Des phtalates dans les sextoys: carottes en vue?
Par Nathalie PimentRose, jeudi octobre 2006 à 19:18 :
L'association Greenpeace que l'on sait très chatouilleuse sur moult sujets, a récemment glissé la tête sous la couette et l'a ressortie en criant : gare aux sextoys, c’est plein de phtalates ces trucs-là, mieux vaut le concombre ou la carotte (bio, s’entend).
Repérée sur l’excellent blog de
Baptiste Coulmont, sociologue mais drôle, la nouvelle a fait grimper mon taux d’adrénaline car il ne vous aura pas échappé que, justement, des sextoys, j’en vends [dans ma boutique].
Or, il est vrai qu’il n’existe
aucune règlementation sur le sujet au motif qu’il s’agit d'« adult material », autrement dit d’objets pour les personnes réputées bien informées. Au nom de cette absence de principe, il est possible de vendre tout et n’importe quoi, du gravement dangereux au plus inoffensif objet.
Nous poursuivons la conversation off line et BC m’envoie un article de l’agence danoise pour la protection de l’environnement. Dans une
traduction anglaise, ouf, j’apprends que, selon les tests réalisés par l’agence (hihihi),
les sextoys ne sont pas dangereux sous réserve d’un usage modéré : moins de 15 minutes/semaine (sic).
Je poursuis ma lecture un peu ébranlée par le couperet du quart d’heure pour découvrir qu’un
usage intensif : 1 heure/jour ne semblerait pas entraîner de risque significatif pour la santé, à l’exception des femmes enceintes et des mères allaitantes qui devraient s’abstenir de prendre un pied chimique et pratiquer une sexualité raisonnable et conjugale (bon, ok, là c’est moi qui rajoute).
Au-delà de mon amusement sur la mesure du temps (une heure de gameboy par jour c’est pas trop intensif non plus ?...), je voudrais conclure plus sérieusement sur ceci :
1. Laisser vendre tout et n’importe quoi parce qu’il s’agit d’objets à destination d’adultes ne me semble pas sain.
2. Refuser de réguler le domaine des jouets sexuels est une posture frôlant
la psychorigidité, pas un comportement politique normal.
Nous avons tous besoin d’être
protégés et il serait opportun que nos députés se penchent sur le sujet et viennent légiférer sur la sphère privée sans s’ériger en père/mère la pudeur, et sans invoquer le saint esprit de la bienheureuse morale bienséance.
Enfin, s'ils ont besoin de speakers et de témoins, je suis prête : je n'ai pas été guide scout pour rien!
Voilà qui n’est sans doute pas gagné. En cette période pré-électorale, et si nous commencions la campagne ?
Les phtalates Kesako ?
Les phtalates (prononcé ftalate) sont les plastifiants le plus communément utilisés dans le monde. Ils forment une famille de substance chimique utilisée depuis environ 50 ans, principalement pour rendre le chlorure de polyvinyle (PVC) souple et flexible.
Attention à ne pas faire l'amalgame avec toutes les substances chimiques de la famille de phtalates. Certains composants sont totalement
inoffensifs, tandis que d'autres font l'objet de régulations très strictes ou sont mêmes
interdits dans la composition de certains produits de grande consommation.