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Et bien moi je poserais la question : kikenveu ?


Comme cela a été dis et démontré, il existe aujourd'hui pléthore de systèmes, la famille issue des noyau Unix, celle du noyau Linux, les Windows, etc...


Le geek veut du neuf parce que c'est dans sa nature de geek ; les commerciaux veulent vendre du neuf pour maintenir l'activité ou même la booster (c'était le but avoué de Vista : il devait relancer la croissance dans le secteur informatique). Même le macuser voulait du neuf sur les MBP parce qu'il trouvait qu'on ne faisait que prolonger le PowerBook (certains parlaient d'une gamme au design vieillissant).


Mais le consommateur (et d'autant plus quand c'est une entreprise), s'il est séduit par les nouveautés, il veut que ça fonctionne, ou plus précisément, il veut continuer à pouvoir le faire fonctionner. C'est le fameux effet "Comment faire comme sur Windows?" bien connu sur MaGeneration.


Résultat, Vista est un échec dont Microsoft ne veut même plus prononcer le nom ; Leopard est descendu régulièrement par les adorateurs du Tigre parce qu'ils ne s'y retrouvent plus ; Linux... ça se mange ? On peut aussi évoquer la secte des contempteurs du PowerPC pour qui la venue d'Intel est une trahison et le vieux PowerBook 12" l'ultima-portable, celui après lequel tout ne fut que récession.



1. Du cas Linux et de l'offre en général :


Le monde de Linux est une galaxie de distributions et d'interfaces qui s'entre-déchirent pour un volume d'utilisateurs proche d'infiniment zéro. Debian, Mandriva, Suse, Gentoo, Ubuntu, LFS, etc... et pour quelle GUI ? KDE, Gnome, XFCE, etc...

Cette atomisation permanente et renouvelée empêche la solution Linux de s'imposer dans le grand public. Ubuntu essaye de changer cet état des choses mais sa nature même (un OS de geek fabriqué et maintenu par des geeks) le confine à une frange marginale du grand public.


Le grand public veut brancher son imprimante, son scanner, son APN, et que ça fonctionne. Même sur Mac OS X ça devient vite trop compliqué dès qu'il rencontre un problème qui demande un peu de réflexion et de la logique. Il suffit de parcourir la partie "Périphériques" de Mac G pour s'en rendre compte : même avec les bons logiciels et pilotes, certains ne sont tout simplement pas capable d'installer correctement leur matériel.


De même se pose la question des formats. C'est bien beau d'utiliser un standard reconnu officiellement si la plupart des matériels et logiciels ne s'intéressent qu'au "standard de fait". Aujourd'hui, le vrai standard de format de document est le .doc. C'est stupide mais c'est comme ça. OpenOffice.org peut palier M$ Office mais il ne peut pas le remplacer car enregistrer un ficher Word à la mise en page subtile ou un classeur Excel composé de macros complexes c'est signer un pacte avec le diable. Idem dans les formats audio-video ou le DRM Microsoft fait la loi, au propre comme au figuré.


Expliquez à l'utilisateur que s'il ne peut pas récupérer ses documents M$ Office dans le stricte état dans lequel il les a enregistré c'est la faute à un format non standard. Dites-lui que la vérité passe par le .odt et le .ods, que son lecteur ne peut pas lire les vidéos qu'il a acheté sur le site de Virgin ou de la Fnac et qui passaient très bien sur son vieux PC Windows. Il n'en aura cure.


Un nouvel OS donc, mais "comment faire comme sur Windows ?" Réponse : en achetant du Microsoft (et encore...).


[une petite pique en passant pour le fantasme BeOS : cet OS est mort à la fin des années 90, mort né pourrait-on dire tant son développement fut anémique. C'est le fantasme geek par excellence : beaucoup de promesses, de démos, de possibilités alors fabuleuses mais aujourd'hui tellement banales. Haiku ? Un groupe de geek qui passe son temps à se masturber les bouts de code pour réinventer la roue. Et pourtant elle ne tourne toujours pas. La capture de Frodon devait faire son effet en face de MacOS 8 ou 9, mais aujourd'hui j'ai l'impression de voir Win 98. Le système de fichier BeFS ? Laissez-moi rire alors que tout le monde à les yeux fixés sur ZFS.]


Tout ça pour dire que l'offre est là, qu'il n'y pas de place pour un nouveau quelque soit ses mérites et même Windows a sous-estimé la force d'inertie des utilisateurs de XP. Certes, une brèche s'est ouverte devant la gabegie Vista par laquelle Mac OS X, vieux système éprouvé et cohérent, et Linux-Ubuntu, fleurant bon la rébellion et l'alter-mondialisme, se sont engouffrés. Pourtant, Windows règne toujours, sûr de l'inertie des masses prisonnières de leurs habitudes, et Microsoft se dépêche de sortir une autre version de son éternel système grand public : le numéro 7.


