1ère partie
2ème partie
3ème partie
4ème partie
5ème partie
6ème partie
7ème partie
Les ventes furent immédiatement au rendez-vous. J'étais pourtant convaincu que les ½uvres personnelles n'intéressaient que fort peu les lecteurs, mais là, force était de constater que mon histoire plaisait. Les semaines qui suivirent furent épuisantes. Je n'aime pas ces périodes de promotions où il faut assurer des séances de dédicaces, des interviews formatées et faire bonne présence dans quelques salons branchés de la ville, entouré de vieilles pies à la recherche de leur jeunesse perdue. Le courrier des lecteurs était également abondant. J'en ramenais des sacs entiers chez moi, sans pour autant prendre le temps d'en ouvrir un seul.
J'étais à bout et je sentais qu'il me fallait tirer un bilan de ces derniers mois. Paul se faisait silencieux, et cela n'était pas fait pour me rassurer. Quelle riposte préparait-il ? Xavier ne donnait plus signe de vie non plus et je ne savais même pas où le contacter vu qu'il n'allait plus à l'imprimerie depuis quelques jours. Ça non plus, ce n'était pas fait pour me plaire. Je sentais que, sous peu, le rideau allait se lever et mettre à jour une série de révélations que je n'étais pas pressé de découvrir. Ce qui m'importait, en fait, c'était Kate. Je me rendais compte que j'avais trop attendu, et qu'il était plus que temps de prendre de ses nouvelles. Comment allait-elle m'accueillir après ce trop long silence, après mon livre, après ma lâcheté ? Je sautais dans le premier taxi, direction l'hôpital universitaire, Euston Road. Ce n'est que sur la route, pris dans les embouteillages, que je me rendis compte que je ne connaissais même pas son nom de famille. En fait, je ne savais rien d'elle, et pourtant, elle venait d'être la source principale d'inspiration de mon dernier bouquin.
- Bonjour, madame… heu… voilà, je voudrais voir une patiente
- Puis-je avoir son nom s'il vous plait ?
Évidemment, la question qu'il ne fallait pas poser.
- Bien, justement, je n'ai pas son nom de famille et…
- Vous êtes de la famille ?
- Si je l'étais, j'aurais son nom me semble-t-il, non ? Je suis juste un ami.
- Si vous êtes un ami, vous pourriez également avoir son nom, n'est-ce pas ? me répondit-elle sèchement.
Puis, comme étant soudainement frappé par un éclair de lucidité, elle reprit, avec étonnement :
- Mais, dites-moi, vous ne seriez pas l'écrivain qui vient de sortir cette magnifique biographie ? elle me montrait le livre en même temps qu'elle me parlait.
" Oh… il est magnifique. Nous l'avons toutes lu, ici, dans le service, c'est vraiment une histoire formidable… Mais, j'y suis, ce ne serait pas Kate que vous venez voir ?
- Oui, voilà, c'est ça, c'est Kate.
- Il fallait le dire tout de suite. Chambre 312, tout le monde connaît le numéro par c½ur ici.
Je me dirigeais vers l'ascenseur, lorsque la secrétaire me rattrapa par l'épaule :
- C'est bête, mais, vous pourriez me dédicacer le livre ?
- Oh, heu, oui, bien sûr. À quel nom ?
- Moi, c'est Helen Miss, et puis aussi pour mon mari, qui est anesthésiste ici, Joseph-Paul.
Joseph-Paul… je ne pu m'empêcher d'esquisser un léger sourire moqueur.
- Voilà, pour vous deux. Et merci de votre aide.
- "À Helen et JP Miss, amicalement", oh, vous êtes merveilleux. Merci mille fois…
J'étais déjà dans l'ascenseur, en direction du troisième étage.
J'ouvris fébrilement la porte, silencieusement, pensant la trouver sur son lit, en train de dormir. Qu'elle ne fut pas ma surprise de trouver la chambre vide ! Je me dirigeais immédiatement dans le couloir, à la recherche d'une infirmière.
- Dites madame, je sors de la 312 et il n'y a personne. Vous savez où je peux trouver la patiente qui est censé s'y trouver ?
L'air agacé, elle me dévisagea du regard :
- Vous êtes de la famille ?
- Non, juste un proche qui vient faire une visite.
- Vous n'êtes pas plutôt un de ces innombrables lecteurs qui viennent de lire un livre la concernant ? Une petite visite, histoire de toucher la bête, c'est ça ?
- Ah non, pas du tout, je suis justement celui…
- Écoutez, c'est un véritable défilé ici, depuis une semaine. Vous n'avez pas lu l'affiche à l'entrée du couloir ?
- L'affiche ? Quelle affiche ?
- Kate, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, n'est-ce pas, Kate est sortie de l'hôpital depuis trois jours.
- Sortie ? Mais…
- Allez monsieur, nous avons beaucoup de travail, il faut nous laisser maintenant, dit-elle en s'éloignant.
Abattu, je me dirigeais vers la sortie, lorsqu'une autre infirmière, m'ayant visiblement reconnu me dit :
- Je suis étonnée que vous ne soyez pas au courant, mais si cela peut vous aider, je peux vous dire qu'elle est sortie mardi, alors que cela n'était pas prévu.
- Elle est partie seule ? Vous savez où ?
- Où, non, je ne le sais pas. Ce que je sais, c'est qu'elle était accompagnée de son frère.
