Pour certains, Noël se limite au Père Noël.
Pour d'autres, Noël, c'est Dieu avant tout.
Pour d'autres encore, il semblerait que ce soit les deux. Soit une fête chrétienne intégrant une imagerie païenne (Père Noël, sapin, etc...)
Personnellement, je suis athée, et j'ai donc coché la case "je ne crois en rien".
En tant qu'athée, je suis donc tenté de rapprocher Dieu du Père Noël en cela qu'ils partagent un site d'existence de même nature, et qui se situe selon moi dans les pratiques culturelles. Je ne crois pas en Dieu, ni en le Père Noël du point de vue de leur existence ontologique. Mais je reconnais leur existence sociale, à l'un comme à l'autre.
Dans le film
"Jason and the Argonauts" de Don Chaffey, on voit les dieux de l'Olympe discuter ensemble de leur sort. Et l'un d'eux dit en substance : "Nous continuerons d'exister tant que les hommes croiront en nous." Et j'ajouterai que s'il est vrai que la croyance fonde en partie l'existence de ces productions culturelles que sont les dieux, ils continueront d'autant plus à exister que leurs noms continueront d'être invoqués, de préférence en public, dans le cadre de rassemblement collectifs ritualisés.
Pour moi, il est amusant de voir que Dieu et le Père Noël soient célébrés le même jour, que l'un soit considéré comme un personnage imaginaire ne pouvant tromper que les très jeunes enfants, alors que la foi en l'autre devrait concerner les adultes de tous âges. Car je pense que le processus d'adhésion à ces croyances est assez fondamentalement le même. Ceux qui croient ou le prétendent adhèrent à une croyance parce qu'on les y invite, parce que l'on parvient à les convaincre de croire, ou de douter, ou de faire semblant de croire.
Pour tenter de répondre à certaines interrogations de Joël, Dieu me semble être, d'un point de vue cette fois-ci plus philosophique, une sorte de joker pour des questions dépassant souvent l'entendement. Pour qui ne parvient pas à trouver de réponse rationnelle satisfaisante à des questions telles que "D'où venons-nous? Qui sommes-nous? Où allons-nous? Qu'est-ce que la vie? Qu'est-ce que la mort? Peut-on vaincre la mort?". Pour qui se sent dépassé par ces questions, et on le serait à moins, Dieu offre une réponse d'autant plus satisfaisante pour le croyant qu'il ne s'agit pas d'une réponse qu'il faudrait argumenter de façon rationnelle, parce que le propre de la foi est justement de se justifier sans démonstration logique et sans preuves matérielles, mais par le fait d'un sentiment d'autant plus fort qu'il est partagé par une communauté de croyants.
Là où le point de vue de Joël m'est plus difficilement compréhensible, c'est quand il dit ne pas s'intéresser personnellement aux religions et aux institutions établies. Je conçois assez mal la croyance en Dieu en dehors de pratiques sociales ritualisées, sinon peut-être dans le cadre de réflexions agnostiques personnelles.
Joel semble exprimer un point de vue de déiste, et le fait d'être persuadé de l'existence d'un dieu dont aucune religion établie ne rendrait vraiment bien compte est un sentiment qui me semble bien mystérieux, et qui, je l'avoue, me fascine.
:zen:
(PS : pour moi, Noël, c'est le Père Noël uniquement.
Et peu m'importe que ce personnage païen ait acquis ses couleurs rouges et blanches par les soins des designers et publicistes de chez Coca Cola. Le Père Noël incarne un esprit de fête, de cadeaux aux petits et grands enfants, et de rassemblement familiaux auquel, personnellement, j'adhère. :zen: )