Jai longtemps eu de ces pressentiments qui empêchent les gens de faire ce quils veulent faire.
Voluptueusement allongée au bord du précipice, je regardais les oiseaux de proies se battre pour des morceaux de viande avariée. Le spectacle quoique répugnant présentait une certaine beauté. La beauté des forts et des faibles, la beauté des gagnants et des perdants, la beauté de la vie dans ce quelle a de plus cruel, et de bienveillant à la fois.
Le rosé dans le sac à dos ne devait plus être frais, je subodorais que les fraises étaient écrasées, et que les jambons, beurre, cornichons ne seraient pas à la hauteur de mes espérances.
Tout était calme, on entendait au loin les moteurs des tondeuses à gazon, le brouhaha incessant des voitures, et les coups de klaxon intempestifs que séchangeaient quelques conducteurs pressés.
La vie se faisait maîtresse en ces lieux de perditions à 500 mètres au- dessus du lit de la rivière et à quelques encablures de lautoroute. Oui, la vie, celle dont nous rêvons tous, jalonnés de siestes à lombre fraîche des arbres, dapéro entre copains, de repas de famille dominicaux, et surtout de catastrophes en tout genre, passant par la fuite de la chasse deau, le petit dernier qui na pas voulu faire un bisou en se levant, et la grand-mère qui a décidé de refaire sa vie à 78 ans passés.
En bas, 500 mètre plus bas, on distinguait le léger clapotis de leau qui caressait les rochers et emportait avec elle des tas de petits bateaux de papier, confectionnés avec amour par des enfants en mal de grands espaces et de liberté.
La faim se faisait sentir, la soif aussi dailleurs. Les jambons beurre, cornichons noffrirent guère plus quils ne promettaient, les fraises étaient effectivement écrasées, et le rosé quoique pas chaud, nétait pas frais. Et, le pire, cest que je le savais, jaurais dû écouter mon pressentiment et prendre une glacière avec moi.
Voluptueusement allongée au bord du précipice, je regardais les oiseaux de proies se battre pour des morceaux de viande avariée. Le spectacle quoique répugnant présentait une certaine beauté. La beauté des forts et des faibles, la beauté des gagnants et des perdants, la beauté de la vie dans ce quelle a de plus cruel, et de bienveillant à la fois.
Le rosé dans le sac à dos ne devait plus être frais, je subodorais que les fraises étaient écrasées, et que les jambons, beurre, cornichons ne seraient pas à la hauteur de mes espérances.
Tout était calme, on entendait au loin les moteurs des tondeuses à gazon, le brouhaha incessant des voitures, et les coups de klaxon intempestifs que séchangeaient quelques conducteurs pressés.
La vie se faisait maîtresse en ces lieux de perditions à 500 mètres au- dessus du lit de la rivière et à quelques encablures de lautoroute. Oui, la vie, celle dont nous rêvons tous, jalonnés de siestes à lombre fraîche des arbres, dapéro entre copains, de repas de famille dominicaux, et surtout de catastrophes en tout genre, passant par la fuite de la chasse deau, le petit dernier qui na pas voulu faire un bisou en se levant, et la grand-mère qui a décidé de refaire sa vie à 78 ans passés.
En bas, 500 mètre plus bas, on distinguait le léger clapotis de leau qui caressait les rochers et emportait avec elle des tas de petits bateaux de papier, confectionnés avec amour par des enfants en mal de grands espaces et de liberté.
La faim se faisait sentir, la soif aussi dailleurs. Les jambons beurre, cornichons noffrirent guère plus quils ne promettaient, les fraises étaient effectivement écrasées, et le rosé quoique pas chaud, nétait pas frais. Et, le pire, cest que je le savais, jaurais dû écouter mon pressentiment et prendre une glacière avec moi.