre à genoux.
"Qu'est-ce que tu as pensé de moi, la première fois ?
"Tu étais mal habillée.
"T'es dégueulasse ! Salaud !
- Avec ce sourire, encore - Et cette voix, un peu éraillée, un tout petit peu, sa voix rien que pour moi.
J'étais venu chercher du boulot, j'avais la tête farcie des mes trois qualités et défauts, des justifications des trous dans mon CV, un résumé de mes études et un stock d'entousiasme pour paraître motivé.
Je l'ai trouvé, elle.
Et le boulot quand même.
Qu'est devenu ce tailleur ?
Il a dû subir le même sort que ma cravatte argentée - celle que je trouvais très classe et qui la fit éclater de rire la première fois qu'elle me vit avec, gonflé de fierté, pauvre coq...
Pauvre tailleur.
Pauvre de moi
qui avant ne la connaissait pas.
In the mood for love.