Un nouvel OS ? Pour qui ? Pas pour le macuser qui attend son Snow comme un messie. Pas pour le PC user qui veut son Seven comme une rédemption. Pour le geek ? Oui, mais alors le temps de le tester avant de retourner compiler sur son Linux, BSD, etc...

Bref, pour personne.


2. De la lourdeur accrue de nos systèmes.


Un point soulevé par Le Docteur fort à propos. Nous nous devons de constater que nos machines, de plus en plus puissantes, capables de réaliser de plus en plus de choses grâce à de nouvelles technologies et de nouveaux logiciels, ne sont pas plus performantes dans les tâches "de bases" que leurs vénérables ancêtres. Microsoft Office et la Créative suite illustrent bien cette stagnation au fil de leurs évolutions. Les nouvelles fonctions ne peuvent cacher le plafonnement, voire la baisse, des performances par rapport à la puissance déployée sur les machines actuelles.


La faute au code de plus en plus complexe et jamais vraiment révisé. L'échec de Vista est aussi là. Trop lourd, demandant de la puissance, dévoreur d'énergie, tel un dinosaure à la fin du Crétacé, il n'est pas adapté au cataclysme technologique des ultra-portables.


Apple a compris que les défis de demain ne se relèveraient pas en traînant le poids du passé. Mac OS X est un vieux système emportant dans son code l'héritage de NeXT. Snow Leopard est la cure de jouvence, la pause salutaire après une décennie fabuleuse qui nous a conduit de Rapsody à Leopard. Le monde Linux et Opensource reste jeune car ses développeurs sont jeunes. L'Opensource se permet des remises en cause radicales, n'hésite pas à fouler les sentiers inconnus, à les tracer si besoin. Un échec, un retour en arrière n'y est pas sanctionné pas la baisse des ventes. Si un code est mauvais, ou du moins s'il est perfectible, son accès fait qu'il sera corrigé : il y en a plus dans l'infinité des têtes que dans un grand laboratoire propriétaire.



3. De l'OS de demain


Le problème d'un nouvel OS, c'est que si c'est pour faire comme les autres ce que font les autres — et les tâches décrites par Le Docteur sont toutes assurées à ce jour selon des procédures équivalentes par tous (au moins sur le papier) — ça n'a d'intérêt pour personne.


Prenons l'exemple des navigateurs sur Windows. Internet Explorer, Firefox, Netscape, Opera, Safari, Chrome, etc... Pour gagner des "parts de marché", séduire l'utilisateur, il faut proposer une expérience que le concurrent ne peut assurer.


Cette année Netscape est mort parce qu'il n'avait plus rien à dire d'autre que Firefox. Firefox prolifère sur Windows parce qu'il apporte la sécurité et des fonctions supplémentaires, mieux : une manière différentes de se servir de son navigateur, de se l'approprier (les extensions). Chrome propose de transporter votre machine dans le monde Web 2.0, celui du tout en ligne. Il est encore jeune et son succès va grandement dépendre des services disponibles sur la toile.


A mon sens, Safari et Opera ne pourront jamais rivaliser avec FF et ont bien moins de perspectives que Chrome, car tous deux s'évertuent à combattre IE sur son terrain plutôt qu'à le circonvenir. Le premier est certes plus performant mais pêche par sa moins bonne capacité à s'adapter à un environnement non standardisé. On ne prend pas une F1 pour faire les courses en famille, on gagne la course mais on tourne en rond. Opera fait de même tout en essayant de proposer sa propre vision du Web par opposition à Firefox (webmail intégré, widget, client torrent, etc...). Mais tout cela reste confiné dans le petit monde Opera, en circuit fermé. Avez-vous remarqué que seuls Safari (webkit) et Opera se sont lancés dans la course à l'Acid3 test ?

La situation sur Mac OS X est différente, tant l'expérience utilisateur, la symbiose avec l'OS et ses applications sont importants. Safari y est le meilleur et le restera.


Pour les OS la situation est la même. S'imposera celui qui proposera quelque chose de radicalement neuf et en phase avec le développement de l'informatique de demain, celle qui n'est encore que dans la tête des développeurs et dont on n'entr'aperçoit que les prémisses. On parle de plus en plus du poste "CWR" Client Web Riche, un PC léger, peu gourmand en ressources car disposant de ses applications en ligne, le terminal d'un immense réseau mondial. Là, il y a peut-être la place pour un "nouvel OS" ou plutôt une nouvelle manière de concevoir l'OS qui trouvera ses utilisateurs puisque répondant à leurs besoins dans une nouvelle organisation du travail et de la société.


nota : concernant les spéculations "moralistes" du Docteur, elles lui appartiennent et je lui rappellerai simplement cette phrase (Sartre?) : "L'embêtant avec la morale, c'est d'être toujours celle des autres". Et puis, pour le "game" : le gamer se fout de l'OS, si vous lui faites tourner son "dernier jeu de la mort qui tue" sur une meule d'emmental, il l'achète.