nouvelle exception aux droits d'auteurs des photographes

rimage

Membre confirmé
28 Août 2004
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Sur le site de la SAIF http://www.saif.fr/, une information inquiétante sur un amendement à la loi sur les droits d'auteur et qui viserait à supprimer les droits d'auteur pour toute publication à des fins d'information dans la presse, l'audiovisuelle et le web .
Une lettre à destination des députés est aussi en circulation, avant qu'il ne soit trop tard.
Qu'en pensez vous?
 
j'en pense que l'exception d'information tombe sous le coup du bon sens.
je ne rentrerais pas dans les détails des situations juridiques ubuesques que l'absence de cette exception a provoqué.
situation actuelle fort préjudiciable au photographe reporter ou de presse d'ailleurs.

si certains photographes ne veulent pas qu'on puissent montrer leurs expositions à la télé, qu'ils n'en fassent pas:rolleyes:.
 
fedo a dit:
j'en pense que l'exception d'information tombe sous le coup du bon sens.
je ne rentrerais pas dans les détails des situations juridiques ubuesques que l'absence de cette exception a provoqué.
situation actuelle fort préjudiciable au photographe reporter ou de presse d'ailleurs.

si certains photographes ne veulent pas qu'on puissent montrer leurs expositions à la télé, qu'ils n'en fassent pas:rolleyes:.

Tu peux développer Fedo ?
 
Tu peux développer Fedo ?
et bien cette exception n'est pas née du hasard ni du cerveau d'un énarque qui voulait nuire à la création.

il y a une décision (parmi d'autres) de la cour de cassation sur l'arbitrage entre le droit d'information et la propriété littéraire artistique (dont les oeuvres graphiques et photographiques font partie) qui a fait beaucoup jaser.
il s'agit de l'affaire du peintre utrillo. france 2 avait fait un reportage pour le passer sur le 20 heures d'une exposition organisée autour du peintre où ils avaient filmé toutes les toiles et les avaient passé à la télé (donc sujet de 2 minutes 30 maxi format 20 heures quoi).
les ayants droits de l'oeuvre du peintre avaient attaqué france 2 pour contrefaçon (alors qu'ils faisaient la promo de l'exposition !!!! :eek::rolleyes::siffle:). c'est-à-dire reproduction intégrale des oeuvres et non pas partielle ou se limitant à 1 ou 2 tableaux (ce qui pourrait dans l'exception dite de courte citation) sans autorisation préalable

autre affaire, quand j'étais encore étudiant, un directeur juridique nous avait raconté qu'un photgraphe avait pris une photo de la coupe du monde de foot (le trophée s'entend, pas les match) en 1998, photo qu'ils avaient repris pour illustrer un article sur la coupe du monde bien sûr:style:. et bien la FIFA qui détient les droits de reproduction sur le trophée (qui est censée être une sculpture) ont assigné le journal en contrefaçon pour avoir reproduit la coupe du monde en photo dans le journal en question, et el journal a perdu.

ce genre de blague peut arriver à n'importe quel photographe reporter ou de presse dès qu'il shoote une oeuvre même hors de son contexte, genre y a un bout de tour eiffel la nuit sur la photo sur une photo et s'il est relativement important, crac procès en contrefaçon car l'écairage de la tour eiffle la nuit ets une création dépôsée...

vous voyez on en sort plus.

alors bien sûr, arthus bertrand, depardon sont pas contents qu'on vienne filmer les photos de leurs expositions à la télé pour faire la promo de leur oeuvre :rolleyes: sans leur autorisation préalable.

je suis mort de rire, surout quand je vois la proposition de modification du copyright act de 1976 aux USA sur les oeuvres ophelines où là les tous photographes ont réellement de quoi s'inquiéter.
 
