L'air et la chanson

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:zen: :zen: :zen: Merci pour cette très belle réponse Rezba. Je n'ai pas eu l'occasion de vivre ta riche expérience et mes connaissances mathématiques ne me permettent pas hélas de comprendre pleinement la relation entre Mandelbrot et Bach. :( Néanmoins, je connais très vulgairement les fractales et elles ne seraient pas si éloignées que cela de la biologie, puisque des modélisations végétales informatiques se basent là-dessus pour simuler la création des formes et de leur croissance ( j'ai un peu vu "tourner" le logiciel AMAP de simulation de croissance végétale qui a été développé initialement par le CIRAD à l'INRA de Montpellier). En très très très gros, ce que je connais des fractales c'est la notion de répétition d'un motif qu'on retrouve à l'échelle macro comme micro. Il y a ainsi un "truc" simple pour dessiner un arbre d'essence définie de façon rapide, c'est de regarder sa feuille. La forme globale de l'arbre (son "port" pour être précis) est souvent équivalente à celle de sa feuille. En tout cas çà marche bien pour pas mal de feuillus.
Mais pour en revenir à Bach, ce que je comprend peut-être le mieux chez lui c'est son écriture contrapeuntique. La métaphore du tissage (texture, textile, texte) est ce qui m'a permis de comprendre l'art du contrepoint. Cette forme d'éciture en stratification horizontale, réponse et contreréponse, fils qui se superposent, s'entremêlent et se démêlent, çà je visualise bien. En revanche, pour l'écriture harmonique, j'ai toujours eu plus de mal. :rateau:
 
wow ... Mandelbrot et Bach ... J'ai dû louper des posts intéressants.

La musique, j'en écoute depuis très longtemps dans toutes les conditions possibles. Mais le plus souvent, ma neurasthénie latente m'incline à l'écouter de préférence seul, la nuit, quand mes loustics dorment et que leur mère en fait autant.
Après, suivant l'humeur, ce sera l'allegretto de la Xe Symphonie de Dmitri Shostakowitsch pour me défouler, ou l'adagio de la Xe de Mahler, pour moi le sommet de la musique classique (mon sommet perso, quoi) ou des pièces de piano de Debussy (mon héros) ou une pièce orchestrale de Béla Bartók (mon héros), beaucoup de techno, du luth, du clavessin ou de l'électro en tout genre. Ou encore de la musique concrète, c'est bien ça, la musique concrète.
Mais j'aime particulièrement écouter de l'ambient, ça date de la découverte de Eno (Brian, mon héros) en 1976. Une musique qui me repose du monde et du dégoût qu'il m'inspire en général. Une musique qui tire son origine dans Érik Satie et John Cage, un peu aussi Morton Feldman (le pendant "grande musique" de l'ambient "musique populaire").

Du coup, je me rends compte que de plus en plus souvent l'écoute collective ne me convient plus : une sorte d'effet iPod / musique numérisée, qui me fait l'écouter essentiellement au casque. Plus de concert depuis quelques années sauf quelques-uns très choisis.

Puisque vous parliez de Bach : de forts mauvais souvenirs de cours de piano ;) Car massacrer une belle musique, c'est frustrant :siffle: Mais, finalement, Bach ne me convient plus : je peux admirer ce que l'on veut, ça ne me fait en général ni chaud ni froid. Il a un contemporain quasi exact, moins connu, moins productif, qui, lui, a écrit pour le luth des pièces extramidables : Sylvius Leopold Weiss. En fait, avec le temps, mes goûts se sont étirés : de la musique antique au début du XVIIIe et de la fin du XIXe (Mahler, Debussy) à aujourd'hui. La période du milieu (la musique "classique" au sens propre et une bonne partie de la romantique) ne m'intéresse plus vraiment.

Heu ... c'était quoi le sujet :rose: ?
 
Rezba for president !! ¡ Que viva el Rezba !!
Quelqu'un enfin qui parle de la poésie des mathématiques ... Depuis Boris Vian (dans l'Écume des jours une voiture décrit "une élégante cardioïde" ...) et l'admirable Raymond Queneau presque personne ne dit ça.
Ah ! l'intrigante beauté et la séduisante simplicité des espaces topologiques ...

