Bien sûr, nous ne prendrons jamais plus de vacances ensemble. Pire : nous ne vivrons plus jamais en Afrique. Ces balades de plusieurs semaines dans la brousse : tu peux bien te les payer là où tu es maintenant. Sans moi, sans elle.
Le ciel pur ou pétaradant, des fois rouge ocre, des fois trop lumineux, la chaleur étouffante et insupportable, les paysages sub-sahariens, incroyables et sublimes, les arbres – même ton host... de Moringa... - les hommes, les femmes et les enfants toujours plus magnifiques, après toutes ces années.
Au quotidien, je veux dire. Ton désir, le mien.
Tu as fumé et bu ta vie, comme on coure au marathon. Non au triathlon. Et puis non… même Ironman, c’était trop peu pour toi. Tu te savais increvable, tout pouvait t’arriver, ta force surhumaine allait gérer le tout pour te faire vivre encore plus vite. Toujours plus haut, toujours plus loin. Devise bassement dépassée maintenant.
Et la petite, elle s’en fout éperdument. Veut vivre à 100 à l’heure, joyeusement, gaiement. Ne fume pas encore, mais je sais qu’elle essaiera. Et sera la plus forte et la plus belle et la plus tout que tout. Elle ne me ressemble même pas. Douce consolation.
Allez, va, sois à la hauteur de tes attentes : réponds-moi.