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Réactions: Foguenne
voilà l'article en question:
La reproduction intégrale ou partielle, dans un but d’information, d’une oeuvre d’art graphique, plastique ou architecturale, par voie de presse écrite, audiovisuelle ou en ligne, lorsqu’il s’agit de rendre compte d’événements d’actualité, dans la mesure justifiée par le but d’information poursuivi et sous réserve d’indiquer, à moins que cela ne s’avère impossible, la source, y compris le nom de l’auteur, lorsque cette reproduction est faite de manière accessoire ou que l’oeuvre a été réalisée pour être placée en permanence dans un lieu public.

franchement c'est pas méchant. tous les abus seront sanctionnés de toute manière, la jurisprudence française est TRES favorable (depuis l'arrêt Perrier).
 
Le titre du sujet n'est-il pas exagéré et inexact ?

Si j'ai bien pigé, il ne s'agit pas de supprimer les droits d'auteurs photographiques, mais le droit d'auteur, surtout le droit à l'image des œuvres d'un auteur représentées par une photographie, et limité au cadre de l'information, ce qui est très différent. Non ?
 
Le titre du sujet n'est-il pas exagéré et inexact ?
je vais arrangé ça.

il ne s'agit pas de supprimer les droits d'auteurs photographiques, mais le droit d'auteur, surtout le droit à l'image des œuvres d'un auteur représentées par une photographie, et limité au cadre de l'information, ce qui est très différent. Non ?
le droit à l'mage n'existe que pour les personnes physiques (vivantes ou non) et les biens. sur les oeuvres le droit d'auteur distingue 2 catégories de droit, le droit moral et les droits patrimoniaux. en l'occurrence, il s'agit du droit de reproduction dans un cas spécial, ce droit fait partie des droits patrimoniaux.
 
j'ai entendu parler de ce dispositif ce matin à la radio. Si quelqu'un utilise une de mes photos sur son site sans mon autorisation; je ne pourrais plus demander d'indemnisation? Je suis en procès avec un éditeur, qui a utilisé un portrait d'écrivain que j'avais réalisé et qui n'a pas voulu me rémunérer; l'audience est le 27 avril.
 
Non c'est pas ça.

Si j'ai bien pigé : par exemple un journal publie une photo d'une sculpture dans le cadre d'un article informatif. La photo doit bien sûr être créditée au nom du photographe auteur de la photo (et il doit être rémunéré comme d'hab), mais le sculpteur, lui, ne pourraît pas attaquer le journal pour reproduction illicite de sa sculpture et demander l'application de ses droits patrimoniaux.

Et pareil si l'œuvre reproduite est une photo, par exemple un journal fait un article sur Doisneau et l'illustre avec le Baiser de l'hôtel de ville, les ayants-droits de Doisneau ne pourraient pas demander des droits d'auteur au journal pour reproduction d'œuvre ou contrefaçon.

(j'ai bon Fedo ? :)
 
La photo doit bien sûr être créditée au nom du photographe auteur de la photo (et il doit être rémunéré comme d'hab), mais le sculpteur, lui, ne pourraît pas attaquer le journal pour reproduction illicite de sa sculpture et demander l'application de ses droits patrimoniaux.
exactement. ne pas oublier les critères importants: dans un but d’information, lorsqu’il s’agit de rendre compte d’événements d’actualité, dans la mesure justifiée par le but d’information poursuivi.

ça veut dire que le recours à l'illustration par des images ne peut être accepté que pour parler d'une actualité artistique en lien direct avec l'artiste. la destination de l'utilisation de reproduction de l'oeuvre est restrictive -> dans la mesure justifiée par un but d'information.
donc il faut que l'oeuvre reproduite soit dans l'actualité culturelle, dans un but d'information.