En-dehors de ça une remarque : on critique souvent le côté "intellectuel" et "froid" de la musique de l'École de Vienne ((le sublime) Webern, Schoenberg etc.). Mais ne loue-t-on pas sans arrêt ces mêmes qualités intellectuelles et calculatoires chez Bach ? Pourquoi donc Schoenberg serait-il un horrible insensible ? Hein. Pourquoi ? :;
 
"Vous devriez donner des points de réputation à d'autres avant d'en offrir de nouveau à rezba."
Certaines fois, il m'agace, machinchose Bulletin ...
 
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Réactions: rezba
bombi a dit:
En-dehors de ça une remarque : on critique souvent le côté "intellectuel" et "froid" de la musique de l'École de Vienne ((le sublime) Webern, Schoenberg etc.). Mais ne loue-t-on pas sans arrêt ces mêmes qualités intellectuelles et calculatoires chez Bach

Peut être parce qu'il n'est que "lucide" et "chaud"?
Que sait-on de sa compréhension des mathématiques ? J'en sais rien, en fait. Peut-être qu'il savait ça par instinct, que notre univers possède un rythme chaotique parfaitement harmonieux ? Un courant qui navigue sur des océans d'ondes, dessinant des histoires au temps différent ? Peut-être qu'il savait ça intimement, et que cette connaissance intime des puslations du monde le dévorait de l'exprimer par ce par quoi il savait dire les choses, par la musique.
J'aime à penser que cet homme me raconte le monde et l'univers, oui, je l'avoue. Que ces gammes chromatiques sont sa vision de l'horlogerie fantasque de la vie. Alors, ça me fait voyager.
Si le surfeur d'argent avait un ipod sur les oreilles, il écouterait Bach, c'est sûr. :D
 
rezba a dit:
J'aime à penser que cet homme me raconte le monde et l'univers, oui, je l'avoue. Alors, ça me fait voyager.
:D

Et? C'est pas merveilleux? tout le reste perd son importance!
 
C'est assurément une question de perception. Si je fais écouter des oeuvres de Bach à ma femme (j'exclus de l'expérience les messes, passions etc.), elle me regarde d'un oeil agacé car je sais que pour elle, cela n'évoque que construction arbitraire et mécanique.
Pour elle, l'effet est le même que Schoenberg (en plus mélodieux, toutefois).
Bref, je change de musique :)
 
Message supprimé.

Je n'accuserai plus vBulletin à tort et je n'embêterai plus benji avec des bêtises.
Je n'accuserai plus vBulletin à tort et je n'embêterai plus benji avec des bêtises.
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Je n'accuserai plus vBulletin à tort et je n'embêterai plus benji avec des bêtises, etc.
 
chair.jpg


J'ai « fait » mon Service national en Vendée, à Fontenay-le-Comte, une petite ville d'environ 15 000 habitants située à 30 kilomètres de Niort, 50 kilomètres de La Rochelle et 120 kilomètres de Nantes. La caserne du Chaffaut, modèle d'architecture militaire s'il en est, abrite le Centre militaire de formation professionnelle. Chargé de la reconversion des militaires, il « permet d’obtenir des formations qualifiantes et adaptées immédiatement utilisables sur le marché du travail ». Bref, j'avais dû renoncer à une année de maîtrise consacrée au théâtre de Montherlant pour aller jouer les petits soldats dans le marais poitevin. Bien que mon souvenir de ces quelques mois soit aujourd'hui positif, l'idée, sur le moment, ne m'enchantait guère... Surtout, il y avait un problème de taille. Dans les premiers temps, il ne m'était pas possible de venir en voiture et la ville de Fontenay ne disposant que d'une gare routière, il fallait me rendre en toute hâte le vendredi soir à La Rochelle pour attraper un train. Le trajet était long, avec un arrêt important à la gare Saint-Jean de Bordeaux. Il fallait donc que je trouve une activité qui m'occupât l'esprit. À cette occasion, la lecture me fut d'un grand secours. Lire Racine dans un corail est une expérience que je ne peux que recommander. Lire Racine et écouter Rachmaninov.

