Les reportages venaient de l'agence CAPA. C'étaient donc de "vrais" reportages. Karl Zéro se contentait de les présenter, et encore, j'ai entendu dire que ses textes étaient écrits par d'autres (son frère notamment).
D'après Arrêt sur Images, une des seules fois où il a vraiment réalisé un travail de journaliste, c'était pour l'affaire Allègre, mais il s'est loupé complètement.
Et même au niveau de sa boîte de production, il me semble qu'il n'a pas eu une politique salariale exemplaire.
Il clame haut et fort qu'il a souvent lancé des reportages sensibles, et que Canal a souvent voulu le faire taire. Mais en réalité, ce fut fort peu le cas.
Pour ma part, le fait de vouloir tutoyer les politiques était une fausse bonne idée. Il voulait les rendre plus proches, mais ça donnait l'impression, fausse, d'une collusion entre journalistes-politiques très dangeureuse (fausse car il n'était pas journaliste). Et d'ailleurs c'est ce qui s'est passé lors de son licenciement. Lui qui est fier de faire ruer dans les brancards les politiques les a appelé à l'aide, notamment Sarkozy. Il n'en fait nullement mystère (ça on peut pas lui reprocher). Ca donne un double discours dérangeant.
Et puis, par dessus tout, le titre de son émission était limite. "Le Vrai Journal", ça donnait tout de suite le ton : les autres journaux mentaient, lui seul disait la vérité à son public.
Venant d'un non journaliste, c'est un peu fort. Les journaux télé sont pas parfaits certes, mais cracher ainsi sur les reportages des envoyé spéciaux ou permanents qui risquent leur vie (comme par exemple Charles Enderlin sur France 2 avec ses reportages courageux en Israël), je n'ai jamais aimé ça.