joanes a dit:Oh combien tu as raison.
Dans ce grand mouvement de disneylandisation du monde la décision du préfet des Bouches du Rhône participe de l'exclusion des hommes de leurs milieux naturels. Une population citadine et qui plus est, piétonisée, et bien plus facile à contrôler que ces "sagouins" qui vivent là où il n'ont plus le droit parce que quelques ayatola de l'écologie et un Etat bien pensant ont décidé qu'il n'était pas légal pour ces gens d'y vivre. Ce même Etat qui a laisser construire les superbes stations balnéaires qui donne tout son cachet à notre beau littoral languedocien...
A force d'à force ça va mal finir :mad:
si sur le fond je suis d'accord avec toi, le problème est de toutes façons bien plus compliqué que ce tu dis, à mon sens.
il y a plusieurs choses à prendre en compte:
1. la montée en puissance des idées environnementales (en bien ou en mal, là n'est pas le propos): beaucoup de choses ont été faites par le passé dans un contexte de société complètement différent, les superbes stations balnéaires en sont un bon exemple.
2. une évolution progressive de la société vers une séparation ville, milieu urbain et nature avec accentuation des contrastes (=disneylandisation): influence nordique patente, alors que la France est un pays qui par son histoire et son développement est pourtant extrêment attachée à la notion d'appropriation de l'espace par les hommes (voir toutes les politiques d'aménagement du territoire et les chocs recurrents face à l'exode rural). Avec en bout de course, le syndrôme nimby qui pointe
3. ce lieu de beauduc cristallise un mythe social très bien décrit par Rezba
4. un Etat qui est censé faire régner un état de droit fondé sur des lois mais qui n'assume pas forcément ses actes et qui est divisé entre une vision écologiste bien pensante ( supprimer des cabanons, c'est absolument epsilon par rapport aux évolutions du milieu de la Camargue imposées par le régulation amont du cours du Rhône) et aménagement du territoire (la guerre entre ministères aménageurs et ministère de l'écologie est constante).
5. Des collectivités locales qui jouent un double jeu et remettent en partie les responsabilités sur le dos de l'Etat alors qu'elles ont des prérogatives en matière d'aménagement.
Compte tenu des contentieux bruxellois et de l'inaction de l'Etat pendant des décennies, ces cas vont se mulitplier, et probablement pas là où il faudrait que cela soit (=maisons de lotissement en forêt exposées au feu...). Force est de constater qu'effectivement, l'Etat agit là où c'est le plus facile: constructions illégales et/ou non défendues par des intérêts puissants. Tout ça pour pas grand chose et au détriment de personnes qui vivaient la nature et la respectaient tous les jours.