Les beaux esprits ont longtemps considéré la musique de Rachmaninov comme un sous-produit du romantisme nationaliste russe. Richard Strauss lui-même refusa de diriger ce qu'il considérait être du « purin sentimental ». Il faut dire que cette musique, fortement inspirée par l'héritage du « groupe des cinq » (Mili Balakirev, César Cui, Alexandre Borodine, Modest Moussorgski et Nicolaï Rimski-Korsakov) et de Piotr Tchaïkovski, est une musique avant tout lyrique et mélodique. C'est ce qui explique sans doute le mauvais accueil que lui fit l'élite intellectuelle d'une époque marquée par d'importants bouleversements, tant politiques qu'artistiques, et la bienveillance du grand public à son égard. La musique de Rachmaninov, par les mouvements amples d'une poésie intime difficilement contenue, évoque le crépuscule d'un monde, celui de la Russie impériale, des pièces de Tchekov et d'une douceur de vivre disparue dans les soirs tièdes du bel été 1914.

Or, cette nostalgie des paradis perdus, ces mois d'armée l'ont transformée pour moi en poésie du voyage... Je garde un souvenir vivace et réellement ému de la côte charentaise dont les falaises se découpaient dans la vitre du train et défilaient au rythme des concertos pour piano n° 2 et 4 ; des rives de la Garonne et, plus loin, des vignes du bordelais s'évanouissant dans la brume et les élans tragiques du largo de la symphonie n° 2 en mi mineur. Rachmaninov n'est pas seulement devenu un compagnon de route ; même à présent, immobile, sa musique évoque des voyages passés et des voyages possibles. Son lyrisme inventif, plus profondément humain que typiquement russe (ce qui le rend d'autant plus émouvant et proche) réveille en moi des parfums de l'enfance et répond, comme en écho, à mon feu intérieur. Définitivement, ce n'est pas le train qui m'emmène : il accompagne seulement les mouvements de mon cœur ; ce n'est pas le paysage qui défile, ce sont mes yeux qui passent et vont s'évanouir, comme un vieux paradis, dans le brouillard des hommes.
 
DocEvil a dit:
Or, cette nostalgie des paradis perdus, ces mois d'armée l'ont transformée pour moi en poésie du voyage... Je garde un souvenir vivace et réellement ému de la côte charentaise dont les falaises se découpaient dans la vitre du train et défilaient au rythme des concertos pour piano n° 2 et 4 ; des rives de la Garonne et, plus loin, des vignes du bordelais s'évanouissant dans la brume et les élans tragiques du largo de la symphonie n° 2 en mi mineur. Rachmaninov n'est pas seulement devenu un compagnon de route ; même à présent, immobile, sa musique évoque des voyages passés et des voyages possibles. Son lyrisme inventif, plus profondément humain que typiquement russe (ce qui le rend d'autant plus émouvant et proche) réveille en moi des parfums de l'enfance et répond, comme en écho, à mon feu intérieur. Définitivement, ce n'est pas le train qui m'emmène : il accompagne seulement les mouvements de mon cœur ; ce n'est pas le paysage qui défile, ce sont mes yeux qui passent et vont s'évanouir, comme un vieux paradis, dans le brouillard des hommes.

:zen:
 
En 2002, à Dakar, j'ai vu, à travers la vitre de mon véhicule 4 X 4, dans une boutique de meubles usagés, un piano, un vrai piano complet, noir et haut. Comme ça ne court pas les rues dans le quartier, j'ai stoppé, juste pour taquiner quelques notes. Pour le plaisir, pour l'émotion, et surtout, pour mon enfance toute entière.

Ce fut une valse, de Chopin, qui sortit spontanément de mes doigts. Je voudrais bien vous la chanter, car je ne me souviens plus du titre exact. J’ai appris ce morceau voilà déjà 25 ans. La mélodie est magnifique. C’est en mode mineur.

Le piano belge avait comme inscription "Paris f.u,c,k,é, 1885" - je vous le jure... Le son était franchement pourri, l'instrument avait grandement besoin d'être accordé, quoique ça n'aurait peut-être pas donné grand chose. J'ai craqué et ai sorti mes 600 000 FCFA, soit plus de 1000 dollars US, alors qu'on n'a jamais vraiment roulé sur l'or... Une folie.

