A
Anonyme
Invité
2006 ?
En 2006, j'ai eu 36 ans. J'étais jeune, tu sais, même si la babby-sitter qui s'occupait de ton père m'appelait "monsieur". J'avais toute la vie devant moi, alors je n'en faisais pas grand chose, je pensais avoir le temps. Je voyais approcher la quarantaine comme un horrible croque-mitaine et je rêvais à demain, ce jour proche et lointain où je me remettrais sérieusement au sport, où je mangerais équilibré, où j'aurais une vie saine...
Mais demain, c'était si loin, en attendant j'en reprenais deux fois, du n'importe quoi mais gras, vautré dans le canapé devant la télé.
Les bonnes résolutions, ça m'a toujours fait chier.
En 2006, pour la première fois, je me suis pris le monde du travail dans la gueule. J'avais vécu dans une bulle, protégé, naïf.
Quoi ?
Je t'ai déjà raconté ça ?
Je sais que je vous emmerde avec ça, que je rabâche. Attends d'être vieux, tu verras, l'oubli, le pardon, c'est comme les artères, ça durcit avec le temps.
Mais ça a commencé là, en 2006.
En 2006, je fréquentais un forum de discussion autour du mac.
(Tu sais ? Le mac ? Un ordinateur ? Apple ? Non ? Bon, bref, c'était une machine que j'aimais bien).
Ca a été l'année de la fermeture du bar, de la horde, du château...
Pauvre idiot.
Là aussi, j'étais un parmi le flot - mais tu sais, j'ai toujours crevé d'être ordinaire, médiocre, comme tout le monde, j'aurais tellement voulu être un peu plus...
Oui, je sais. Ton père, toi, tes frères et soeurs, notre famille, je comptes pour vous.
Tu es gentil, mon chéri.
Ca n'est pas grave, au fond, tu sais. L'esprit ne sert pas plus aux morts que les diamants.
Comment ?
Ce n'étais pas ça la question ?
Un devoir d'histoire ?
Rien à foutre de ma nostalgie de vieux con ?
Je fais chier à tout ramener à moi tout le temps et il manquerait plus que j'y ajoute un jeu de mot stupide ?
Ah la jeunesse...
En 2006, j'ai eu 36 ans. J'étais jeune, tu sais, même si la babby-sitter qui s'occupait de ton père m'appelait "monsieur". J'avais toute la vie devant moi, alors je n'en faisais pas grand chose, je pensais avoir le temps. Je voyais approcher la quarantaine comme un horrible croque-mitaine et je rêvais à demain, ce jour proche et lointain où je me remettrais sérieusement au sport, où je mangerais équilibré, où j'aurais une vie saine...
Mais demain, c'était si loin, en attendant j'en reprenais deux fois, du n'importe quoi mais gras, vautré dans le canapé devant la télé.
Les bonnes résolutions, ça m'a toujours fait chier.
En 2006, pour la première fois, je me suis pris le monde du travail dans la gueule. J'avais vécu dans une bulle, protégé, naïf.
Quoi ?
Je t'ai déjà raconté ça ?
Je sais que je vous emmerde avec ça, que je rabâche. Attends d'être vieux, tu verras, l'oubli, le pardon, c'est comme les artères, ça durcit avec le temps.
Mais ça a commencé là, en 2006.
En 2006, je fréquentais un forum de discussion autour du mac.
(Tu sais ? Le mac ? Un ordinateur ? Apple ? Non ? Bon, bref, c'était une machine que j'aimais bien).
Ca a été l'année de la fermeture du bar, de la horde, du château...
Pauvre idiot.
Là aussi, j'étais un parmi le flot - mais tu sais, j'ai toujours crevé d'être ordinaire, médiocre, comme tout le monde, j'aurais tellement voulu être un peu plus...
Oui, je sais. Ton père, toi, tes frères et soeurs, notre famille, je comptes pour vous.
Tu es gentil, mon chéri.
Ca n'est pas grave, au fond, tu sais. L'esprit ne sert pas plus aux morts que les diamants.
Comment ?
Ce n'étais pas ça la question ?
Un devoir d'histoire ?
Rien à foutre de ma nostalgie de vieux con ?
Je fais chier à tout ramener à moi tout le temps et il manquerait plus que j'y ajoute un jeu de mot stupide ?
Ah la jeunesse...