(1)IRONIE n. f. XIIIe siècle, yronie. Emprunté, par l'intermédiaire du latin ironia, du grec eirôneia, « action d'interroger en feignant l'ignorance ».
1. Procédé consistant à dire le contraire de ce qu'on pense ou veut faire entendre, mais de manière à laisser percevoir son opinion véritable. L'antiphrase est une forme de l'ironie. Manier finement l'ironie. L'ironie abonde dans « Les Provinciales », dans les « Lettres persanes ». Il dit cela par ironie, sans ironie. PHIL. Ironie socratique ou, simplement, ironie, art de questionner en feignant la naïveté, l'ignorance, dont usait Socrate, dans sa maïeutique, pour amener peu à peu ses interlocuteurs à se contredire et à découvrir leur erreur. Expr. fam. Il lui faudrait des points d'ironie, se dit d'une personne qui ne perçoit pas facilement l'ironie d'un propos (par allusion à la proposition, faite à la fin du XIXe siècle, d'un signe de ponctuation qui signalerait au lecteur les phrases où l'on use de ce procédé).
2. Moquerie dans les propos, dans le ton, ou dans l'attitude ; disposition de l'esprit à la raillerie, à la causticité. Il intimide par son ironie continuelle. Regarder quelqu'un avec ironie, d'un air plein d'ironie. Mettre dans ses paroles une nuance, une pointe d'ironie. Fig. Goûter l'ironie de la situation. Ironie du sort, intention railleuse qui semble présider à certains évènements, à certaines rencontres de faits, qui s'opposent de façon étrange ou cruelle à ce qu'on pouvait attendre ou espérer. L'ironie du sort a voulu qu'il fût victime de sa propre machination. Par méton. Fait, situation qui semble résulter d'un hasard malicieux. C'est une ironie du sort.