Le son des touches est toujours resté médiocre, même si l’instrument a été accordé. De toute façon, qui s’en souciait? Personne n'écoutait. Durant les deux dernières années vécues à Dakar, j’y ai passé des heures délicieuses, à pratiquer gammes, et quelques petites histoires musicales retenues – dont les fameux préludes ainsi que les two and three parts invention de Bach.

En partant, j’ai donné le piano, mon premier piano, à une amie française, qui avait deux jeunes enfants.
 
rezba a dit:
Dans son laboratoire, il y avait des machines, des ordinateurs. Et il travaillait dessus. J'ai voulu comprendre ce qu'il faisait. Il m'a expliqué qu'à ce moment, il travaillait sur la boucle. Il m'a montré des modélisations graphiques de boucles sonores. Des logarythmes. Il m'a expliqué ce qu'était un logarythme, mieux qu'aucun de mes profs de maths ne l'avait fait.
Des logarythmes, nous sommes passés à des formes d'algorythmes qu'il travaillait. Puis à ce qu'il appelait les algorythmes du chaos, une adaptation des mathématiques du chaos, des fractales de Mandelbrot. (tous ces types de l'école lyonnaise de musique contemporaine étaient de vrais mathématiciens).
Et là, j'ai seché un peu, sur la répétition des formes et tout ça. Pour me faire comprendre ça, il est allé chercher bach. Des suites anglaises, et les goldberg. Il a fait un thé, et on a écouté Bach. Et au fur et à mesure que les phrases musicales se déroulaient, que Gould enroulait des boucles, Gilles dessinait les formes géométriques créées par Bach, et les mettaient en juxtaposition avec des équations.
C'était terrible. Hallucinant. Mon écoute de Bach, et d'une grande partie de la musique, s'est transformée à jamais ce jour-là. En quelques heures, je venais de prendre conscience du travail intelllectuel qui présidait à la composition de Bach. Je voudrais pouvoir revivre ce moment-là, maîtriser suffisament ce discours limpide d'alors pour pouvoir le refaire devant quelqu'un d'autre, partager ce dévoilement.
Voilà. Bach et Mandelbrot, c'est le même registre de poésie, pour moi.
Merci pour ce beau témoignage qui m'éclaire un peu sur ces arabesques aériennes dont, d'instinct, je devinais l'existence. :zen:
 
J’aimerais raconter une autre histoire musicale. Fil musical, un brin trop nostalgique, ridicule, parce que la vie est pourtant là, toute vivante, alors que la nostalgie est bel et bien derrière.

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Sarasaté. Airs bohémiens.

J’avais 12 ans. Je me promenais dans les boisés d’un camp musical, au Nord de Montréal. Le camp musical de Saint-Côme. J’étais seule, comme depuis quelques années. Je dégustais ces instants privilégiés, sans le groupe, élément obligatoire à tout jeune, mais qui épuise, puisque vide.

À quelques mètres, dans le théâtre du camp, s’exerçait Angèle Dubeau, peut-être avec son nouveau Stradivarius. Elle était jeune, 16 ans, mais déjà, elle était l’étoile montante des violonistes solistes au Québec. Elle s’exerçait avec l’orchestre à cordes. Uniquement à cordes. Altos, violoncelles, contrebasses. Pas de piano.

Le son est monté, la virtuosité de la pièce et de la soliste m’ont pris à plein corps. L’orchestre, et Angèle s’arrêtaient, au rythme des décisions du chef d’orchestre. Cette musique est vraiment rentrée dans mes oreilles, est restée fixée à mes tympans. La musicalité, à travers les branches des résineux est montée, puis redescendue, me laissant en ébullition. Simple satisfaction de la musique et des arbres. Deux éléments qui vont si bien ensemble. J’y suis restée accrochée, peut-être un peu trop, à cette émotion. Encore aujourd'hui, l'odeur de la résine ne me rappelle ni les Noëls de mon enfance, ni mes stages forestiers, mais encore et toujours la musique d'un orchestre à corde.

