Même si je réagis un peu tard (merci joli bélier :love
, il ne faut pas bouder son plaisir.
69
J'ai voulu vous la faire un peu intelligente, du coup j'ai cherché l'origine de l'expression numérique et coquine.
J'ai failli en perdre mon latin. D'ailleurs, en passant, 69 est le dernier nombre d'origine latine. Enfin, c'est pas exactement ça, je saurais pas l'expliquer bien, mais de ce que j'ai compris, jusqu'à 69, nous les françaises et les français, on compte avec un système latin, et à partir de 70, on compte avec un système vigésimal. Ça n'a rien n'a voir avec un truc sexuel, vigésimal, ça veut dire qu'on compte en base 20, et qu'on aurait pris ça aux vikings, dans des temps immémoriaux de commerce maritime effréné.
Mais donc, 69, soixante-neuf, l'absolue attention, le partage des savoir-faire linguaux, on connait la position depuis longtemps, il y en a des illustrations sur des poteries d'avant Jules César.
Mais l'expression ?
Elle est française, mesdames messieurs ! :love:
On la trouve pour la première fois dans un petit livre de 1791 qui a pour doux nom :
Catéchisme libertin à lusage des filles de joie et des jeunes demoiselles qui se destinent à embrasser cette profession. On peut le lire là. Lequel manuel est attribué faussement à une femme, Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt
.
Que vous connaissez tous. On l'appelle la belle liégeoise, l'amazone écarlate. C'est la belle aux seins nus de
la Liberté guidant le Peuple, la première incarnation de Marianne.Faussement, parce que vraisemblablement, les auteurs anonymes du
Catéchisme libertin ont juste profité de la notoriété de la belle.
La belle révolutionnaire, elle, a fini aussi folle qu'Unica, enfermée à la pitié Salpetrière.
N'empêche que c'est une des premières féministes, et que Baudelaire lui a écrit un hommage posthume, Sisina :
Imaginez Diane en galant équipage,
Parcourant les forêts ou battant les halliers,
Cheveux et gorge au vent, s'enivrant de tapage,
Superbe et défiant les meilleurs cavaliers !
Avez-vous vu Théroigne, amante du carnage,
Excitant à l'assaut un peuple sans souliers,
La joue et il en feu, jouant son personnage,
Et montant, sabre au poing, les royaux escaliers ?
Telle la Sisina ! Mais la douce guerrière
À l'âme charitable autant que meurtrière ;
Son courage, affolé de poudre et de tambours,
Devant les suppliants sait mettre bas les armes,
Et son cur, ravagé par la flamme, a toujours,
Pour qui s'en montre digne, un réservoir de larmes.
C'est beau, Charles. :love: