[PRO] Calibration et gamma pour graphiste print

jetromz

Membre confirmé
7 Février 2005
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Antibes
Hello tout le monde, je me permets de poster une petite question ici car après avoir cherché sur le forum, et sur divers sites dédiés à la couleur (google est mon ami), je n'ai pas trouvé de réponse claire et définitive.

Je suis graphiste free, et je bosse essentiellement sur du print, et très souvent pour de la retouche photo pour magazine.

La question qui tue : quel gamma utilisez-vous pour du print ?
Ma config actuelle : gamma 1,8 - Température 5500K

vous allez me dire que le 2,2 est le standard, ok, sauf que :

1- lorsque je l'active, les photos perdent plein d'info dans les tons clairs et moyens (normal)
2- 1,8 c'est le profil par défaut de tous les macs, et la majorité des imprimeurs tournent sur mac avec des machines par forcément récentes.
3- Si mes photos me paraissent plus foncée à l'écran avec un gamma 2,2, le résultat en offset va-t-il suivre ou être tout simplement délavé à cause de ce contraste plus foncé ?

Un vrai casse-tête !


PS : mes profils de couleur utilisés dans photoshop : ECI RVB V1 et ISO Coated V2:zen:
PPS : je calibre avec une I1 display 2
 
Bien sûr tu as fait une recherche et parcouru tous les sujets similaires listés ici :
À lire avant de poster dans Arts Graphiques

:siffle:

Oui, je l'ai faite. Puisque tu es si ironique, tu peux sûrement m'indiquer le post qui parle spécifiquement du réglage gamma d'un moniteur LCD pour du graphisme print, en corellation avec une presse offset ?

Edit : je précise bien que je ne parle pas ici de profils photoshop, mais bien en amont dans les prefs moniteurs.
Edit 2 : je ne demande pas une réponse absolue, car on entend les 2 réponses sur une tripotée de sites, mais juste des retours de graphistes utilisant l'une ou l'autre config écran. Certains ne jurent que par le 1,8, d'autres par le 2,2. Ce qui est sûr, c'est qu'une même image, avec son profil intégré dans photoshop, n'aura pas la même gueule avec un gamma ou l'autre. Ou est la vérité ?
 
Je sens qu'on va encore tomber dans une confrontation anciens contre modernes, et que Claude72 va encore se fâcher tout C0-M100-J50-N0 ;)

Les anciens : je règle mon écran pour qu'il soit « comme mon papier », mais si je change d'imprimeur, de papier ou quoi que ce soit, le réglage ne sera plus bon et si je compense, j'introduis une correction de la correction, de plus en plus approximative. La perversion quoi ! :D

Les modernes : avec une sonde je règle mon écran pour qu'il soit au meilleur de ses possibilités, sa meilleure dynamique, son meilleur contraste, avec une luminosité idéale par rapport à mon environnement, puis je le caractérise pour connaître ses déviances par rapport à une référence, ce qui permet un affichage rectifié et neutre.
À partir de cela je pourrai simuler à l'écran dans mes logiciels de travail le rendu de mon impression en fonction de profils fournis par mon imprimeur correspondant aux couples papier-encrage utilisés, comme ça si je change de papier ou d'imprimeur, je n'ai qu'à changer de profil pour avoir la bonne simulation de rendu.
 
Les anciens : je règle mon écran pour qu'il soit « comme mon papier », mais si je change d'imprimeur, de papier ou quoi que ce soit, le réglage ne sera plus bon et si je compense, j'introduis une correction de la correction, de plus en plus approximative. La perversion quoi ! :D
Surtout si tu changes de papier !

En fait, même si l'engraissement du point dépend de beaucoup de paramètres, le paramètre le plus influent est le papier, et surtout le type de papier (couché ou non-couché), et donc un changement de type de papier peut donner des résultats complètement différents...

... alors que les paramètres dépendants de l'imprimeur (façon de faire les plaques (CTP ou copie de film), presses, mouillages, blanchets, etc.) ont une influence beaucoup plus réduite, qui reste généralement compensable par une correction des encrages sur la presse pendant le tirage, et donc un changement d'imprimeur n'est pas trop perturbant...

Donc en fait cette méthode fonctionne globalement tant que tu restes sur le même type de papier : si ta "calibration « comme mon papier »" a été faite pour du couché brillant, elle "fonctionnera" que ce soit sur un couché brillant de chez Machin ou un couché brillant de chez Bidule (et même à peu près correctement sur un couché mat de chez Truc)...

... en revanche, l'impression sur un papier non-couché avec tes images préparées pour du couché brillant donnera des résultats complètement différents, avec une erreur trop grande pour pouvoir la rattraper simplement en corrigeant les encrages de la presse !!!...



*********


Mais, en fait, cette "calibration à l'ancienne" additionne en réalité deux corrections :

1- la correction faite par le profil colorimétrique sélectionné dans Photoshop, puisque ce profil fait toujours le travail qu'il a à faire et donc il introduit toujours la correction de l'engraissement en fonction du papier et de l'environnement d'impression pour lequel il a été prévu,

2- plus une correction globale tenant compte de tous les autres paramètres "en bloc", c'est à dire l'écran, la carte graphique, la lumière ambiante, la hauteur des nuages et la presse de l'imprimeur... et cette correction globale est certes empirique, mais elle englobe des paramètres indépendants du papier...

... et comme un profil adapté au papier corrige les images en fonction de l'engraissement moyen sur ce papier, si tu fais ton réglage "à l'ancienne" de l'écran "pour qu'il soit « comme mon papier »" en utilisant bien le profil colorimétrique correspondant au papier réellement imprimé qui te sert de référence (donc papier couché, puisque profil ISO Coated), ta "calibration à l'ancienne" a additionné :
1- LA correction correcte de l'engraissement en fonction du papier faite par le bon profil,
2- plus la correction globale tenant compte de tous les autres paramètres "en bloc"...

... et donc ta "calibration" empirique intègre et utilise le profil colorimétrique "Coated" de ton papier couché brillant !!!



... donc pour un papier non-couché, il suffit d'utiliser un profil non-couché "Uncoated" adapté au papier (et prévu pour le même environnement d'impression*) et qui ajoutera alors SA correction adaptée au papier à la "correction globale", et donnera un résultat pas trop à côté de la plaque :siffle: :siffle: :siffle:


D'accord, ça reste de l'empirisme, mais au moins c'est de l'empirisme "réfléchi" et adapté au papier !!!



* le profil colorimétrique ne contient pas que la correction d'engraissement... il contient aussi des corrections en fonction du procédé d'impression, des encres, etc., et ces corrections s'ajoutent à la "correction globale" faite sur l'écran... donc il faut bien utiliser des profils de la même famille, prévus pour les mêmes encres et le même procédé d'impresison, genre un ISO Coated pour le couché et un ISO Uncoated pour le non-couché...

... et surtout pas un SWOP Coated (prévu pour une impression sur rotative avec encres américaines) pour le couché, et un Eurostandard Uncoated (prévu pour une impression offset-feuilles avec encres européennes) pour le non-couché : dans ce cas, les corrections machines et encres différentes introduiraient une erreur supplémentaire dont la "correction globale" ne saurait pas tenir compte !!!
 
Merci pour toutes ces précisions, mais sauf erreur de ma part on parle d'une problématique en aval de ma question, à savoir les profils photoshop et leur engraissement respectifs s'accordant à tel ou tel type de matériel ou de médium. Je tiens d'ailleurs à remercier Claude72 pour la richesse de ses réponses, qui m'ont permis il y a quelques temps de pouvoir choisir des profils RVB/CMJN adaptés à mon type de travail et non plus un couple par défaut.
Cela étant dit, lorsque je suis dans mon environnement Photoshop, en partant du principe que tout est calé, que les profils RVB/CMJN collent au plus près de la sortie théorique etc ; j'ouvre une image en respectant son profil, puis je m'amuse à commuter l'écran de gamma 1,8 à 2,2 (je me suis fait les 2 profils avec ma sonde) la même photo n'a absolument pas la même gamme de demi teintes. 1,8 : moins contrasté mais plus d'infos dans les zones claires et moyennes - 2,2 : plus forte densité générale. Cela n'a absolument rien changé aux valeurs théoriques de mon image, mais uniquement la perception que j'en ai. Je précise que la commutation de se fait pas dans Photoshop mais bien dans les prefs moniteur.

Aussi, j'utilise un cinema display. Je crois savoir que jusqu'à ce mois-ci, Apple utilisait le gamma 1,8 pour sa gamme d'écrans. Donc utiliser le 1,8 pour cet écran là, et à contrario utiliser le 2,2 pour mon autre moniteur, un Samsung qui est à priori issu du monde PC ?
 
Si je ne me trompe pas, le gamma 1,8 a été historiquement choisi par Apple parce que c'était le gamma des imprimantes LaserWriter. Le gamma 2,2 est le gamma natif des moniteurs RVB, qui ne sont pas plus PC que Mac.
 
Si je ne me trompe pas, le gamma 1,8 a été historiquement choisi par Apple parce que c'était le gamma des imprimantes LaserWriter. Le gamma 2,2 est le gamma natif des moniteurs RVB, qui ne sont pas plus PC que Mac.

J'avais vu sur un site que les gens faisaient tout un flan du fait qu'Apple aie enfin laché le 1,8 pour passer au 2,2 avec son nouveau Cinema Display 24 led ; j'en ai déduit que les précédents (dont le mien fait partie) le sont bien !:)