Communiquer, c'est être, et être, c'est communiquer, nous apprend un sage féru de pommes.
Remarque préliminaire : bouffer des pommes rend donc intelligent. NB : penser à en acheter un cageot la prochaine fois que je vais faire un tour au marché.
Pourquoi est-ce que communiquer, c'est être ? Ne peut-on exister isolé, sans aucun contact avec le reste de l'espèce humaine ? Prenons l'exemple des enfants sauvages ; ils existaient bel et bien, et pourtant ne communiquaient avec personne. Mais leur existence était inconnue jusqu'à ce qu'ils entrent en contact avec un membre de la communauté humaine - et qu'il y ait donc une forme de communication. Ceci nous renvoie à l'histoire du chat de Schrödinger, donc l'existence est indéterminée jusqu'à ce qu'on ouvre la boîte, à condition qu'on lui ait donné assez de croquettes pour l'éternité et que le chat soit immortel.
Il est possible de réfuter cette théorie, car dans ces conditions le volume de la boîte doit être infini, de même que la vie du chat, ce qui est peu agréable au physicien commun. Dans ces conditions, la communication n'est pas la condition nécessaire à l'existence, et le chat peut vivre tout seul autant que cette saloperie de particule ne s'est pas encore fendue en deux. Ce qui expose clairement que le deuxième pan de la question - "être, c'est communiquer" - est indissociable de la première - "communiquer, c'est être" - puisque de fil en aiguille et de hors-sujet en tracasseries félines on part de l'une pour arriver à l'autre.
Les deux notions étant ainsi indissociables et confondues, nous postulerons que prouver l'une implique la véracité de l'autre. Non parce que sinon on va encore tomber dans des paradoxes alakon et il faudra ressusciter Sartre et Platon pour en venir à bout.
"Communiquer, c'est être". Mais qu'est-ce donc que "être" ? Nous référant aux grands penseurs, nous affirmerons sans trop nous tromper que être, c'est interagir avec l'environnement. Être, ce n'est pas forcément avoir conscience de son existence - une pierre existe mais ne le sait pas - non, être, c'est avoir une répercussion sur le reste de l'univers. La pierre modifie à elle seule le cours du monde, en déviant la rivière naissante ou en recevant mon orteil nu sur la plage de galets. La pierre est. Mais communique-t-elle ? La communication implique ce que j'appellerai la conscience des choses ; au sens large, cette communication est la capacité à influencer, de manière volontaire, instinctive ou purement mécanique, le restant de l'univers. Quelque chose qui n'a aucune influence sur le monde n'existe pas pour le monde. C'est pour ça que la théorie des cordes fait suer son monde, enfin si j'ai pigé ce qu'en racontait Science&Vie.
Toutefois, prenons le contre-exemple du boson de Higgs. La théorie implique son existence, mais il n'a jamais été vu, ce fils de personne. Si le boson de Higgs n'a jamais été vu, et son impact jamais remarqué, c'est qu'il n'existe pas. Ce qui nous crée un nouveau paradoxe, que j'oserai nommer paradoxe du chat de Higgs. On le voit pas, mais on pense qu'il y est, parce que le voisin l'a entendu miauler dehors. Et même si on n'a pas encore retrouvé de poils sur le canapé, cette sale bête existe bel et bien. Il est probable qu'on trouvera des poils un jour, il faut juste continuer à chercher. Le chat de Higgs communique donc avec son environnement, bien que son existence ne soit pas prouvée, car son simple concept influe mon comportement (eg regarder sous la bagnole pour ne pas lui rouler dessus en partant).
Existence et communication sont donc reliées et fortement intriquées. Au terme de cet exposé, on peut donc conclure sans trop de crainte que être, c'est communiquer, et communiquer, c'est être, et la meilleure preuve c'est ma facture de téléphone et le temps que j'ai passé à taper ce raisonnement de cinglé, d'ailleurs il ne faut pas que j'oublie mon rendez-vous chez le psychiatre mardi prochain, ce sera la faute de mes voix si j'oublie.