03/08/2001
Arrivée à Dakar, aéroport Léopold Sedar Senghor, à 20h00. Mes amis sont là, ils sont venus me chercher. Le sourire éclatant de Balla en dit long, nostalgie quand tu nous tiens !
l'atmosphère est étouffante, il fait chaud et humide, et les premiers pas sur le sol africain m'avertissent du dur séjour qui m'attend.
On prend un taxi, direction le port, on prendra la dernière chaloupe pour l'île de Gorée... on a 3 heures devant nous. Arrivé sur le périphérique dakarois un énorme embouteillage bloque complètement la circulation : un camion s'est renversé un peu plus loin.
"Prendre mon mal en patience", voilà ma première reflexion. et ce ne fût pas un vain mot : 2 heures à attendre sur le goudron brulant que la situation se débloque... On s'échange avec Balla et Mimi nos premières impressions, nos retrouvailles sont émouvantes. les larmes de bonheur s'effacent sur le tarmat, les mains serrées se perdent dans la foule abondante... me voilà en Afrique !
Malgré le retard on réussi à prendre la chaloupe de 23h15, la mer s'est levée et déjà les embruns fouettent nos visages, mais rien ne peut nous empêcher d'être bien, là, entre nous... rien !
04/08/2001
Réveil tardif pour ma première journée, Balla est assis près de moi, il fait cuire du poisson sur la braise.
j'ai l'impression que je n'avais jamais quitté cette île, que je suis là depuis toujours. je ne me sens ni en vacances ni invité, je me sens chez moi.
Comme c'est mon anniversaire, Mimi est allé faire des petites courses au marché pour préparer le "thiep bou dieune" de midi. Elle sait bien que j'adore ça. tout ça s'annonce vraiment très bien...
05/08/2001
Comme le temps presse (je ne reste que 21 jours) on décide illico de faire une "petite" expédition en pirogue au Sine Saloum (environ 8 heures de mer).
Je fais connaissance de Youn, un breton de 51 ans avec un passé lourd de 33 ans de marine marchande ! un vrai marin ! ou presque...
En fait on part trop vite, sans vraiment s'organiser et après 10 heures d'errance au beau milieu de l'Atlantique, la nuit nous surprend et la grosse mer avec. On pointe sur une lumière au loin sur la côte et on fonce (c'est beaucoup dire : le moteur de 15 cv peine à faire avancer la longue pirogue en bois). D'ailleurs il est déjà trop tard et quand nous arrivons à 50 m de la plage pour accoster, 2 énormes vagues font basculer la pirogue et nous avec ! Tous les bagages sont à l'eau, l'embarcation se disloque sur les quelques rochers dispersés sur le sable. La bataille est rude pour récupérer le matériel et gagner la rive... mais tant bien que mal nous y arrivons et nous nous couchons sue le sable, sans mot-dire, les yeux dans les étoiles, hagards.
Je crois que tous nous pensons la même chose : on s'est bien battu et on s'en sort plutôt pas mal... mais le grand vainqueur c'est la mer : on ne sous-estime pas l'Océan !
06/08/2001
Le soleil nous réveille de ses grands rayons brulants et on entreprend d'évaluer au grand jour les dégats... le constat est implacable : pirogue inutilisable, bagages personnels lavés à l'eau de mer et aux algues, le sable recouvre la moitié des affaires. Le moteur est sauf hormis quelques égratignures, le majeure partie du matèriel de pêche est introuvable... il n'y a qu'une chose qui n'a pas était atteinte : notre humeur, aussi curieux que cela puisse paraitre, notre moral est bon et je dirai même que nos liens de fraternité s'en sont trouvés renforcé.
L'Afrique ce n'est pas simple, le continent est rude et quoique vous fassiez vous savez qu'il va falloir prendre sur vous, parfois même puiser dans ses résèrves afin de venir à bout de son aventure... l'Afrique, on la mèrite !
suite au prochain épisode...
[26 août 2001 : message édité par touba.fall]