Le dernière fois que j’ai entendu l’air, c’était l’été passé, à la radio, dans mon auto de location, au Nord de Montréal – quel hasard - mais à Rawdon, village très boisé, toujours dans les Laurentides. Ma fille de 2 ans et demi dormait sur son siège-auto, et moi, j’ai coupé le moteur. Prise de vertige. C’était le soir, et il pleuvait.
 
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Réactions: rezba
rezba a dit:
Peut-être suis-je exagérément sensible à la poésie de la mathématique.
Mais non, mais non ! :D On ne peut pas être "exagérément" sensible à la poésie de la mathématique. :zen:

Accessoirement (ou pas du tout accessoirement d'ailleurs), ne pas oublier que du temps des grecs (enfin des anciens, des grecs, y en a toujours :D) et jusqu'à bien longtemps après, la musique faisait partie de la même famille de savoirs que la mathématique : dans le quadrivium, il y a vait l'arithmétique, la géométrie, l'astronomie et la musique.

Quant à la théorie des proportions dont même les plus cancres des forumeurs ont bien été obligés de s'imbiber au fond de la classe près du radiateur :D , elle a été développée en relation avec la musique (octave, quinte et tout le tintouin). Si M. Jourdain faisait de la prose sans le savoir, Lorie postule pour la médaille Fields sans le savoir non plus (enfin je pense, peut-être qu'elle le sait !)

Quant à Bach, pour moi qui n'ait pas baigné dans une culture musicale, qui n'ai pas l'oreille très agile, il a toujours été le musicien classique le plus accessible et celui avec lequel j'ai toujours été le plus en phase. J'ai été très peu au concert jusqu'à tard mais je me rappelle toujours de Pierre Fournier jouant à Saint-Michel de Cuxa des suites de bach et la sonate de Kodaly. Depuis, j'ai un penchant coupable pour le violoncelle :zen:

Ceci dit, je ne suis pas prêt de cracher sur le saxophone, qu'il soit celu de Coleman Hawkins ou de Steve Lacy pour laisser de la place entre :D Et du coq à l'âne, si on peut dire, ça me fait penser à Monk qui, pour moi, (ne me tapez pas dessus ! je n'y connais rien en musique, je dis juste comme je sens) n'est pas si éloigné de Bach.

Peut-être, ceux-là me plaisent (comme Satie aussi) parce que c'est plus dépouillé que la musique symphonique de Ludwig où je me perds un peu, sans parler d'Hector :D
 
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Réactions: rezba
Voilà un bon moment que je me demande comment "revenir" dans ce fil après les belles interventions qui précèdent. Pourtant la musique tient un rôle tellement essentiel dans mon existence que je me devais de réapparaître ici. D'autant qu'un m.p. reçu voici quelques jours :)coucou:) m'interpelle, et là aussi je me dois de répondre.
Aujourd'hui j'ai accompagné mon fils et ma fille à la fête scolaire. Rituel inamovible de l'établissement par eux fréquenté, cet événement annuel donne lieu régulièrement à diverses prestations des enfants, petites danses et chorégraphies... En regardant le spectacle j'ai repensé Doc à ce fil, car d'année en année ce sont les mêmes classes qui exécutent le même genre de spectacle, avec le même genre de musique. Oh, rien d'exceptionnel : le thème illustré cette année par la classe de mon fils était "l'Europe". Une petite illustration de la Grèce, avec une musique de Theodorakis, l'Écosse et ses cornemuses, l'Italie et son carnaval de Venise, la France et son french-cancan (amusant, ces petiotes de 6 ans dansant le french-cancan :)), etc. De jolis costumes, une ambiance compassée mais point désagréable, les enfants, la musique un peu ringarde... Tous les ans, ce cérémonial se reproduit, avec une constance et une fidélité qui n'ont d'égale que la joie éprouvée par les gosses : ça tombe bien, c'est fait pour ça. Les enfants sont acteurs, les parents spectateurs. Cette année, mon fils est en 1ère primaire. L'année prochaine, il sera en 2e ; l'année d'après en 3e... D'autres enfants auront pris sa place en 2e, ceux-là même qui l'année prochaine auront pris la place de ceux qui cette année, attendent encore de grandir un peu pour entrer "à la grande école". La fête aura lieu au même endroit, les rôles seront tenus par les mêmes acteurs, ils auront seulement un an de plus, et la musique, elle, n'aura pas vieilli...
Et moi là-dedans, qui m'ennuie toujours copieusement à ce genre de manifestation, j'ai vécu un grand moment d'émotion, que je n'aurais peut-être pas ressenti sans le fil du Doc, qui me rappelait constamment le rapport étroit, constant, de l'art et de la vie.
Je ne sais pas, c'est peut-être Milstein interprétant le concerto de Beethoven, que j'écoute en ce moment même, qui m'inspire ces réflexions douces-amères...

