On parle beaucoup de piratage, dans nos colonnes. On manie beaucoup de non-dit, aussi.
C'est particulièrement vrai dans les discussions sur l'audio, la vidéo et le p2p.
Les choses sont plus explicites lorsqu'on aborde les questions de propriétés intellectuelles logicielles.
Le p2p, on tourne autour pour le légitimer, parfois fort brillament.
Je suis d'accord avec la majeure partie de ce qui est dit dans cette bonne synthèse. Je rajouterais juste que les fichiers illégaux téléchargés n'ont pas la même valeur que ceux sur lesquels les auteurs touchent des droits. Ce sont de sous-produits artistiques, parce qu'ils sont véhiculés par un média de basse qualité, compressés en détruisant une partie de l'½uvre.
Ce n'est donc pas la même reproduction que celle qui fait l'objet d'une rémunération. Le .mp3, le .mpeg et leurs cousins sont des lithos, au mieux, des sérigraphies, au pire, d'une ½uvre plus riche.
Ils sont faits pour être véhiculés dans une sous-culture. Celle des pauvres.
Ceux dont les moyens économiques ne leur permettent pas d'assouvir leur appétit de culture.
J'achète toujours autant de disques qu'avant. Mais j'en écoute beaucoup, beaucoup plus. Je vais autant au cinéma. Mais je choisis le moment où je verrais le film qui ne m'aurait pas fait déplacé en salle, plutôt que d'attendre qu'une copie soit projetée sur l'écran de ma télé.
Cela me pose un problème moral, je ne le nie pas. Que je compense en partie financièrement, par la taxe sur les suports numériques, dont je suis un bon contribuable.
Mais qu'on ne me traite pas de pirate pour ça. Je sais ce qu'est un pirate. Informatique. J'en connais quelqu'uns, j'ai joué dans les mêmes cours de récréation qu'eux. Hacker. Et phreaker, par conséquent, puisque je n'avais pas les moyens d'acheter autant de bande passante qu'il m'en fallait. Sur des logiciels piratés, bien sûr. Crackés, masqués, détournés.
Tout ça est loin. Mais je continue à ne pas payer toutes les licences des logiciels que j'utilise à titre privé. Ils sont hors de portée de ma bourse. Et j'en ai besoin. Pour gagner ma vie. Pour utiliser une machine qui libère mes capacités créatives et productives. Pour m'affranchir d'une dictature économique qui, sinon, m'empêcherait de m'épanouir.
Parce que je veux bien utiliser les outils que je trouve dans ces "sous-mondes". Mais je ne veux plus y vivre. Je veux vivre à la surface.
Et mes ordinateurs sont les moyens les plus efficaces pour y arriver. Ils me permettent d'être à égalité avec ceux à qui l'histoire, la famille, la naissance, ont permis la facilité. Alors qu'il a fallu que je me batte, non seulement pour être aussi bons qu'eux, mais pour être meilleurs que les meilleurs d'entre eux, tout simplement pour avoir le droit d'exister là où je voulais exister. De vivre libre, en apportant à la société la contribution que je voulais lui apporter. Plutôt que de subir la domination de ceux à qui l'on a jamais fermé aucun choix, et qui pourtant n'ont jamais su profiter de leur liberté que pour accumuler encore des biens matériels et symboliques à leur seul profit.
Les pirates ont un projet politique. Ceux qui, par leur bétise, assimilent les pauvres aux pirates feraient bien d'en prendre conscience, avant de ne rentrer dans une phase critique de leur existence économique.
...........
désolé d'être en mode anonyme
C'est particulièrement vrai dans les discussions sur l'audio, la vidéo et le p2p.
Les choses sont plus explicites lorsqu'on aborde les questions de propriétés intellectuelles logicielles.
Le p2p, on tourne autour pour le légitimer, parfois fort brillament.
Je suis d'accord avec la majeure partie de ce qui est dit dans cette bonne synthèse. Je rajouterais juste que les fichiers illégaux téléchargés n'ont pas la même valeur que ceux sur lesquels les auteurs touchent des droits. Ce sont de sous-produits artistiques, parce qu'ils sont véhiculés par un média de basse qualité, compressés en détruisant une partie de l'½uvre.
Ce n'est donc pas la même reproduction que celle qui fait l'objet d'une rémunération. Le .mp3, le .mpeg et leurs cousins sont des lithos, au mieux, des sérigraphies, au pire, d'une ½uvre plus riche.
Ils sont faits pour être véhiculés dans une sous-culture. Celle des pauvres.
Ceux dont les moyens économiques ne leur permettent pas d'assouvir leur appétit de culture.
J'achète toujours autant de disques qu'avant. Mais j'en écoute beaucoup, beaucoup plus. Je vais autant au cinéma. Mais je choisis le moment où je verrais le film qui ne m'aurait pas fait déplacé en salle, plutôt que d'attendre qu'une copie soit projetée sur l'écran de ma télé.
Cela me pose un problème moral, je ne le nie pas. Que je compense en partie financièrement, par la taxe sur les suports numériques, dont je suis un bon contribuable.
Mais qu'on ne me traite pas de pirate pour ça. Je sais ce qu'est un pirate. Informatique. J'en connais quelqu'uns, j'ai joué dans les mêmes cours de récréation qu'eux. Hacker. Et phreaker, par conséquent, puisque je n'avais pas les moyens d'acheter autant de bande passante qu'il m'en fallait. Sur des logiciels piratés, bien sûr. Crackés, masqués, détournés.
Tout ça est loin. Mais je continue à ne pas payer toutes les licences des logiciels que j'utilise à titre privé. Ils sont hors de portée de ma bourse. Et j'en ai besoin. Pour gagner ma vie. Pour utiliser une machine qui libère mes capacités créatives et productives. Pour m'affranchir d'une dictature économique qui, sinon, m'empêcherait de m'épanouir.
Parce que je veux bien utiliser les outils que je trouve dans ces "sous-mondes". Mais je ne veux plus y vivre. Je veux vivre à la surface.
Et mes ordinateurs sont les moyens les plus efficaces pour y arriver. Ils me permettent d'être à égalité avec ceux à qui l'histoire, la famille, la naissance, ont permis la facilité. Alors qu'il a fallu que je me batte, non seulement pour être aussi bons qu'eux, mais pour être meilleurs que les meilleurs d'entre eux, tout simplement pour avoir le droit d'exister là où je voulais exister. De vivre libre, en apportant à la société la contribution que je voulais lui apporter. Plutôt que de subir la domination de ceux à qui l'on a jamais fermé aucun choix, et qui pourtant n'ont jamais su profiter de leur liberté que pour accumuler encore des biens matériels et symboliques à leur seul profit.
Les pirates ont un projet politique. Ceux qui, par leur bétise, assimilent les pauvres aux pirates feraient bien d'en prendre conscience, avant de ne rentrer dans une phase critique de leur existence économique.
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désolé d'être en mode anonyme