Et pareil si l'œuvre reproduite est une photo, par exemple un journal fait un article sur Doisneau et l'illustre avec le Baiser de l'hôtel de ville, les ayants-droits de Doisneau ne pourraient pas demander des droits d'auteur au journal pour reproduction d'œuvre ou contrefaçon.
ben non pas tout-à-fait de mon point de vue. s'il n'y a pas de restrospective Doisneau ou d'exposition dans l'actualité proche (passée ou futur très proche) ou de bouquin sur Doisneau (il s'agira là de ne montrer que des photos présentes dans le bouquin, pareil une expo, que des photos de l'expo).
de toute façon le juge sanctionnera les abus, il ne s'agira pas de détourner à des fins publicitaires propres pour celui qui fait de la pseudo actualité la notoriété et les oeuvres de l'artiste.

autre cas par exemple, il y a un événement près du centre Pompidou, si pour la prise de vue on ne peut empêcher la reproduction d'une grande partie du centre, le photographe de presse ou reporter sera immunisé contre d'éventuelle poursuite de la part des ayants droits sur l'architecture du centre. (plus besoin de flouter artificiellement l'arrière plan par exemple). ça permettra de mieux situé la scène dans un but d'information.

par contre, le mec qui des cartes postales avec en photo une sculpture même rénovée et inaugurée récemment se fera prendre par la patrouille pour contrefaçon car le but sera purement lucratif et non d'information.

sous réserve d’indiquer, à moins que cela ne s’avère impossible, la source, y compris le nom de l’auteur, lorsque cette reproduction est faite de manière accessoire ou que l’oeuvre a été réalisée pour être placée en permanence dans un lieu public.
ces dispositions là sont intéressantes car la justice utilisera le non respect du droit moral (mention du nom de l'auteur) pour sanctionner.

Si quelqu'un utilise une de mes photos sur son site sans mon autorisation; je ne pourrais plus demander d'indemnisation? Je suis en procès avec un éditeur, qui a utilisé un portrait d'écrivain que j'avais réalisé et qui n'a pas voulu me rémunérer; l'audience est le 27 avril.
bien sûr que si. il ne s'agit pas de revenir en arrière sur l'autorisation préalable écrite dans l'utilisation des oeuvres. s'il utilise tes photos pour illustrer un article d'actualité n'ayant aucun rapport avec ton actualité d'expo, il sera sanctionné.
il ne pourra utiliser un portrait d'écrivain que réalisé par ses soins.

les exceptions ne sont pas interprétées largement par les tribunaux (sinon ce ne seraient plus des exceptions).
 
En tous cas, les explications de Fedo sont très intéressantes :zen:

Je ne sais pas s'il a raison : mes compétences juridiques sont nulles (et accessoirement, je n'ai pas de photos à vendre) mais en tous cas, il mériterait d'avoir raison :D

En plus, ça me semble bien analysé et argumenté de sa part : en français normal (pas juridique :D), il aurait bien, semble-t-il, raison. :zen:
 
je précise que le texte n'est pas encore définitivement voté. il peut donc être modifié ou tout simplement supprimé.

en effet, il y a 2 solutions pour faire face à cette difficulté du droit d'auteur:
_soit on crée une exception légale nouvelle
_soit on passe par une négociation contractuelle entre les médias diffuseurs et les sociétés de gestion des droits des oeuvres concernées par les cas de figures rencontrés. (c'est que veulent certains photographes).

mais il y a un problème pour les photographes amateurs par exemple qui ne seront pas partie au contrat entre diffuseurs et artistes ce qui crée alors une insécurité juridique pour ces derniers.
 
l'article a été remanié au Sénat et apporte plus de précision ce qui empêche potentiellement d'étendre le champs d'application de l'exception:

«la reproduction ou représentation, partielle ou intégrale, d'une œuvre d'art graphique, plastique ou architecturale, par voie de presse écrite, audiovisuelle ou en ligne, dans un but exclusif d'information immédiate, et en relation directe avec cette dernière, sous réserve d'indiquer clairement le nom de l'auteur».

la mention "but exclusif" et le lien clair entre l'information immédiate et son utilisation protège contre tout abus dans le temps ou par détournement d'utilisation des oeuvres.