:zen:
 
Philippe a dit:
Et moi là-dedans, qui m'ennuie toujours copieusement à ce genre de manifestation, j'ai vécu un grand moment d'émotion, que je n'aurais peut-être pas ressenti sans le fil du Doc, qui me rappelait constamment le rapport étroit, constant, de l'art et de la vie.
Ici, un simple merci suffira. ;)
 
... un matin de 1978... Un dimanche, d'ailleurs ; j'ai vu sur la deuxième chaine , Iggy Pop terminer un morceau par un strip tease, le laissant nu comme un ver, à l'exception d'un petit slip léopard... Ce n'était pas de la musique, à proprement parler ; simplement du rock'n'roll, dans son expression la plus pure, brute et la plus authentique....
Ce que ça m'a fait?...
Vous ne croyez tout de même pas que je vais en faire part à une bande de pignoufs telle que vous....
:D :p
 
Le 15 juin 2000, avait eu lieu une audition de piano, à laquelle ma fille, alors agée de six ans, participait pour la première fois.
Une heure d'attente interminable après toutes les instalations nécéssaires pour qu'enfin les musiciens en herbe et d'autres confirmés apparaissent au devant de la scène.
Mon petit bout de fille, qui était la plus petite, et par l'âge et par la taille se tenait flegmatiquement mais assurée devant ce beau monde.
C'est elle qui à jouée la première, en tout et pour tout, vingt et une notes.
Je m'en souviendrais toute ma vie de "Le petit poney". Elle à jouée son petit morceau, sans aucune fausse note, s'est relevé de son tabouret sous les applaudissements du public, s'est retourné pour me regarder, m'a fait un sourire du style " Regarde mes dents je suis autour" et...des larmes de bohneur ont coulées sur mes joues.
Elle a remis ça six ans durant, et à chaque fois les larmes étaient au rendez vous...
Je t'aime ma chérie :love: :love: :love: :love:

Depuis elle a voulu arrêter le piano, et maintenant c'est de tristesse, de ne plus voir ma fille devant un clavier, que des larmes coulent sur mes joues :(
 
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Réactions: El_ChiCo
Si on attaque les souvenirs liés à nos enfants, je sens que ça va devenir plus lacrymal ...
Je trouve le récit de Philippe bien saisi. Il me rappelle une situation analogue.
Je vous brosse le contexte : l'année du CP de mon fils ainé, il se trouve que c'était alors la première année où j'avais un fils ... Aussi la fête de fin de CP fut la première fête de fin d'année de ma jeune expérience parentale ;)
Il se trouve que dans son école oeuvre une remarquable professeure de musique qui arrive à faire chanter des minots de 6 ans ensemble (!). Et en ce mois de juin, mon Simón était tout content d'être au milieu de ses camarades et faisait de son mieux pour chanter en choeur, tout en faisant de discrets clins d'oeil à son papito (moi :) ). Il régnait une ambiance rigolarde, studieuse mais animée. Le bonheur assurément. Tout cela s'est conclu par une incroyable interprétation de Aguas de marzo de Jobim par les CM2, mi en brésilien, mi en français, simplement accompagnée au piano.
Tellement bien que leur chant a fait taire le brouhaha (exploit véritable) : un moment rare (pour moi, toujours). Chaque fois que j'écoute la chanson je repense donc à la première fête d'école de ma vie (d'adulte) ...
 
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