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Les ventes furent immédiatement au rendez-vous. J'étais pourtant convaincu que les ½uvres personnelles n'intéressaient que fort peu les lecteurs, mais là, force était de constater que mon histoire plaisait. Les semaines qui suivirent furent épuisantes. Je n'aime pas ces périodes de promotions où il faut assurer des séances de dédicaces, des interviews formatées et faire bonne présence dans quelques salons branchés de la ville, entouré de vieilles pies à la recherche de leur jeunesse perdue. Le courrier des lecteurs était également abondant. J'en ramenais des sacs entiers chez moi, sans pour autant prendre le temps d'en ouvrir un seul.
J'étais à bout et je sentais qu'il me fallait tirer un bilan de ces derniers mois. Paul se faisait silencieux, et cela n'était pas fait pour me rassurer. Quelle riposte préparait-il ? Xavier ne donnait plus signe de vie non plus et je ne savais même pas où le contacter vu qu'il n'allait plus à l'imprimerie depuis quelques jours. Ça non plus, ce n'était pas fait pour me plaire. Je sentais que, sous peu, le rideau allait se lever et mettre à jour une série de révélations que je n'étais pas pressé de découvrir. Ce qui m'importait, en fait, c'était Kate. Je me rendais compte que j'avais trop attendu, et qu'il était plus que temps de prendre de ses nouvelles. Comment allait-elle m'accueillir après ce trop long silence, après mon livre, après ma lâcheté ? Je sautais dans le premier taxi, direction l'hôpital universitaire, Euston Road. Ce n'est que sur la route, pris dans les embouteillages, que je me rendis compte que je ne connaissais même pas son nom de famille. En fait, je ne savais rien d'elle, et pourtant, elle venait d'être la source principale d'inspiration de mon dernier bouquin.
- Bonjour, madame… heu… voilà, je voudrais voir une patiente
- Puis-je avoir son nom s'il vous plait ?
Évidemment, la question qu'il ne fallait pas poser.
- Bien, justement, je n'ai pas son nom de famille et…
- Vous êtes de la famille ?
- Si je l'étais, j'aurais son nom me semble-t-il, non ? Je suis juste un ami.
- Si vous êtes un ami, vous pourriez également avoir son nom, n'est-ce pas ? me répondit-elle sèchement.
Puis, comme étant soudainement frappé par un éclair de lucidité, elle reprit, avec étonnement :
- Mais, dites-moi, vous ne seriez pas l'écrivain qui vient de sortir cette magnifique biographie ? elle me montrait le livre en même temps qu'elle me parlait.
" Oh… il est magnifique. Nous l'avons toutes lu, ici, dans le service, c'est vraiment une histoire formidable… Mais, j'y suis, ce ne serait pas Kate que vous venez voir ?
- Oui, voilà, c'est ça, c'est Kate.
- Il fallait le dire tout de suite. Chambre 312, tout le monde connaît le numéro par c½ur ici.
Je me dirigeais vers l'ascenseur, lorsque la secrétaire me rattrapa par l'épaule :
- C'est bête, mais, vous pourriez me dédicacer le livre ?
- Oh, heu, oui, bien sûr. À quel nom ?
- Moi, c'est Helen Miss, et puis aussi pour mon mari, qui est anesthésiste ici, Joseph-Paul.
Joseph-Paul… je ne pu m'empêcher d'esquisser un léger sourire moqueur.
- Voilà, pour vous deux. Et merci de votre aide.
- "À Helen et JP Miss, amicalement", oh, vous êtes merveilleux. Merci mille fois…
J'étais déjà dans l'ascenseur, en direction du troisième étage.
J'ouvris fébrilement la porte, silencieusement, pensant la trouver sur son lit, en train de dormir. Qu'elle ne fut pas ma surprise de trouver la chambre vide ! Je me dirigeais immédiatement dans le couloir, à la recherche d'une infirmière.
- Dites madame, je sors de la 312 et il n'y a personne. Vous savez où je peux trouver la patiente qui est censé s'y trouver ?
L'air agacé, elle me dévisagea du regard :
- Vous êtes de la famille ?
- Non, juste un proche qui vient faire une visite.
- Vous n'êtes pas plutôt un de ces innombrables lecteurs qui viennent de lire un livre la concernant ? Une petite visite, histoire de toucher la bête, c'est ça ?
- Ah non, pas du tout, je suis justement celui…
- Écoutez, c'est un véritable défilé ici, depuis une semaine. Vous n'avez pas lu l'affiche à l'entrée du couloir ?
- L'affiche ? Quelle affiche ?
- Kate, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, n'est-ce pas, Kate est sortie de l'hôpital depuis trois jours.
- Sortie ? Mais…
- Allez monsieur, nous avons beaucoup de travail, il faut nous laisser maintenant, dit-elle en s'éloignant.
Abattu, je me dirigeais vers la sortie, lorsqu'une autre infirmière, m'ayant visiblement reconnu me dit :
- Je suis étonnée que vous ne soyez pas au courant, mais si cela peut vous aider, je peux vous dire qu'elle est sortie mardi, alors que cela n'était pas prévu.
- Elle est partie seule ? Vous savez où ?
- Où, non, je ne le sais pas. Ce que je sais, c'est qu'elle était accompagnée de son frère.
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