Incomplet bien sur. C'est une 'contre histoire', pas plus complète que celle racontée par Hollywood et le mythe américain, qui tente de remettre un peu les pendules à l'heure.
Heu… le « mythe hollywoodien » est depuis longtemps « remis à l’heure ». Dès les années 70 en fait, par Hollywood elle-même.
Deux films (permis bien d’autres) : Soldat bleu, Little Big Man.
Ils s’appuyaient sur toute un littérature historique qui avait déjà depuis longtemps remis les choses dans leur vrai contexte.
Le Far West est une invention de l’époque du Far West. La légende de l’ouest est elle-même un phénomène historique qui a accompagné la conquête. Hollywood n’a jamais été dupe :
L’homme qui tua Liberty Valence « quand la légende est plus belle que l’histoire, publiez la légende ».
C’est le propre d’aujourd’hui de prétendre réparer des torts ou de révéler des choses connues depuis longtemps.
Dans ton doc, la façon dont le massacre de Sand Creek a été rapporté m’a suffit pour voir le parti pris à la mode « woke » de ce documentaire pseudo-historique. D’ailleurs, parler de « génocide » concernant les guerres indiennes traduit l’idéologie qui a conduit les auteurs. Cela n’a rien d’historique.
En 1864, c’est la guerre de secession. Dans l’Est, en Virginie, c’est la campagne d’été de Grant. Il y eu tellement de morts qu’on n’avait plus assez de place dans les cimetières. On ne parle pas en centaines de morts mais de dizaines de milliers. C’est la campagne de Sherman en Georgie et en Caroline du Sud, l’incendie d’Atlanta, la marche vers la mer (une bande de 80 km de large de ravages et pillages d’Atlanta à Savana), c’est enfin la destruction par bombardements de Charleston, Richmond et Petersburg.
Le massacre de Sand Creek, dans le Colorado (qui a fait l’objet en 1976 d’un épisode sans concession dans la série
Colorado), n’a pas été perpétré par l’armée Fédérale comme le laisse entendre le documentaire, mais par une milice locale.
Quand la nouvelle de San Creek parvient à l’Est, elle fait scandale. Pourtant, après trois années pleines de guerre, ils auraient du être blasés. Le colonel Chevington fut traduit en cours martiale. Certes, la suite est moins glorieuse, il est gracié par l’amnistie générale de la fin de guerre de sécession, mais il n’y a jamais eu aucune légende au sujet de ce qui s’est passé à Sand Creek, à part ce qu’en raconte ce documentaire. Il y a toujours eu une vérité, une vérité judiciaire sur laquelle s’appuie la vérité historique.
La société étasunienne n’était pas mono-bloc au XIXe siècle et ces massacres étaient loin de faire l’unanimité dans l’opinion publique « civilisée » de l’Est. Souvent, les traités conclus avec les indiens l’étaient de bonne fois, mais très vite, la pression des colons, l’appas du gain, annulaient toutes ces promesses. Et je rappellerais qu’à la même époque, dans nos « empires coloniaux naissants » on ne faisait pas mieux.